• The Crown est de retour sur Netflix ce dimanche.
  • Cette saison 4 est marquée par l’arrivée de deux nouveaux personnages, Lady Diana et Margaret Thatcher.
  • Si la saison 3 examinait la crise de la quarantaine, cette saison 4, qui couvre les années Thatcher, explore la filiation, l’hérédité et la parentalité.

La majestueuse série de Netflix, The Crown, revient ce dimanche avec une salve de 10 nouveaux épisodes. Une quatrième saison marquée par
l’arrivée de deux femmes  aux côtés d’Elizabeth (Olivia Colman), la très attendue
Lady Di (incarnée avec justesse par la révélation
Emma Corrin), et Margaret Thatcher (campée par
Gillian Anderson, l’éternel agent Scully de The X-files).

Si sans surprise, la superproduction de Peter Morgan donne à voir l’envers du décor du conte de fées de la jeune Diana (sa solitude, sa boulimie, la jalousie que sa popularité suscite, etc.) c’est le portrait plus humain et inattendu de la Dame de fer qui aiguise l’attention du spectateur.

The Crown ne cède heureusement pas complètement aux sirènes du spectacle Charles et Diana, et renoue avec ce qui la rend brillante, à savoir articuler ce spectacle de la monarchie avec la vie quotidienne du Palais et des questions intimes universelles. Si la saison 3 examinait
la crise de la quarantaine, cette saison 4, qui couvre les années Thatcher, explore la filiation, l’hérédité et la parentalité.

Lord Mountbatten et la question de la figure paternelle

The Crown met toujours en perspective l’histoire du Royaume-Uni et celle de la famille royale. Cette saison s’ouvre en 1979 lorsque Lord Mountbatten, le cousin adoré de la reine
Elizabeth II, l’oncle du prince Philip et le mentor du
prince Charles, est tué lors d’un attentat commis par l’IRA.

L’occasion d’explorer la thématique de la figure paternelle. « Je connaissais à peine mon propre père », confie le prince Philip au prince Charles. « Dickie a compris cela et est intervenu en tant que substitut », poursuit-il. Lord Mountbatten a ensuite tenu ce rôle auprès du prince Charles, au grand dam de Philip, qui n’a jamais réussi à se positionner en tant que père auprès de son aîné.

Un immense ratage paternel ironiquement traité dans une séquence où père et fils s’entretiennent alors qu’un majestueux cerf se fait dépecer dans l’épisode 2. Cette figure paternelle, le prince Philip l’incarne pourtant sans difficulté avec les filles, la princesse Anne et sa future bru Lady Di. Un point commun qu’il partage avec Denis Thatcher, l’époux de Margaret.

Margaret Thatcher et la question des origines

La « Prime Minister » Margaret Thatcher arrive au 10 Downing Street au début de la saison et ses échanges hebdomadaires, ou plutôt ses joutes, avec la reine Elizabeth II sont probablement le plus savoureux de cette saison 4 de The Crown.

Ce qui se joue réellement entre les deux femmes de pouvoir, c’est la lutte de classe entre une battante, présentée comme la fille d’un épicier (un père à qui elle voue une admiration sans bornes), qui a gravi les échelons à force d’un travail acharné et de l’autre, et une héritière privilégiée, fille du roi George VI. « J’ai du mal à trouver le moindre trait positif à ces gens », lâchera Margaret Thatcher à son époux lors d’un week-end mémorable à Balmoral. « Comme les brutes condescendantes de mon cabinet, tous membres d’une même classe tu noteras », poursuivra-t-elle.

Elisabeth II et la question de la maternité

Quand le fils de Margaret Thatcher est porté disparu dans le désert lors de la course Paris-Dakar de 1982, Margaret Thatcher ne cache pas à la reine qu’elle préfère ce dernier à sa fille.

Cette confidence amène Elizabeth II à s’interroger sur les liens qu’elle entretient avec ses propres enfants. Alors qu’elle n’a jamais montré beaucoup d’affection pour ces derniers, elle va, de façon étrangement drôle, tenter de se connecter émotionnellement à ces enfants, afin de découvrir lequel est son chouchou.

Lady Di et la figure de la bonne mère

La question de la maternité est également abordée au travers de Lady Di. Alors qu’elle doit effectuer une tournée cruciale pour la monarchie en Australie, elle refuse de laisser – à la différence d’Elizabeth II dans la première saison de The Crown – son enfant, le
prince William, au Royaume-Uni, espérant trouver « l’équilibre » entre son rôle de mère et celui de princesse.

La jeune princesse, en difficulté dans son couple, est également en quête d’une figure maternelle, qu’elle espère trouver auprès de la reine. « Maman. Vous m’aviez dit de vous appeler ainsi », lance-t-elle à une Elizabeth II, quelque peu interloquée. « Il m’en veut de recevoir tant d’attention », explique-t-elle. « Pourquoi ? », lui demande la reine. « Je ne sais pas. J’espérais que vous le sauriez. C’est votre fils », dit la princesse. « Vous êtes venu me dire que je suis une mauvaise mère ? », lui répond sèchement Elizabeth II.

La princesse Margaret et la question de l’hérédité

La saison 4 de The Crown ne laisse hélas pas beaucoup de place à la princesse Margaret, qui avait brillé dans les excellents « Margaretology » et dans « Un cri du cœur » en saison 3. Si la princesse Margaret, que
Helena Bonham Carter semble née pour jouer, est toujours impertinente, elle est à la dérive cette saison et sombre un peu plus dans la dépression et l’alcoolisme à chaque fois qu’elle perd un rang dans l’ordre protocolaire.

En proie à des problèmes de santé mentale, la princesse s’interroge sur un possible problème héréditaire. Dans l’épisode, intitulé « Le principe héréditaire », elle va jouer les détectives privés et découvrir de sombres secrets concernant la famille de sa mère Elizabeth Bowes-Lyon. Rien qui n’implique sa lignée. Transmission symbolique et héréditaire, n’est-ce pas là le véritable thème de The Crown ? (Même si tous les spectateurs n’auront d’yeux que pour la robe de mariée de la princesse Diana)

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