Un dossier vient d’être déposé au ministère de la Justice. Un combat qui cache des sujets sociaux importants…
Depuis le 4 mars 2002, les parents ont le choix à la naissance de leur enfant de lui donner le nom de famille du père, de la mère ou des deux. Pourtant, aujourd’hui, 8 enfants sur 10 portent uniquement le nom du père. Le collectif Porte mon nom milite pour l’automatisation du double-nom des nouveaux nés, mais également pour la simplification des démarches afin d’ajouter un des deux noms plus tard. Après avoir lancé une pétition, le collectif a transmis hier un dossier complet au ministre de la Justice pour espérer l’instauration d’un nouveau décret. En bref, l’enfant pourrait choisir à sa majorité de garder les deux noms de famille ou un seul de son choix. Loin d’être une nouvelle obsession, ce combat cache des sujets sociaux importants…
Le mouvement Porte mon nom est soutenu par le député LRM Patrick Vignal. Une proposition de décret pour instaurer l’automatisation du double nom de famille a été présentée au garde des sceaux.– via @lemondefr https://t.co/XSQmachN5X
Perdre le lien lors d’un divorce
La Co-fondatrice du collectif, Marine Gatineau Dupré, a expliqué dans une interview pour nos confrères du HuffPost la complexité de la question du double-nom : « Quand on fait un enfant, on ne prévoit pas de se séparer. On ne conçoit pas, en tant que maman, de devoir justifier de son statut, on ne l’imagine pas ». Dans le cas où la mère porte le nom de son mari, elle garde un lien sur le papier avec son enfant. En revanche, en cas de divorce, elle devra se justifier pour prouver qu’il est bien le sien. « Je n’en peux plus de devoir justifier que je suis bien la mère de mes enfants. Au quotidien, c’est galère sur galère », sans ses livrets de famille cette femme de 32 ans peut-être en difficulté : « Si je voyage en dehors de l’Europe et que je les perds, on peut m’accuser d’avoir enlevé mes enfants »…
« Patriarcat patronymique »
Aujourd’hui, beaucoup soulignent que le nom de famille est important et qu’il aide à la construction de l’identité. Dans le cas où seul celui du père est conservé, une histoire familiale sera supérieure à l’autre. Pour Patrick Vignal, député de LREM dans l’Hérault, qui soutient le collectif Porte mon nom, « ce nouveau système améliorerait la place de la femme dans la société ». Un moyen de créer le lien patronymique avec son enfant, une attache qui par réflexe traditionnel est donnée seulement au père. Pour la journaliste féministe Titiou Lecoq, c’est du « patriarcat patronymique ». De plus, ce décret pourrait « soulager des enfants qui ont été abandonnés par l’un de leurs parents et qui ne souhaitent garder le nom de famille que de celui qui a été présent. Idem dans le cas d’une condamnation ou suite à des violences au sein du foyer ». Un sujet qui pourrait être porté par certains candidats lors des élections présidentielles 2022 qui s’annoncent compliquées…
La famille Philipps Mattout approuve : « Dans une société où l’égalité des sexes progresse, la transmission du nom du père reste une grande inégalité. C’est un marqueur fort, qui montre que l’on est encore dans une société très patriarcale » https://t.co/lA4fXMpBkv
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