Si Jacques Chirac a atteint les sommets de la sphère politique, sa vie familiale a été plus dramatique. L’ancien chef d’État, décédé le 26 septembre à 86 ans, a été éprouvé par la mort de son aînée Laurence et le mépris de sa fille d’adoption Anh-Dao Traxel, qui a pris ses distances avec lui.
Laurence, le « drame » de la vie de Jacques Chirac
Tout bascule pour Jacques Chirac lorsque sa fille Laurence Chirac, née en 1958, est touchée par une méningite après un séjour en Corse, en 1973. Dès lors, elle cesse de se nourrir et s’empêtre peu à peu dans les sables mouvants et dangereux de l’anorexie. Pour l’homme politique, Laurence Chirac devient « le drame de sa vie« , confiait-il dans l’ouvrage de Pierre Péan, L’Inconnu de l’Elysée, en 2007. Et de regretter : « Peut-être aurais-je dû faire plus, psychologiquement parlant« .
Au moment où sa fille sombre dans cet enfer, Jacques Chirac nourrit l’espoir de devenir chef d’État et donne beaucoup de sa personne pour sa carrière. Il essaie d’être présent, tant que faire se puisse, lors de déjeuners réguliers qu’il consacre à sa fille. « Laurence, qui a hérité du caractère volontaire et autoritaire de son père, vit mal son absence« , explique Erwan L’Éléouet dans son ouvrage Bernadette Chirac, les Secrets d’une Conquête.
Au gré des années et des campagnes politiques, l’anorexie prend le contrôle du corps de Laurence, dont le poids a même atteint les 27 kilos, au plus noir de la maladie.
En 1987, la brillante étudiante en médecine dédie sa thèse à ses parents : « À mes parents, outre une affection sans faille, ils m’ont donné l’exemple et le goût du travail. Je leur dois tout. » En 1990, le désespoir est trop lourd : elle se jette de la fenêtre de son appartement parisien. Elle s’en sort miraculeusement, non sans séquelles. Malheureusement, la mort l’emporte définitivement ce terrible jour du 14 avril 2016, où elle succombe à un arrêt cardiaque. Un décès qui a profondément meurtri Jacques Chirac.
Anh-Dao Traxel, la fille d’adoption, déçue par le clan Chirac
Nous sommes en 1979, à l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle. Anh-Dao Traxel est une migrante qui a fui le Viet Nâm par la mer. En pleurs, elle rencontre Jacques Chirac, à l’époque maire de Paris, qui lui tend un mouchoir et décide d’accueillir la petite chez lui et de lui apprendre le français. Avec cette famille de cœur, la petite fille noue des liens forts…. jusqu’à l’élection présidentielle de 1995 où son père d’adoption est élu chef de l’État.
« Le soir de la victoire de 1995, Le président m’a promis de m’emmener avec lui, mais son entourage m’a ensuite fait comprendre qu’il n’était plus un chef de clan mais le président des Français (…) Peut-être que ma famille de cœur avait honte de moi parce que j’étais femme de service dans un foyer pour retraités, » explique Anh Dao Traxel dans son ouvrage publié en 2014, Chirac, une famille pas ordinaire. Dès lors, la jeune femme prend ses distances avec le clan Chirac, elle ne se sent plus la bienvenue. « J’étais considérée un membre de leur famille quand Bernadette et Claude avaient besoin de moi pour amadouer la communauté asiatique ou l’opinion publique« , ajoute-t-elle même.
Malgré l’absence de Jacques Chirac dans sa vie, la jeune femme a été éprouvée par la récente annonce du décès de l’homme politique. « C’est un grand homme qui m’a protégée. Il m’a tout donné dans ma vie, m’a permis d’avoir une deuxième chance », a confié, les larmes aux yeux, Anh-Dao Traxel face à BFM TV, après avoir appris la mort de son « père de cœur« .
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