La peur de se retrouver sans son téléphone portable, aussi appelée nomophobie, est un mal de plus en plus courant ces dernières années, qui n’est pas sans conséquences. Selon une étude australienne, cette addiction au smartphone pourrait entraîner des comportements dangereux et avoir des effets néfastes aussi bien sur la santé mentale que physique.

Le téléphone portable est devenu un outil indispensable dans notre vie. La raison est simple : il nous facilite souvent la tâche. Bien qu’il soit très utile, il a également son lot de dangers. Pour preuve : certaines personnes deviennent dépendantes de ces objets, qui sont presque devenus le prolongement de nos bras. Ces individus accros à leur smartphone passent en général des heures dessus. Ils le consultent immédiatement après avoir ouvert les yeux au réveil et souffrent de troubles du sommeil ou d’isolement social. Leur plus grande peur est de ne pas avoir leur téléphone sur eux. Ce mal du 21ème siècle porte un nom : il s’agit de la nomophobie.

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Cette addiction au téléphone n’est pas sans risque. Et pour cause, des scientifiques australiens de l’université de Monash à Melbourne, qui se sont intéressés à la peur d’être séparé de son smartphone, ont révélé que la nomophobie pourrait conduire à des comportements dangereux et fragiliser notre santé mentale et physique.

La nomophobie est un mal de plus en plus fréquent

Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs ont mené une étude, dont les résultats ont été publiés en juillet dernier dans la revue International Journal of Environmental Research and Public Health. « L’étude vise à déterminer si la nomophobie peut augmenter la probabilité d’une utilisation problématique, dépendante, interdite et dangereuse du téléphone portable », peut-on lire dans les travaux.

Pour les besoins de leurs recherches, les scientifiques ont interrogé 2.838 personnes. Les participants ont répondu à des questionnaires et ont détaillé leurs habitudes d’utilisation. D’après les résultats de l’étude, 56,7% des participants ont déclaré utiliser leur smartphone jusqu’à trois heures par jour. Le reste des sondés l’utiliserait plus de trois heures par jour. Les travaux ont également révélé que 99,2 % des participants ont fait état d’une forme de nomophobie. L’étude a aussi dévoilé que 13,2% des volontaires souffraient d’un niveau sévère de nomophobie.

Nomophobie : les individus accros à leur smartphone seraient plus dangereux

Les scientifiques ont découvert qu’un âge plus jeune et qu’une durée d’utilisation importante du téléphone par jour augmenteraient significativement la dépendance problématique, l’utilisation interdite et dangereuse du smartphone. Selon les résultats, les hommes seraient plus susceptibles que les femmes d’adopter une utilisation dangereuse de leur téléphone.

Les nomophobes seraient dix fois plus susceptibles d’utiliser leur smartphone dans un espace interdit. « La probabilité que l’on adopte des comportements dangereux avec un smartphone peut être multipliée par 14 pour les personnes souffrant de nomophobie grave », ont expliqué les chercheurs. En clair, les personnes atteintes d’un niveau sévère de nomophobie sont plus susceptibles d’utiliser leur téléphone en conduisant, en traversant la route ou en marchant.

« Ces résultats confirment la nécessité de poursuivre les recherches sur la relation entre la nomophobie et certains aspects spécifiques de l’utilisation problématique des téléphones portables, comme l’utilisation d’un téléphone portable au volant », ont souligné les scientifiques.

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