Souvent accusé de plagiat, Serge Gainsbourg était en réalité un braconnier, chassant ici un extrait de poème, là une note de musique classique. L’artiste a emprunté aux plus grands arts pour en faire la synthèse. Ses réadaptations avaient presque toujours le parfum de la provocation. “Gainsbourg avait une vénération pour la musique classique, pour les grands compositeurs, et il leur rend hommage dans une douzaine de chansons, comme Brahms dans Baby Alone in Babylone”, se souvient le compositeur Jean-François Zygel.
Sur ces thèmes musicaux, les chansons de Serge Gainsbourg parlent de crime, d’inceste ou encore de vie dévoyée. “Il vénère et il profane tout à la fois”, ajoute le pianiste.
La Marseillaise façon reggae
Dans Je suis venu te dire que je m’en vais, le chanteur fait référence à Verlaine. “J’emprunte ces poèmes pour deux trois ans, ensuite mes chansons meurent, et ces textes sont restitués”, estimait-il en 1961. A l’époque, les mots des poètes sur des musiques profanes, comme du mambo ou du rock’n’roll, scandalisaient une partie de l’opinion. En 1979, Serge Gainsbourg a d’ailleurs été chahuté après sa reprise de La Marseillaise façon reggae. Pourtant, l’artiste jouait avec les arts majeurs pour des chansons qui n’avaient rien de mineur.
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