Fatiguée, irritable, insatisfaite ? Vous manquez peut-être de Happy Hormones. Produits par le corps, ces agents spéciaux du mieux-être diffusent naturellement leur dose de bonne humeur et de plaisir. Sérotonine, endorphines, oxytocine, dopamine… Suivez le guide !
Outre Manche et Outre Atlantique, la tendance en matière de mieux-être est aux « Happy Hormones », ou hormones du bonheur. En plein développement, ce domaine draine les investissements de recherches des laboratoires pharmaceutiques. D’où une pléthore d’études le concernant depuis une décennie.
Le Dr. Karine Phan, médecin généraliste et micro nutritionniste, résume : « Sommeil perturbé, fatigue, manque de plaisir… ce mal être général cache parfois une carence en sérotonine, dopamine et autres hormones du bien être. » Pour autant, comprend-on, il n’existe pas encore de dosages sanguins qui permettent d’en évaluer les manques, mais les questionnaires de micro-nutrition éclairent aisément sur l’état des réserves.
Des carences liées au stress
Tension nerveuse et anxiété constituent les gros brûleurs de Happy Hormones. Un phénomène aggravé par l’exposition au stress dans le temps. Ainsi les hormones du bonheur sont-elles consommées selon un processus « en cascade ».
Ce que détaille la praticienne : « Le stress draine d’abord votre dopamine– qui permet de libérer de l’adrénaline et de la noradrénaline, puis, quand il dure (compter en mois), il sollicite la sécrétion de sérotonine. »
Pour se refaire, il existe plusieurs stratégies, en fonction des hormones en berne et du métabolisme de chacune. Une règle, toutefois, à respecter : reconstituer les stocks dans le sens inverse de leur épuisement. « On commence donc par la sérotonine et on termine par la dopamine », cadre le docteur Phan.
Sérotonine, booster d’humeur !
Ce neuro-transmetteur est l’anti-dépresseur naturel par excellence. Les carencées éprouvent souvent des fringales de sucre. Inutile de vous jeter sur les bananes, riches en sérotonine… l’intestin ne l’assimile pas à l’état pur.
Pour aider votre corps à la synthétiser, faites du sport au quotidien, une cure de luminothérapie en hiver– qui booste aussi la vitamine D- et introduisez dans votre assiette les aliments riches en tryptophane, traduisez l’acide aminé qui permet de fabriquer la précieuse hormone.
À remonter dans votre liste de courses : les fromages à pâte dure comme le cheddar, les viandes blanches, le thon, les graines de tournesol, les cacahuètes, noix et noix de cajou grillées, les œufs, le soja, le homard ou l’agneau. Inutile de s’en gaver, il suffit d’en consommer régulièrement. En cas de carences graves, on ne boude pas une complémentation. Les gélules de tryptophane seront alors associées à un cocktail de vitamines – B5, B6, B12, C, magnésium…- autant d’ingrédients nécessaires à une bonne synthèse.
Autre stratégie gagnante : la sérotonine est favorisée par les câlins (caresses, massages), la marche ou la méditation car elle est intimement liée à la réceptivité aux sources extérieures de plaisir. On soigne donc notre écosystème affectif et un certain art de vivre notre intériorité.
Dopamine, bien-être et anti-fatigue
En plus de distiller du plaisir, elle efface la fatigue et accroit la vigilance. Sa production est directement reliée au mécanisme de récompense. Elle inonde le cerveau quand vous recevez des compliments, gagnez au jeu, écoutez une musique sympa – ces délicieux frissons ! -, mangez du chocolat ou… lors du rapport amoureux.
Première substance à être pompée en cas de réaction au stress, la dopamine peut vite venir à manquer. Attention ! Le circuit dit « dopaminergique » est aussi mis en branle si l’on prend drogue ou alcool.
Pour les terrains psychologiques à risques, on tombe vite dans l’addiction. Aussi, mieux vaut choisir vos déclencheurs : faites plutôt des câlins, du sport (mais pas trop) et fixez-vous des objectifs réalistes pour être certaine de les atteindre.
Autre moyen de faire le plein : croquer des fromages à pâte dures – parmesan, gouda, gruyère, emmenthal, edam, cheddar- ou dégustez de la morue. En cas de carence sévère, on se complémente via des gélules de tyrosine, le précurseur de la dopamine, toujours avec le petit cocktail de vitamines associées.
Adrénaline et noradrénaline, les hormones de l’action
Produites à partir du circuit de la dopamine, elles sont aussi appelées les hormones du stress car elles nous donnent du répondant en situation de danger ou de challenge. Le corps les diffuse pour réveiller toutes nos capacités cérébrales et musculaires.
S’il n’existe pas de complémentation, vous stimulerez facilement leur production par une activité sportive soutenue. Pratiquez de la musculation avec des poids, du crossfit, des sprints, des sauts, etc. Pour vous motiver, sachez que la noradrénaline accentuerait la consommation des graisses. Mieux qu’un régime !
Douces endorphines…
La structure de ce groupe de neurotransmetteurs se rapproche de celle de la morphine. Ce sont eux qui déclenchent la sensation d’euphorie éprouvée pendant mais surtout après une bonne séance de sport. Des endorphines à la fois puissants anti-douleurs, diffuseurs de plaisir et anti coup de blues.
Producteurs en chef ? Les sports de cardio, pratiqués à raison de 30min à un rythme… et l’orgasme ! On aurait tort de se priver, d’autant qu’il n’existe pas de complémentation.
Ocytocine, l’alliée féminine
A la fois hormone et neurotransmetteur, cette drôle de molécule est aussi appelée hormone de l’amour. Elle jouerait, chez la femme, un rôle majeur dans la biologie du bonheur.
Elle est secrétée lors du temps passé avec nos proches, lorsque l’on reçoit des compliments, dans nos manifestations de gentillesse à l’égard des autres, mais aussi pendant la grossesse et l’accouchement. Le stress bloque sa production et il n’existe pas de complémentation.
Reste à caler dans notre emploi du temps des séquences love pour encourager sa production. Question d’organisation !
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