Le duo Daft Punk, groupe français le plus connu au monde, vient d’annoncer sa séparation. Il s’est produit deux fois au festival des Trans Musicales, à Rennes (Ille-et-Vilaine), mais aussi dans un café de la capitale bretonne, au tout début de l’électro. Une venue plus compliquée que prévu.
Voir jouer Daft Punk au café Carmès (aujourd’hui devenu un restaurant) rue Saint-Georges, à Rennes (Ille-et-Vilaine)… C’est un événement auquel ont pu assister quelques chanceux en 1995, quelques mois avant leur programmation à l’Ubu, pour les Trans Musicales, en plein âge d’or des rave-parties.
Le duo existait depuis deux ans et s’était déjà fait un nom dans le milieu de la musique électronique, baptisée F rench touch. Ce soir-là, devant le Carmès, on se pressait dehors pour rentrer à l’intérieur. C’était encore un jeune duo parisien qui perçait tout juste. Ils avaient sorti deux maxis. Ils n’étaient pas encore casqués. Mais, déjà, ils enflammaient les dance-floors. Quelques mois plus tard, ils joueront en live, à l’Ubu, pour les Trans Musicales.
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« On avait un pote en commun DJ Kenobi et c’est grâce à lui que j’ai pu les faire venir aux Trans Musicales, se souvient Jean-Louis Brossard, le programmateur de l’emblématique festival rennais. C’était les débuts de l’électro, tout le monde se connaissait. Leur 45 tours, Da Funk et Rollin’& Scratchin’, c’était des méga tubes. On ne pouvait pas faire une soirée sans ces titres-là. Une techno house très originale, pleine d’énergie. Leur musique n’était pas seulement faite pour danser, on pouvait aussi l’écouter chez soi. »
En pleines grèves
Les faire venir à Rennes fut plus compliqué que prévu. On est en 1995, ce sont les grandes grèves contre Juppé et son plan de réforme des retraites : plus de trains, plus d’essence… « On a réussi à trouver un avion pour les faire venir à Rennes, raconte Jean-Louis Brossard. Pour le prendre, Thomas Bangalter, qui venait d’avoir son permis, a accepté de mettre tout son studio dans sa voiture. C’était l’enfer ! »
Non casqués à l’Ubu
Le duo joue un après-midi à l’Ubu, encore non masqué à l’époque. « Je voulais absolument écouter leurs singles en live. Je n’ai pas été déçu. Ils avaient apporté toutes leurs consoles. » Conquis, le programmateur les réinvite l’année suivante, sur la scène du parc-expo cette fois, à la nuit électro « Planète ». « Ils ont réalisé un set live très particulier. Ils avaient emporté tout leur studio sur scène. Ils ne portaient toujours pas de casque et cette photo, où l’on voit Thomas Bangalter avec son pass Trans Musicales autour du cou, a fait le tour du monde. C’était vraiment des mecs cool, normaux très sympas. »
Avec la fin de Daft Punk, annoncée dans une vidéo bien mystérieuse, va-t-on pouvoir réentendre Thomas Bangalter et Guy-Manuel de Homem-Christo ? Jean-Louis Brossard a sa petite idée. « Ils vont continuer à faire de la musique, chacun de leur côté. Voire ensemble… »
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