Inspirés par l’ethnomusicologie, des artistes israélien, français et britanniques donnent une nouvelle vie à des chants, danses et instruments du patrimoine africain.

Chaque mercredi, Le Monde Afrique vous présente trois nouveautés musicales issues ou inspirées du continent. Cette semaine, on découvre les touche-à-tout Kutiman, Nicolas Repac et Saronde, qui samplent des enregistrements traditionnels issus de Tanzanie, du Bénin ou du Kenya, entre autres, pour créer des morceaux envoûtants.

« Maasai », de Kutiman

Tanzanie, 2014. Sur les contreforts du Kilimandjaro, un homme enregistre et filme, en collaboration avec la communauté wachaga qui peuple cette zone rurale, des percussions d’écoliers, des chœurs de femmes, des danseurs… Cet homme, c’est Ophir Kutiel, alias Kutiman, multi-instrumentiste et vidéaste israélien. De retour chez lui, dans un kibboutz du Néguev, il entreprend de composer sur cette riche matière sonore, aidé du saxophoniste Shlomi Alon, du trompettiste Sefi Zisling et du tromboniste Yair Slutzki. Le résultat est sorti le 17 juillet sous la forme d’un album intitulé Washaga.

« Dancestral », de Nicolas Repac

Le Français Nicolas Repac, lui, n’a pas fait le voyage – du moins pas physiquement. Génie du sampleur, il a fouillé dans l’immense fonds sonore rassemblé par l’ethnomusicologue Charles Duvelle (mort en 2017 non sans lui avoir donné son autorisation) pour composer les quatre morceaux de l’EP Dancestral, paru le 10 juillet. Percussions du Bénin, violon subsaharien, arc à bouche pygmée mais aussi extraits d’opéra s’entremêlent dans des compositions kaléidoscopiques pouvant contenir plusieurs dizaines de samples différents. Le clip réalisé par son fils, Stanko, est tout aussi hypnotique.

« Firewood », de Saronde (feat. Idd Aziz)

C’est dans les pas d’un autre ethnomusicologue, le Britannique Hugh Tracey (1903-1977), créateur de l’International Library of African Music en Afrique du Sud, que marchent Chris Pedley et Olly Wood, alias Saronde. Le duo, basé à Nairobi, s’est fixé pour objectif de donner une nouvelle vie à cette précieuse sonothèque. Le 7 août, il a dévoilé un nouveau morceau, Firewood, utilisant un chant interprété par des femmes kikuyu… il y a soixante-dix ans. Pour le remettre au goût du jour, les musiciens ont invité le chanteur kényan Idd Aziz à accompagner de sa voix leurs arrangements funk.

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