Un ou une journaliste qui fait son autocritique, c’est suffisamment rare pour être signalé. Ce mardi, Dorothée Barba, qui anime L’Eté comme jamais sur
France Inter a tenu à rectifier sur Twitter une « connerie » qu’elle a dite à l’antenne.
L’émission du jour était consacrée à la « double culture ». Un sujet qu’elle a évoqué avec la chanteuse et autrice Olivia Ruiz, la chanteuse et animatrice Valli et l’autrice Grace Ly.
Cette dernière a évoqué l’autrice nigériane Chimamanda Ngozi Adichie. « J’ai lu récemment et beaucoup apprécié Americanah, l’un de ses livres. J’ai voulu au passage le conseiller aux auditeurs et auditrices. Mais je n’avais pas le nom de l’autrice sous les yeux. Aussi ai-je dit : « On l’appelle Chimamanda, c’est plus simple » », a résumé après coup, en fin de matinée, Dorothée Barba sur Twitter. D’où son mea culpa.
« Les mots ne sont jamais un détail »
« Si j’avais entendu ça à la radio, en tant qu’auditrice, j’aurais été ulcérée, écrit-elle. Non, on n’appelle pas une femme par son prénom parce que « c’est plus simple ». Cela contribue largement à l’invisibilisation des femmes. Non, on ne s’épargne pas le patronyme d’une personne sous prétexte qu’il est trop compliqué à prononcer. C’est tout simplement sexiste et
raciste. »
La journaliste a poursuivi sa série de tweezt en avançant que certaines personnes ne trouveraient sans doute cela « pas si grave », d’autant plus qu’elle était bien intentionnée. « Mais les mots ne sont jamais un détail. On sait de quoi l’enfer est pavé. Nous sommes, tous et toutes, pétries de stéréotypes à déconstruire. Voilà qui vient me le rappeler ! », a-t-elle conclu.
Des dizaines d’internautes ont salué Dorothée Barba pour sa démarche et la manière dont elle a rectifié le tir.
Chimamanda Ngozi Adichie, 42 ans, est l’autrice de plusieurs nouvelles et romans, dont L’autre moitié du soleil et Americanah parus en France en 2008 et 2015. Elle a également signé des essais dont Nous sommes tous des féministes, publié en France en 2015.
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