En France, 165 bébés naissent prématurés chaque jour. A combien de mois de grossesse parle-t-on de prématurité ? Stades, causes, risques pour le bébé et menace d’accouchement prématuré… On fait le point à l’occasion de la journée mondiale de la prématurité ce 17 novembre.
- Actualités
- Bébé prématuré : à partir de quand ?
- Prématurité causes
- Menace d'accouchement prématuré
- MAP : que faire ?
- Quels risques pour le bébé ?
- Accouchement prématuré spontané
- Accouchement prématuré provoqué
- Comment réduire les risques ?
[Mise à jour du 17 novembre 2021 à 9h08]. En France, la prématurité est la première cause de mortalité néo-natale et est responsable de la moitié des handicaps d'origine périnatale. Chaque année, on compte environ 55 000 naissances de bébés nés prématurément, précise l'Inserm. Parmi ces milliers d'enfants, 8 à 10 000 naissent au terme de 22 à 31 semaines de grossesse et sont décrits comme extrêmes ou grands prématurés. La gestation normale est normalement de 40 SA.
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A partir de quand parle-t-on de prématurité ?
On considère comme né à terme un enfant né entre la 38ème semaine d'aménorrhée et la 42ème. Un enfant est dit prématuré s'il naît à moins de 37 semaines d'aménorrhée révolue. Par ailleurs, le seuil de viabilité d'un prématuré se situe, lui, autour de 22 semaines d'aménorrhée. La prématurité moyenne se situe entre 32 semaines et 34 semaines d'aménorrhée. Il s'agit de la plus fréquente. La grande prématurité se situe entre 27 et 31 semaines d'aménorrhée. Le bébé a alors besoin de soins particuliers en néonatologie. Le terme " très grande prématurité " désigne les enfants nés entre 24 et 26 semaines d'aménorrhée. A ce stade, le nouveau-né est transféré en réanimation en néonatalogie.
Prématurité moyenne | Entre la 32e et la 34 semaine d'aménorrhée révolue |
Grande prématurité | Entre la 27e et la 31e SA |
Très grande prématurité | Entre 24 et 26 semaines d'aménorrhée révolues |
Prématurité : quelles sont les causes ?
A l'heure actuelle, toutes les causes de la naissance prématurée ne sont pas identifiées et, dans 30 % des cas, il n' y a pas d'explication. Toutefois, certains facteurs obstétricaux favorisants ont pu être mis en lumière comme les grossesses multiples, les anomalies du placenta, la rupture prématurée de la poche des eaux, les malformations utérines, les anomalies du col et le retard de croissance intra-utérin. On sait aussi que l'état de santé de la mère influe sur le risque de prématurité, par exemple en cas d'infections génito-urinaires, de maladies maternelles comme le diabète, la toxémie gravidique (complication rénale), la dysgravidie (convulsions et hypertension artérielle). L'âge de la mère est également à prendre en considération, surtout si elle a moins de 18 ans ou plus de 35 ans, ainsi que le nombre de grossesses qu'elle a eu. Il en est de même de l'état de santé du fœtus. Les infections fœtales et les malformations chromosomiques peuvent jouer un rôle dans l'arrivée prématurée du bébé. Des facteurs dits "exceptionnels" entraînent parfois des accouchements prématurés, c'est le cas des traumatismes (accidents de voiture) ou des interventions chirurgicales (par exemple appendicite).
La menace d'accouchement prématuré (MAP)
Une MAP, ou menace d'accouchement prématuré est diagnostiquée lorsqu'une femme enceinte présente des contractions de l'utérus régulières et un col de l'utérus modifié, avant qu'elle ait atteint 37 semaines de grossesse. Dans la mesure du possible, la poursuite de la grossesse est favorisée pour que le bébé naisse à terme. Cette menace, considérée comme une complication de la grossesse, existe lorsque les symptômes suivants apparaissent avant le début du 9ème mois :
- Des contractions fréquentes (plus de dix par jour) et douloureuses
- Une pression, une douleur continue ou intermittente dans le bas du ventre
- Des saignements ou un écoulement vaginal
- Des douleurs lombaires
- Des œdèmes (gonflements) aux mains, aux jambes ou sur le visage
- Des maux de tête, des vertiges et palpitations.
Que faire en cas de menace d'accouchement prématuré ?
Si la menace est réelle et sérieuse, votre médecin vous administrera des corticoïdes pour stimuler le développement du fœtus et un traitement pour arrêter les contractions. Vous devrez impérativement vous reposer et rester au lit. Une analyse d'urines et un prélèvement vaginal pourront être demandés par votre médecin pour dépister d'éventuelles infections. Si le risque d'accouchement prématuré est important, une hospitalisation sera nécessaire. Dans certains cas, une intervention chirurgicale comme le cerclage du col (lorsque celui-ci est béant) peut prévenir l'accouchement prématuré. Cette opération, pratiquée entre deux mois et demi et trois mois, ferme l'ouverture du col. Le gynécologue retire le fil quelques jours avant le terme.
Une menace d'accouchement prématuré est plus élevée en cas de tabagisme, de toxicomanie, d'alcoolisme, de repos insuffisant, d'une grossesse multiple ou quand la future mère a moins de 18 ans ou plus de 35 ans. |
Bébé prématuré : quels sont les risques pour l'enfant ?
Le bébé prématuré est fragile, il n'a pas un poids et une taille normaux. Il a la peau fine, rouge et ses veines se voient bien. Ses ongles sont peu développés et il n'a que quelques cheveux. Son organisme n'a pas atteint un degré de développement suffisant, en particulier ses poumons, son appareil digestif et son système immunitaire. Il y a trois risques majeurs suivant les premiers jours après l'accouchement : les problèmes respiratoires, l'hémorragie intracrânienne et les infections. Mais le nouveau-né est placé en couveuse et l'équipe médicale veille à sa bonne santé et à d'éventuelles complications. Au bout d'une semaine, les risques s'amenuisent mais les médecins restent très vigilants et les conditions d'hygiène sont optimales. Le contact entre l'enfant et ses parents doit être maintenu au maximum. C'est important pour l'équilibre affectif de chacun. D'autant que la culpabilité envahit souvent les mamans confrontées à cette situation. Il faut savoir qu'un enfant né vers la 35ème semaine a 99 % de chances de survie. Même si la prématurité est la cause de 50 % des handicaps à long terme (essentiellement psychomoteurs et de langage), de nombreux bébés rattrapent leur retard et progressent ensuite normalement.
Qu'est-ce qu'un accouchement prématuré spontané ?
Les accouchements prématurés spontanés sont provoqués par des causes naturelles qui n'ont pas pu être évitées. Le risque peut être lié au fœtus, comme dans le cas de grossesses multiples, de malformations ou de retard de croissance du fœtus. Il peut également être liés à une pathologie de la future maman comme une infection locale, utérine ou urinaire par exemple, un diabète ou une anomalie du placenta, type placenta praevia (qui se forme dans ce cas à la partie inférieure de l'utérus).
Qu'est-ce qu'un accouchement prématuré provoqué ?
L'accouchement prématuré peut être "décidé" par l'équipe médicale pour des raisons médicales si la poursuite de la grossesse représente un risque plus important pour la maman ou le bébé : on évoque alors le terme de prématurité "consentie". L'accouchement peut, par exemple, être déclenché avant 37 semaines en cas d'hypertension artérielle de la future maman ou lors d'une rupture prématurée des membranes qui protègent le fœtus.
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Que faire pour éviter un accouchement prématuré ?
Pour éviter un accouchement prématuré, il est indispensable de respecter les consultations prénatales, même si aucune anomalie ne semble survenir : ceci permet de repérer rapidement toute anomalie pouvant provoquer une menace d'accouchement prématuré. Il est également recommandé de consulter rapidement en cas d'apparition d'une fièvre qui peut provoquer des contractions ou de toute autre manifestation urgente, de ne pas prendre de médicament sans avis médical, de surveiller le rythme et l'intensité des contractions et de se reposer. Un excès d'activité peut en effet provoquer des contractions dès le 6ème ou 7ème mois de la grossesse. Sachez que vous pouvez également réduire les risques de prématurité en agissant certains facteurs :
- bannir la consommation d'alcool, le tabagisme, les drogues ;
- éviter le stress, les sports violents, les déplacements fréquents ;
- avoir une alimentation saine et équilibrée et dormir suffisamment. Votre but est de sauvegarder la grossesse jusqu'au terme.
- Ne négligez pas non plus votre suivi médical, très important pour prévenir les risques et agir en cas de problème.
Il existe enfin des associations, telle que SOS Prema, à l'origine de la Journée mondiale de la prématurité, à l'écoute des parents au 0811 886 888.
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