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Des câlins en compagnie de nos animaux chouchous au retour de hype du pain maison, en passant par le regain inattendu du tricot, de nombreuses activités ont fait office de baumes précieux pour le corps et l’esprit depuis les prémices de la pandémie. Cela fait plus d’un an que nos remèdes à la mélancolie nous sauvent du cafard.

Et parmi ces antidotes, une confidente qui occupe nos espaces confinés : la plante verte. Plantes d’intérieur et autres forêts d’appartement investissent régulièrement les discussions lorsqu’il est question de partager ses petits « trucs » pour garder le smile dans une époque où l’anxiété est devenue un dénominateur commun.

Et à dire vrai, tout cela ne nous étonne pas vraiment. Vous nous expliquez pourquoi.

« Cultiver son jardin »

Oui, les plantes ont la cote, et un début de réponse serait peut-être à chercher du côté de Voltaire et de la punchline de son Candide : « Il faut cultiver notre jardin ». Une philosophie auxquels les plantes d’intérieur apportent couleurs et vie. Cultiver son jardin, c’est le verdir, mais aussi lui apporter des senteurs singulières, une sensibilité qui nous est propre, peaufiner son home sweet home pour en faire un cocon réconfortant.

« J’ai vécu une séparation bien difficile en début de Covid, et mon premier reflexe a été d’aller chercher des plantes et de me faire ce refuge », témoigne à ce titre Chloé, 32 ans. Cette chargée de relations pro dans une entreprise de financement automobile voit là une bouée de sauvetage dans le marasme globalisé.

« C’est une occupation gratifiante et relaxante, durant laquelle chaque nouvelle feuille vient nous récompenser du soin qu’on porte à la plante, et où cette croissance visible d’un jour à l’autre est finalement porteuse d’espoir : on se dit du coup que le temps continue de passer, là où il est suspendu ailleurs », poétise notre interlocutrice.

Quoi de plus positif dans une période d’incertitude ? Décorer, arroser et rempoter deviennent dès lors autant de réflexes pour cajoler sa santé mentale. Et peut-être retrouver ce que l’on perd derrière le masque : le rapport au vivant, tout simplement. « Une plante, c’est pas comme un tamagotchi : il y a la sensation donnée qu’un être dépend de nous, ni humain ni animal », abonde Chloé, qui se réjouit de voir cette vie imprégner ses murs.

« Je lui racontais ma journée »

Elle n’est pas la seule. Bien des âmes solitaires ont suivi le mouvement. « A force de passer du temps dans son appartement, on scrute les moindres détails et on a envie de s’y sentir bien à 100%. Moi, j’avais envie de plantes vertes, d’avoir ma mini-jungle », nous explique ainsi Manon, rédactrice de 27 ans. La jeune femme s’est retroussée les manches au fil des mois. Jardinière d’aromates côté cuisine, lierre en haut de sa bibliothèque, « grande plante grasse » et mandarinier constituent désormais son decorum du quotidien.

Pas de quoi tourner un nouvel opus de Jumanji non plus, mais l’effet est là : la nature vient bousculer quelque peu la neutralité de ce petit appart parisien typique. « L’aspect esthétique compte bien sûr énormément, c’est agréable d’avoir du vert chez soi, surtout que mon intérieur a pas mal de bois, donc ça va bien avec », poursuit Manon. Et ce point-là n’a pas échappé aux nouveaux cadors du genre : la bien-nommée boutique Plantes vertes pour tous.

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Co-créateur de ce « dealer de plantes » dont le nom résonne comme un slogan politique, Julien Morelli confirme l’importance du visuel : « Si les plantes d’intérieur étaient très à la mode dans les années 70, mode qui s’est un peu estompée dans les années 90/2000, c’est grâce aux réseaux sociaux, et notamment aux comptes Instagram très lifestyle et déco, qu’elles sont revenues sur le devant de la scène », abonde le spécialiste.

Lubie d’autant plus forte quand le contexte du confinement exacerbe notre rapport aux réseaux. Difficile alors d’y échapper. L’e-shop de plantes à petits prix attire en majorité des femmes citadines âgées de 25 à 35 ans. Un public jeune qui craque volontiers pour ces « jardineries urbaines ». C’est d’ailleurs là-bas que s’est d’abord rendue Chloé pour décorer son foyer, en recueillant notamment la vedette de Plantes pour tous : la Monstera, Araceae très graphique aux feuilles généreuses.

« Je lui raconte ma journée ! Avant que j’en vienne à un projet de rideau végétal et de meuble dédié à sa bonne dizaine de copines vertes… Clairement, on est sur une grosse passion naissante qui n’aurait jamais été révélée sans la crise sanitaire », nous avoue cette dernière.

Parler aux plantes ? Rien de farfelu aux yeux de Juliette. « Avoir des plantes apporte de l’oxygène et un peu de vie. Chez moi, on trouve un hibiscus qui pousse tout en hauteur, Marthy (un cactus), Jobi et Joba (des plants de piments)… Je m’excuse quand j’oublie de les arroser et je leur dis quand elles sentent bon », nous confie d’un sourire cette Marseillaise âgée de 40 ans.

Pas étonnant selon le papa de l’e-shop : « Il y a un besoin de nature aujourd’hui, mêlée à une envie de bien décorer son intérieur pour se sentir mieux. Se rapprocher de la nature, c’est une forme de bien-être. S’occuper de ses plantes, les voir grandir, cela plaît aux gens », détaille Julien Morelli.

« Peaufiner ses habitudes »

Ce n’est d’ailleurs pas le compte Insta de Plantes pour tous, fidèlement suivi par plus de 100 000 followers, qui contredira ces mots. Ni ceux de Laure, journaliste trentenaire. « Les plantes sont un excellent moyen d’avoir ce qu’on peut appeler ‘un bout de campagne’ tout en restant en ville. Le balcon, mon banc et mes plantes permettent de souffler », assure notre interlocutrice, qui n’a jamais envisagé habiter un intérieur sans qu’y pulse cette vie.

Muguet, hortensias et framboisiers ponctuent dès lors son balcon, îlot de déconnexion parfait entre deux sessions de télétravail intensif. Ajoutez à cela les plantes grasses dans la cuisine et le ficus sur le bureau, et vous obtenez un harmonieux sentiment d’ailleurs, pourtant si familier. N’est-ce pas justement ce que loue l’essayiste féministe Mona Chollet dans son nécessaire opus Chez Soi ? A travers cette « odyssée de l’espace domestique » sont notamment énoncées les vertus de notre cocon, source de bien être et d’émancipation.

« On peut, chez soi, refaire les mêmes gestes jour après jour avec volupté. En peaufinant des habitudes, on réaffirme inlassablement sa conception d’une vie bonne, on cultive son enracinement et ses liens, on tient en respect l’impermanence des choses, l’adversité, la séparation, la dépossession », s’enthousiasme Mona Chollet.

L’enracinement. Voilà ce que nous proposent littéralement ces plantes d’intérieur devenues d’indispensables compagnes de confinement. Et, on le sait déjà, d’agréables colocs dans l’attendu monde d’après.

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