Au micro d’Europe 1, Edith Cresson est revenue ce vendredi 14 mai sur son expérience en tant que Première ministre. Une période rythmée par un sexisme ambiant, dont elle garde des souvenirs très précis, 30 ans plus tard.
A propos de
Edith Cresson
Le 15 mai 1991, Edith Cresson marquait le paysage politique en devenant la toute première, et seule, femme Première ministre, sous la présidence de François Mitterrand. Une prise de fonction qui, bien qu’elle n’ait duré que 10 mois, a marqué la femme politique. Invitée d’Europe 1 ce vendredi 14 mai, Édith Cresson est notamment revenue sur le sexisme auquel elle a été confrontée. « Dès que j’essayais de faire quelque chose, c’était immédiatement critiqué d’une façon ordurière », s’est-elle souvenue.
Édith Cresson pointe du doigt les attaques de la part des hommes politiques de droite, mais aussi de l’image « épouvantable » véhiculée par les médias. Dans l’émission Le Bebête show, « ils me représentaient comme une panthère lascive se traînent aux pieds de Mitterrand qui lui donnait des coups de pied pour s’en débarrasser ». Ses collègues masculins usaient déjà d’un certain machisme lorsqu’elle était ministre, mais la situation a empiré avec sa prise de fonction au sommet de l’État. « Qu’une femme puisse être ministre, pendant un certain temps, ça a choqué. Puis ensuite, ils s’y sont plus ou moins habitués. Mais Première ministre, c’était trop… Ils ne pouvaient pas. »
Un sexisme « propre à la France »
Aux commentaires sur ses choix vestimentaires, sa démarche ou encore au machisme de ses collègues masculins s’ajoute le comportement des journalistes. « Ils se mettaient à genoux devant ma voiture pour filmer mes jambes. L’attitude de ces gens-là était inimaginable », a déploré la femme d’État. Un sexisme que l’ancienne Première ministre estime être « propre à la France », ajoutant n’avoir jamais observé une telle situation dans d’autres pays tels que l’Espagne ou le Portugal. En ce qui concerne la place actuelle des femmes en politique, Édith Cresson a été notamment interrogée sur Marine Le Pen. « Je ne peux dire que Le Pen soit un progrès, vous ne me ferez jamais dire ça, c’est plutôt un danger », a lancé l’ancienne ministre. La présidente de Rassemblement national est pressentie pour confronter Emmanuel Macron lors de l’élection présidentielle de 2022.
Article écrit en collaboration avec 6Medias.
Crédits photos : Jonathan Rebboah / Panoramic / Bestimage
Autour de
Source: Lire L’Article Complet