Dans son livre Deux jeunesses françaises, paru le 20 janvier 2021 chez Grasset et que Femme Actuelle a pu lire, Hervé Algalarrondo rapproche les destins d’Emmanuel Macron et Edouard Louis et révèle de nombreuses anecdotes. Le journaliste évoque notamment la relation particulière qu’Emmanuel Macron entretenait avec sa grand-mère adorée, Manette.

  • Emmanuel Macron

Rapprocher les destins du Président Emmanuel Macron et de l’écrivain Edouard Louis n’avait, à première vue, rien d’évident. Il existe pourtant de nombreuses similitudes entre ces deux hommes, respectivement âgés de 43 et de 28 ans aujourd’hui… à commencer par leur enfance en Picardie, entre Amiens et le Vimeu, à quelques années d’écart seulement. En racontant leurs Deux jeunesses françaises, Hervé Algalarrondo leur trouve un but commun : “s’arracher à leur ville, à leurs enfances, à leurs familles” pour “fuir vers la Capitale” en vue d’“accomplir leur destin personnel et se faire un nom.” Pour son livre, paru le 20 janvier 2021 chez Grasset et que Femme Actuelle a pu lire, le journaliste a parcouru la Picardie, qu’il connaît bien de par son parcours personnel. Hervé Algalarrondo a notamment retrouvé les anciens professeurs d’Emmanuel et Edouard, “les très proches ou anciens amis” afin d’en apprendre davantage sur ces deux personnalités hors du commun. Alain Brard, ex-instituteur du chef de l’Etat, a ainsi accepté de confier quelques anecdotes sur son ancien élève et évoqué la relation particulière qu’Emmanuel Macron entretenait avec sa grand-mère adorée, surnommée Manette.

Manette, une préceptrice très particulière

“Après son très léger décalage dans l’apprentissage de la lecture, Emmanuel va exceller au contraire durant toute sa scolarité picarde”, note Hervé Algalarrondo. “À cela une raison essentielle […] Il a, lui, une préceptrice particulière en permanence à disposition, Manette [sa grand-mère chérie, ndlr.], encore et toujours. Alain Brard ‘a eu la chance’, c’est ainsi qu’il le formule quelque trente ans plus tard, d’avoir Emmanuel comme élève à l’école primaire de la rue Delpech et il s’en souvient fort bien […] Alain Brard aimait poser des colles aux élèves, qui devaient trouver les réponses chez eux : ‘En revenant, il les avait toutes, toujours. Il disait, j’ai fait ça avec ma grand-mère. Le bain de culture, c’était elle.’ Alain Brard appelait Emmanuel ‘ma petite encyclopédie’ : ‘Il lisait beaucoup, apportait des livres en classe, tout l’intéressait. Sa culture était nettement supérieure à la moyenne. En Français, il était excellent, les textes qu’il écrivait étaient très riches.’” Sa faiblesse ? Les mathématiques. Enfin, tout est relatif, puisque le futur Président récoltait de “faibles” 18/20 dans cette matière… Malgré son haut niveau, Emmanuel Macron, qui aurait appris à lire “à cinq ans”, n’a jamais sauté de classe. Alain Brard ajoute : Ça ne m’a pas étonné qu’il devienne Président. Et je n’ai pas été surpris davantage par sa relation avec Brigitte. Après les cours, il avait toujours une question à poser, il discutait presque d’égal à égal avec moi. Mais avec respect.”

“Ce rapport d’emblée fusionnel a provoqué des tensions avec les parents”

Dans son livre, Hervé Algalarrondo revient à plusieurs reprises sur Manette – de son vrai nom Germaine Noguès -, personnage central dans la construction d’Emmanuel Macron. “Emmanuel a d’emblée privilégié sa grand-mère maternelle”, écrit l’auteur. “‘Manu’, comme l’appelait alors une partie de sa famille, a placé ‘Manette’ sur un piédestal.” Comme le rapporte le journaliste, Manette, ex-professeure d’Histoire-Géographie et directrice d’école, fut d’ailleurs sa marraine de cœur lorsqu’il décide, à onze ans, de se faire baptiser. Ce “rapport d’emblée fusionnel” entre Manu et Manette a par ailleurs “provoqué des tensions avec les parents, essentiellement avec le père qui s’irritait de devoir parfois batailler pour récupérer Emmanuel.” À sa mort, Emmanuel Macron n’a demandé qu’une seule chose lorsque “sa famille a dispersé ses biens” : les livres. “Les livres de Manette sont aujourd’hui dans la grande villa qu’il partage avec Brigitte au Touquet”, apprend-on. Des ouvrages que Germaine Noguès chérissait plus que tout : “selon plusieurs témoins, Manette a vécu sa retraite cloîtrée chez elle, au milieu des livres.” À un journal local, Jean-Michel Macron, père du Président, confiera : “Emmanuel était son hublot sur le monde.” Dans le livre de campagne qu’il a publié avant son élection, Révolution, Emmanuel Macron parle longuement de sa grand-mère, comme le rappelle Hervé Algalarrondo. “Son livre est révélateur de la place de Manette dans sa vie. Plusieurs pages lui sont consacrées alors que ses parents n’ont droit qu’à de courts développements”, résume-t-il. “Seule Brigitte bénéficie du même traitement de faveur.”

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