À l’affiche de C’est quoi ce papy ?! cet été, la compagne de l’ex-président n’est pas seulement une actrice. C’est également une femme de réseaux aussi solides que fluides. Focus sur l’itinéraire romanesque d’une discrète à la détermination intacte.

« Tu es une merde… Ne m’adresse plus jamais la parole.” Ce soir de décembre 2013 dans ce restaurant du 15e  arrondissement de Paris où est réunie l’équipe du film Les Âmes de papier de Vincent Lannoo, l’ambiance est pour le moins tendue entre les deux acteurs principaux : Stéphane Guillon et Julie Gayet. Il faut dire que le premier s’est révélé bien peu délicat vis-à-vis de sa partenaire de jeu. Une heure avant, les deux comédiens étaient sur le plateau du Grand Journal de Canal+. Et Stéphane Guillon y a évoqué en direct la relation alors supposée entre Julie Gayet et François Hollande : “Le président est venu sur le tournage. Il a beaucoup aimé le film, sa femme moins…”, ironisait l’humoriste sous le regard amusé d’Antoine de Caunes, tandis qu’en parfaite actrice, Julie gardait le sourire… de façade. Car la saillie de Guillon est très mal passée au point que la douce Julie si calme, si posée à l’accoutumée est carrément sortie de ses gonds, ce soir-là. Ce qui ne troublera pas Guillon outre mesure qui continuera peu après à faire des allusions sur le sujet sur Twitter. Reste que quelques jours plus tard, un photographe surprendra le couple Julie Gayet-François Hollande (avec un casque intégral en mode Daft Punk) à la sortie d’un appar-tement parisien de la rue du Cirque dans le 8e  arrondissement, faisant de Julie Gayet, 41 ans à l’époque, l’actrice “pas connue” la plus connue du moment. Un 8e  arrondissement que la comédienne connaît parfaitement puisqu’elle y a été élevée à deux pas du palais de l’Élysée. “J’ai eu une enfance magnifique, des parents incroyables”, aime à préciser l’actrice à longueur d’interviews. Brice Gayet, son père, est un médecin spécialiste de la chirurgie digestive qui gravite dans la galaxie du Parti socialiste. Ami de jeunesse de Jérôme Cahuzac, l’ex-ministre délégué du Budget condamné pour possession d’un compte en Suisse, il est conseiller du ministre de la Santé Bernard Kouchner en 1992 et 1993. Sa mère, avec qui Julie entretient une relation très forte, est une antiquaire qui sait décorer avec un goût sûr l’appartement familial et la propriété du Gers où elle grandit avec ses deux frères, l’aîné Jean-Brice, radiologue, et le benjamin Erwan, architecte, dans un milieu bourgeois de gauche porté sur la politique et les arts. Elle suit une scolarité dans une école privée catholique, étudie le chant lyrique dès l’âge de 8 ans, s’oriente vers la comédie à 14, puis part pour Londres où elle suit un cours à L’Actors Studio sous l’égide du célèbre Jack Waltzer.

Sa filmographie

1995 : LES CENT ET UNE NUITS DE SIMON CINÉMA

Son premier grand rôle devant la caméra d’Agnès Varda, aux côtés de Michel Piccoli et Alain Delon.

1996 : DELPHINE 1, YVAN 0

Une comédie signée Dominique Farrugia qui connaîtra un joli succès populaire. Le grand public commence à la découvrir.

1996 : SÉLECT HOTEL

Dans ce film âpre de Laurent Bouhnik, elle incarne une prostituée toxicomane. Une performance saluée par le prix Romy-Schneider.

2006 : MON MEILLEUR AMI

Retour à la comédie grand public avec Dany Boon et Daniel Auteuil. Elle y incarne une marchande d’art. Un rôle qui l’a passionnée.

2012 : NOS PLUS BELLES VACANCES

Philippe Lellouche ravive ses souvenirs d’enfance, et offre à Julie le rôle de la mère de famille dans cette comédie où la bonne humeur règne.

2004 : CLARA ET MOI

Une comédie sentimentale d’Arnaud Viard avec Julien Boisselier sur une musique de Benjamin Biolay. Un film qui capte l’air des années 2000.

2007 : UN BAISER, S’IL VOUS PLAÎT !

Un marivaudage parfaitement conduit, signé Emmanuel Mouret, avec Michaël Cohen et Virginie Ledoyen.

2013 : QUAI D’ORSAY

Le dernier film de Bertrand Tavernier dans lequel il ausculte le ministère des Affaires étrangères. Elle y joue une conseillère Afrique. La politique, toujours… 31

2021 : C’EST QUOI CE PAPY ?! Après C’est quoi cette famille ?! en 2016 et C’est quoi cette mamie ?! en 2019, Gabriel Julien-Laferrière rempile pour une troisième fois. Julie Gayet est Sophie, la mère d’une famille recomposée. 

Les hommes de sa vie

Avec l’écrivain et réalisateur argentin Santiago Amigorena qu’elle a épousé en 2000, elle a eu deux fils : Tadeo né en 1999 et Ezéchiel né en 2000. Le mariage se soldera en 2006 par un divorce que Julie vivra plutôt mal, Santiago étant parti pour Juliette Binoche. “J’ai toujours été persuadée de finir ma vie avec le père de mes enfants”, confiera-t-elle à Télé 7 Jours. “J’ai, par conséquent, mal vécu mon divorce, il y a une douzaine d’années.” Par la suite, elle vivra avec le comédien Bruno Salomone de 2010 à 2012. Sa rencontre avec l’ex-président François Hollande daterait de 2011, pendant la campagne des primaires socialistes. Il y a eu des rendez-vous en toute discrétion, des rumeurs de plus en plus insistantes et la grande révélation en 2014… Depuis, ils sont toujours ensemble.

Si son couple est très commenté, ses amours restent ses fils, Tadeo et Ezéchiel.

Brice Gayet observe avec un œil circonspect les velléités artistiques de sa fille. Pour lui, les actrices sont un peu névrosées et il ne comprend pas trop pourquoi Julie, apparemment équilibrée, a choisi la voie de l’acting. Il questionne alors l’apprentie-actrice âgée de 15 ans : “Cite-moi le nom d’une comédienne qui a une vie équilibrée ?” “J’ai répondu Romy Schneider”, se souvient-elle dans une interview à Marie Claire (janvier 2008) avant de préciser : “Moi, j’adorais Romy

Le glamour discret de la bourgeoisie

Schneider, la vie des actrices, je m’en foutais. Mes parents m’ont dit : ‘Vasy, mais on ne t’aidera pas.’ Je l’ai fait sans eux.” Aujourd’hui, avec plus de quatre-vingts films et téléfilms, Julie Gayet, 49 ans, n’est pas une star à la Marion Cotillard, mais assurément une femme qui compte dans l’univers de la culture et du cinéma français. Son carnet d’adresses est étoffé, allant d’hommes d’affaires comme François Pinault à des professionnels de la profession comme le metteur en scène Bernard Murat, le délégué général du Festival de Cannes Th ierry Frémaux, en passant par des personnalités politiques comme Anne Hidalgo ou Julien Dray. Depuis 2007, elle est moins présente sur les plateaux de tournage pour se consacrer à la production. Julie, qui vit dans l’Est parisien dans un quartier aux allures d’enclave bobo, a créé trois sociétés : Rouge International en 2007, Amarante Productions en 2012 et Cinémaphore en 2013. “Elle a toujours été passionnée par l’ économie du cinéma et la façon de mettre l’argent au service des contenus. Si un projet incertain, diffi cile, la passionne, elle y va à fond ”, confiait Pierre Lescure, un autre ami de son père, au Parisien Magazine en juin 2014. Toujours très chic en toutes circonstances, la productrice promène son charme discret en

Benjamin Biolay, Audrey Marnay et Marc Lavoine : ses grands potes

Benjamin Biolay, le pote avec qui elle ne déchante jamais !

Julie Gayet, c’est un peu la reine du dîner en ville. “Une fille sympa, solide, carrée”, disent d’elle ses amis fidèles. Parmi eux, il y a Marc Lavoine, le voisin de la maison familiale dans le Gers, Benjamin Biolay le camarade de parti avec qui elle a tourné trois clips, Audrey Marnay l’amie très proche avec qui elle partage le combat associatif contre l’endométriose. Il y a aussi Dany Boon avec qui elle a créé un fonds pour financer le cinéma indépendant. Julie Gayet aime recevoir, cuisiner pour eux, boire des bons vins. “Si, à minuit, l’un d’entre eux n’est pas bien, je traverse Paris pour le retrouver. J’ai toujours une pensée pour eux, j’envoie des petits mots juste pour le leur dire. Je n’aime pas la possessivité, le chantage affectif. On n’a jamais eu ce type de relation chez nous”, confiait-elle à Marie Claire en janvier 2008.

Saint Laurent vintage sur un T-shirt Comme des garçons, que ce soit dans la ligne 14 du métro parisien ou dans les jardins de la Fondation Giorgio Cini à la Biennale de Venise chez son ami le capitaine d’industrie François Pinault. À l ’Élysée, des courtisans lui ont demandé des faveurs : elle s’y est systématiquement refusée. À l’époque, elle se fera très discrète, prenant la parole uniquement pour la cause des femmes et pour promouvoir son engagement contre l’endométriose. N’oubliant pas, depuis, de louer son ex-président : “Depuis que je l’ai rencontré, ça me donne des ailes ! J’aime sa façon de penser, d’être, son humour.” (Le Parisien, mars 2018) Une histoire qu’ils mettent même désormais en scène ! Il y a quelques jours, ils autorisaient les caméras de France 3 à les suivre à Tu l le, f ief de l’ancien chef de l’État. Au menu, session shopping et courses sur le marché. Et une Julie s’exclamant que c’est “son petit coin de paradis”. Ou la vie de château, loin du palais de l’Élysée ! ¦

“Il me donne des ailes ! J’aime sa façon de penser, d’être, son humour.”

Une authentique fan de foot Fan de foot, elle a produit en 2020 le documentaire de Stéphanie Gillard Les Joueuses, autour de l’équipe féminine de l’Olympique lyonnais. Elle promeut dès qu’elle le peut le foot féminin, allant jusqu’à critiquer en août 2020 le journal L’Équipe qui ne jouerait pas assez le jeu selon elle. Une passion qui ne l’a jamais quittée depuis l’enfance : « Quand je jouais au lycée, je jouais à l’arrière, capitaine de défense. J’étais un peu la Wendie Renard de l’équipe. J’avais cette âme de celle qui fédère, qui parle beaucoup sur le terrain. Insupportable”, confessait-elle dans So Foot en août 2020.

Impliquée dans un conflit d’intérêts ?

En 2016, la France vend à l’Inde 36 avions Rafale. À l’époque, François Hollande déclare que le pays n’avait « pas eu le choix” du partenaire indien du constructeur français Dassault. Or le partenaire indien en question n’est autre que Reliance Group, aux mains d’un riche industriel qui a aussi… cofinancé en 2016 le film Tout là-haut, produit par Julie Gayet. Si François Hollande se défend de tout conflit d’intérêts sur ce coup-là, l’affaire a fait tache…

En 2016, la France vend à l’Inde 36 avions Rafale. À l’époque, François Hollande déclare que le pays n’avait « pas eu le choix” du partenaire indien du constructeur français Dassault. Or le partenaire indien en question n’est autre que Reliance Group, aux mains d’un riche industriel qui a aussi… cofinancé en 2016 le film Tout là-haut, produit par Julie Gayet.

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Renaud Leclercq

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