Surprise : ce dimanche 30 mai, Emmanuel Chain, le créateur – et premier présentateur – de Capital, sera l’invité en plateau de Julien Courbet pour une émission consacrée à la création d’entreprises. A cette occasion, celui qui est devenu aujourd’hui un des producteurs les plus influents du Paf a répondu à nos questions.

Ce visage aux sourcils charbonneux, ce débit accrocheur et un brin saccadé, les téléspectateurs le connaissent bien : c’est celui d’Emmanuel Chain, qui, en 1988, a lancé Capital, ce rendez-vous phare du dimanche soir sur M6, qu’il a présenté jusqu’en 2003. Dix-huit ans plus tard, le journaliste économique, qui se consacre aujourd’hui à sa société de production Elephant, y fera son retour… mais comme invité cette fois, le temps d’une émission intitulée « C’est moi le patron ». Après la diffusion d’un grand reportage sur le parcours de quatre Français récents créateurs d’entreprise, Julien Courbet l’interrogera sur sa propre expérience d’entrepreneur. Avant l’enregistrement de cette séquence télé attendue, il a pris le temps de répondre à nos questions.

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Télé-Loisirs : Qu’éprouvez-vous à l’idée de retrouver le plateau de cette émission que vous avez lancée… et qui vous a aussi lancé à la télé ?

Emmanuel Chain : C’est un grand bonheur d’être invité sur le plateau de Capital. J’ai envie de vous dire que c’est quelque part une consécration ! (rires, ndlr). J’y ai vécu une aventure extraordinaire, la première de ma carrière. Et je garde bien sûr un attachement très fort pour ce magazine et M6. Même si aujourd’hui, en tant que producteur, je travaille pour toutes les chaînes.

Cette proposition de participer à ce numéro spécial de Capital consacré à la création d’entreprise a-t-elle fait « tilt » tout de de suite ?

Oui, bien-sûr. Même si l’idée initiale a bougé. Au départ, M6 souhaitait que je présente moi-même cette émission… et que je passe la main à Julien Courbet à la fin. J’ai décliné cette proposition. Le « taulier » reste Julien, c’est son émission, je ne me sentais pas de la présenter à sa place. En revanche, m’y rendre en tant qu’invité pour parler de ce monde de l’entreprise que je connais bien, très bonne idée. Cela a convenu à tout le monde.

Trente ans plus tard, reconnaissez-vous votre bébé ?

Capital est une émission inusable qui a gardé un ADN très fort et qui continue de raconter l’économie en images, avec des histoires, des sagas, des enquêtes. L’économie, je pense, passionne et intéresse encore plus. Elle est en perpétuel renouvellement. Ce n’est pas que l’argent et les réussites, c’est aussi la vie quotidienne des gens. Cette compréhension de l’économie de marché dans laquelle on vit me paraît essentielle. Capital a contribué à la diffuser, même si, selon moi, cette culture reste encore trop faible en France. Je suis surpris qu’il n’y ait pas d’autres émissions qui racontent l’économie.

Il y en a tout de même d’autres qui s’y intéressent. Par exemple Cash investigation, d’Elise Lucet, sur France 2. Elle propose aussi un regard sur l’économie et le monde des « affaires » …

Je ne dirais pas que Cash investigation est une émission d’économie, plutôt une émission d’investigation. Et l’investigation, c’est absolument important et essentiel quand c’est fait de façon extrêmement honnête et équilibrée.

« La force de Capital, c’est de ne pas avoir d’idéologie »

Vous trouvez que ce n’est pas toujours le cas ?

Je n’ai pas vu tous les numéros de Cash investigation. Elise Lucet est une grande professionnelle et les journalistes qui travaillent sur ces émissions sont des bons journalistes. Il n’empêche que l’idéologie sous-jacente à Cash investigation me pose question. Il me semble qu’il y a une défiance de principe vis-à-vis des entreprises et du monde des affaires. La force de Capital, je pense, est de ne pas avoir d’idéologie et de cultiver un journalisme à l’anglo-saxonne, pragmatique, qui montrent aussi tout ce que les entreprises créent comme valeur, pour leurs consommateurs, leurs salariés… voire leurs actionnaires. Bien comprendre le fonctionnement de l’économie évite de céder à certaines démagogies.

Les entreprises jouent-elles toujours le jeu de l’information ?

Elles ont cette responsabilité d’ouvrir leurs portes et de montrer la réalité de leur travail, justement, pour favoriser une meilleure compréhension. Elles n’ont pas à cacher. De l’autre côté, les journalistes ont cette responsabilité aussi forte de montrer cette réalité de manière équilibrée et honnête. Parfois, certains journalistes peuvent donner le sentiment qu’ils ont un a priori, et cela ne crée pas cette relation de confiance. L’économie est une matière riche, vivante, complexe, il faut avoir un minimum de culture économique pour comprendre les choses et ne pas trop les simplifier. Cette culture manque parfois aux journalistes. Et il faut réconcilier les Français avec l’économie. Le monde change, est complexe, il y a des révolutions technologiques majeures en cours. Le besoin de compréhension est fondamental. Trop souvent, en France, et de la part de certains journalistes, on a encore l’impression que l’entreprise, c’est forcément suspect. Mais heureusement qu’il y a des entreprises ! Pour en revenir à ce numéro de Capital, les entreprises permettent aussi à des gens de devenir leur propre patron et de se réaliser.

Les téléspectateurs vous verront ce week-end sur M6 avec votre casquette de producteur télé. Combien d’heures de programmes pèse votre société Eléphant ?

En moyenne, un millier d’heures de programmes par an, soit environ 3 heures par jours, dans tous les genres : magazine, documentaire, séries, fiction, et un peu de divertissement. En plus des chaînes classiques, nous tournons deux gros projets avec Netflix et Disney+.

Lesquels ?

Pour Netflix, une série co-écrite et réalisée par Nawell Madani qui s’appelle Bendo, une sorte de Breaking bad au féminin. Et pour Disney+, une série baptisée Week-end family avec Eric Judor et PEF. Une série documentaire sur Soprano est également en route.

« L’animation ne me manque pas du tout« 

Vous n’avez plus fait d’antenne depuis 2011. Cela ne vous manque pas trop ?

Non ! J’ai l’impression de faire encore le même métier et de façon encore plus variée. Même si parfois dans la rue, certains s’inquiètent de ne plus me voir et me disent : « Mais que devenez-vous ? », en ayant l’impression que je n’ai plus de boulot… alors que j’en ai beaucoup plus encore ! L’animation ne me manque pas. La télé a été un hasard. Du temps de Capital, je me sentais dans la peau du capitaine de l’équipe de foot qui va tirer le pénalty lors de la finale de la coupe du monde. Honnêtement, mon grand bonheur était davantage de fabriquer cette émission plus que de la présenter. L’animation ne me manque pas du tout.

A quel moment avez-vous décidé de basculer du journalisme vers l’entreprenariat ?

Je suis toujours journaliste ! C’est un ADN qu’on garde toute sa vie. A un moment donné, je suis devenu un journaliste producteur et entrepreneur en créant Elephant. J’ai fait le choix inverse des animateurs producteurs qui avaient monté leur société de production pour se produire eux-mêmes ! A l’époque où j’animais Capital, j’ai justement décidé de ne pas le produire moi-même, mais plutôt de monter une société de production… pour produire d’autres émissions et sur toutes les chaînes. Si j’avais continué à incarner un programme pour une chaîne en particulier, cela ce serait sans-doute compliqué. J’ai donc fait le choix de quitter l’antenne pour me consacrer exclusivement à la production.

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