Chaque année, près de 400.000 femmes entrent dans cette période de la vie, qui se traduit par des bouleversements hormonaux. Voici nos pistes naturelles pour y faire face.
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La périménopause englobe la phase qui précède l’arrêt total des règles, soit les 2 ans avant la ménopause et les 2 ans qui la suivent. « Au cours de ces années, l’ovaire devient moins réactif aux stimulations hormonales du cerveau« , explique Stéphanie Mezerai, naturopathe, spécialisée dans l’accompagnement des femmes en périménopause. Dans un premier temps, il sécrète moins de progestérone et le taux d’œstrogènes s’en trouve relativement plus élevé. Il en résulte des tensions dans les seins, un syndrome prémenstruel exacerbé, des règles abondantes, une tendance à la déprime juste avant… Puis le taux d’œstrogènes s’effondre à son tour, les règles disparaissent progressivement et d’autres symptômes apparaissent : sécheresse de la peau et des muqueuses, bouffées de chaleur, perte de masse osseuse, fatigue, etc. » Tour d’horizon des solutions pour bien franchir ce cap.
Deux stratégies de régulation hormonale
1 / Avant l’arrêt des règles
Soutenir la production de progestérone pour réguler ses cycles. Pour cela, privilégiez des plantes dites « progestéronelike ». Elles ne contiennent pas de progestérone en tant que tel, mais stimulent la production naturelle de cette hormone par le corps.
Le gattilier est tout indiqué (sauf si vous êtes sous traitement hormonal substitutif) pour atténuer le syndrome prémenstruel (tensions mammaires, douleurs pelviennes, maux de tête, prise de poids, irritabilité…). A prendre sous forme d’EPS : 1 cuil. à café/jour pendant 3 mois, à renouveler si nécessaire.
L’alchémille peut être ajoutée en seconde partie de cycle si vos règles sont très abondantes, douloureuses ou irrégulières, ou si vous saignez entre deux menstruations. A prendre sous forme d’EPS : 1 cuil. à café 2 fois par jour pendant 2 mois, à renouveler si besoin.
2 / A la ménopause installée
Booster les œstrogènes, pour davantage de bien-être au quotidien. Objectif ? Pallier la carence qui s’installe peu à peu.
La sauge officinale réduit bouffées de chaleur, suées nocturnes et transpiration excessive, stimule la libido, la digestion et l’immunité (à ne pas prendre en cas d’antécédents de cancer hormono-dépendant). En teinture mère : 50 gouttes dans de l’eau 2 à 3 fois par jour en cure de 3 semaines, renouvelable.
Les bourgeons de framboisier et d’airelle, grands régulateurs hormonaux, préviennent l’ostéoporose, les fibromes utérins, bouffées, etc. En macérat de bourgeons glycérinés : 5 à 15 gouttes de chaque bourgeon en cure de 3 mois, avec une coupure d’une semaine toutes les 3 semaines.
Les élixirs floraux « coup de pouce »
Durant cette période de transition, certains élixirs des Fleurs de Bach peuvent vous être utiles pour réguler vos émotions.
La posologie : 2 gouttes du ou des élixirs choisis dans un peu d’eau, 4 fois par jour jusqu’à amélioration.
- Olive pour regagner de l’énergie.
- Crab Apple pour vous sentir mieux dans votre corps et votre tête.
- Walnut pour accueillir le changement avec davantage de sérénité.
- Impatiens pour apaiser les tensions et retrouver le calme intérieur.
- Vous pouvez aussi opter pour le complexe floral Confort féminin 50+ des laboratoires Deva (4 gouttes ou 2 pulvérisations 4 fois par jour).
5 solutions spécial bien-être
1 / J’ai la peau, les muqueuses sèches : nouvelle routine d’hydratation au quotidien
Les hormones sexuelles féminines participent à l’hydratation de l’épiderme et du vagin. Lorsqu’elles viennent à manquer, peuvent apparaître de la sécheresse, des tiraillements et démangeaisons intimes.
En pratique. Sous la douche, utilisez une huile lavante dermocosmétique (Avène, La Roche-Posay, Uriage. . .). Hydratez visage et corps avec un soin spécial peaux sèches à très sèches, et votre vulve avec un gel intime bio à base d’aloe vera ou d’hamamélis, également lubrifiants. Une cure d’huile de bourrache peut aussi être bénéfique : 3 capsules dosées à 500mg durant un mois.
2 / Je me réveille la nuit : le duo gagnant valériane + houblon
Les suées nocturnes, le stress et les variations d’humeur fréquentes mettent vos nerfs en pelote. Résultat, vous avez du mal à vous endormir, vous vous réveillez souvent la nuit et vous vous levez fatiguée. Un cercle vicieux que ces plantes sédatives vont aider à casser.
En pratique. Au moment du coucher, prenez 2 gélules (dosées à 200mg) de valériane et de houblon (ne pas prendre en cas d’antécédents de cancer hormono-dépendant (seins, utérus…). La valériane favorise l’endormissement et procure un sommeil plus profond, le houblon est un régulateur hormonal.
3 / Je n’ai plus d’énergie : cap sur les plantes adaptogènes
Vous vous sentez lasse, sans aucun peps, votre libido comme votre moral sont au plus bas… Les chamboulements hormonaux en cours sont responsables de cette petite déprime passagère. Optez pour les plantes dites « adaptogènes », qui vont permettre à votre organisme de s’adapter en douceur à cette nouvelle donne, tout en lui procurant le shoot d’énergie dont il a besoin.
En pratique. Associez la maca et l’ashwagandha, deux plantes régénérantes : 1,5g de poudre de maca et 1 à 3 gélules (dosées à 300mg) d’ashwagandha par jour en cure de 3 semaines, renouvelable durant 2 à 3 mois.
4 / J’ai des bouffées de chaleur : sauge officinale + actée à grappe
Cette soudaine sensation de chaleur intense monte de la poitrine vers le cou, le visage, et s’accompagne de sueurs, frissons et rougeurs diffuses. En cause, la carence en œstrogènes, qui dérègle les mécanismes de régulation de la température corporelle. Certaines femmes en souffrent plus que d’autres. Si vos bouffées de chaleur sont fréquentes, misez sur ces deux plantes connues pour leurs vertus régulatrices.
En pratique. Associez la sauge officinale à l’actée à grappe sous forme de teinture mère : prenez 50 gouttes de chaque plante dans un peu d’eau, 2 à 3 fois par jour en cure de 3 semaines, renouvelable sur 3 mois. L’actée à grappe renforce l’action de régulation hormonale de la sauge officinale.
5 / J’ai besoin d’une vraie remise en forme : le yoga hormonal
Mis au point par la professeure de yoga Dinah Rodrigues, il s’adresse spécifiquement aux femmes en périménopause. Il associe des postures et des respirations destinées à stimuler les glandes endocrines. Pratiqué à raison de 2 à 3 fois par semaine, ce yoga permet de combattre les bouffées de chaleur, la sécheresse vaginale, les troubles de l’humeur et du sommeil.
Cours en ligne dispensés par le studio Yogavision. Infos sur www.yogavision.org
L’avis de notre experte
Stéphanie Mezerai, praticienne en naturopathie.
« Les femmes en période de périménopause sont souvent davantage sujettes aux infections vaginales (mycoses, vaginites. . .) et urinaires, à la sécheresse de la zone intime et, parfois, aux douleurs lors des rapports sexuels. En raison de la moindre production d’œstrogènes, la quantité de bonnes bactéries dans le microbiote vaginal chute. Je préconise alors une supplémentation en probiotiques par voie vaginale : généralement, quelques semaines suffisent pour combattre ce déséquilibre local et améliorer le confort intime.«
A lire
Bien vivre sa ménopause sans médicaments, de Stéphanie Mezerai et Sophie Pensa (éditions Médicis).
Le Yoga de la femme, de Tatiana Elle (éditions First).
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