LONG FORMAT – Le 19 février 2021, soit plus d’un mois avant la révision définitive de leurs statuts, Meghan Markle et le prince Harry ont confirmé leur retrait de la famille royale. Le Megxit est désormais officiel et irrévocable. Une « liberté » gagnée dans la douleur et les réprimandes. Chez les Windsor, comme chez les Sussex, l’amertume est grande…
Sommaire
- Ce qu’implique le Megxit définitif
- Pourquoi Elizabeth II a été aussi radicale
- Quelles conséquences sur l’organisation de la famille royale ?
- Les Sussex et les Windsor : des retrouvailles impossibles ?
A propos de
Meghan Markle
Harry d’Angleterre
Un conte défait. Le samedi 19 mai 2018, qui aurait cru que les mariés du jour, célébrés par les Windsor, le Royaume-Uni et le monde entier, s’imposeraient comme le pire cauchemar d’Elizabeth II et de l’institution monarchique ? Près de trois ans après leurs noces et leurs premiers pas d’altesses royales, Meghan Markle et Harry ont pourtant brûlé les ponts avec la famille royale.
Besoin de liberté, bouffée d’orgueil, délire paranoïaque ? Difficile de comprendre ce qui a réellement motivé l’échappée sans retour des Sussex. Début 2020, il n’était encore question que d’une prise de distance transitoire. Pour Elizabeth II, contrainte de gérer un couple peu enclin à se soumettre aux traditions, en tous cas. Ce 19 février 2020, Sa Majesté a dû se rendre à l’évidence que les Sussex ne reviendraient jamais jouer les seconds rôles au sein du giron royal. La boîte de Pandore n’a pas été refermée pour autant. Explications…
Ce qu’implique le Megxit définitif
Après un déménagement en catastrophe en Californie, organisé depuis Vancouver, Meghan Markle et Harry n’ont pas attendu la fin de leur détachement transitoire de la famille royale pour réitérer leurs voeux d’émancipation. Fixée au 31 mars 2021, soit un an après l’entrée en vigueur du Megxit, l’échéance du Megxit a donc été devancée. Le 19 février, la sentence est tombée tel un couperet. Elizabeth II n’a rien cédé aux Sussex et les a privés de leurs patronages en lien avec la Couronne, après avoir eu écho de leur projet d’interview avec Oprah Winfrey.
Délestés de leurs fonctions représentatives d’altesses royales et libres de gagner leur vie, à condition de respecter les valeurs de la Couronne, Harry et Meghan espéraient conserver plusieurs de leurs engagements et réclamaient une nouvelle prolongation de cet entre-deux. Le fils cadet de Charles n’a pas seulement perdu ses titres militaires, véritable camouflet pour cet ancien soldat de l’armée britannique. Il a également dû renoncer aux patronages de la Rugby Football Union, de la Rugby Football League et du Marathon de Londres. La perte est moindre du côté de son épouse. Meghan Markle n’assurera plus, malgré la déception de ses pairs comédiens, son unique patronage royal : la promotion du National Theater. En charge de l’institution pendant plus de quatre décennies, Elizabeth II l’a lui avait confiée en 2019 en geste d’affection et de soutien. Il ne fallait pas négliger ces honneurs…
En résumé, le petit-fils de la reine et son épouse ne sont désormais plus responsables que… d’eux-mêmes. Ils s’y sont partiellement préparés, en se tournant dès le printemps 2020 vers une vie « plus commerciale ». Le couple a déjà signé de juteux contrats. Le premier avec Netflix pour la production de documentaires et de fictions « inspirantes ». Le second avec Spotify pour la création d’un podcast, Archewell Audio. Deux projets, un même crédo : » créer du contenu qui informe mais donne également espoir. » Jackpot assuré : certains ont évoqué la négociation d’un contrat à 125 millions d’euros avec Netflix et un deal à 20 millions d’euros avec Spotify.
Privés de la marque Sussex Royal et de toute référence à la Couronne, le couple, désireux de changer les mentalités et de s’imposer comme philanthropes, a également lancé en octobre 2020 sa propre fondation, Archewell. Leur façon à eux de « rendre service ». Quitte à marcher sur les platebandes de la famille royale…
Légende photo : Meghan Markle et Harry interviewés par la chaîne ABC depuis le jardin de leur propriété de Santa Barbara, en septembre 2020. Le couple s’exprime sur sa prochaine participation à l’émission Time 100, honorant les personnalités les plus inspirantes de l’année. Une mise en avant qui contrarie déjà les Windsor auprès desquels ils avaient plaidé leur envie de retrouver une vie plus anonyme…
Pourquoi Elizabeth II a été aussi radicale
Au moment d’annoncer leur retrait provisoire début 2020, Elizabeth II avait pris soin de rappeler que son petit-fils Harry et Meghan resteraient « des membres aimés » de la famille royale. Malgré l’installation des Sussex en Californie et en dépit des tabloïds britanniques toujours promptes à jeter de l’huile sur le feu, le lien entre les « rebelles de la Couronne » et les Windsor est en effet maintenu par des appels téléphoniques, des visios… La reine voit le petit Archie grandir par écrans interposés. En fin d’année, Kate Middleton, William et leurs enfants sont eux aussi gratifiés d’attentions.
Peinée d’apprendre la fausse couche de Meghan Markle durant l’été 2020, Elizabeth II se réjouit encore lorsque son petit-fils lui annonce qu’il va finalement devenir père une seconde fois. Sa Majesté aura été prévenue peu de temps avant le reste du monde, le jour de la Saint-Valentin. Mais Harry s’est acquitté d’une obligation : la reine doit être la première informée des naissances à venir chez ses descendants. Il n’a, par contre, pas cru bon de l’avertir d’un grand entretien de son couple avec Oprah Winfrey, la confidente du show-biz américain. Elizabeth II l’aurait appris par les réseaux sociaux !
Ce n’est pas seulement une entorse au never explain, never complain, à la réserve si chère aux Windsor. C’est un affront, une trahison, comme l’interview de Diana à l’émission Panorama en 1995, dans laquelle la princesse de Galles déballait ses problèmes conjugaux avec Charles. La reine se crispe d’autant plus qu’Oprah Winfrey et la chaîne CBS promettent « aucune censure » avec les Sussex.
Prise de court, Elizabeth II procède à un arbitrage difficile. Il n’est plus davantage possible pour les Sussex d’avoir « un pied dedans, l’autre dehors ». Subtilement rédigé, son communiqué fait comprendre qu’elle met le holà aux ruades des Sussex : « Après s’être entretenue avec le duc, la reine confirme qu’en s’éloignant du travail de la famille royale, il n’est pas possible pour lui de continuer à assumer les responsabilités et les devoirs qui accompagnent une vie de service public. » Piqués au vif, Harry et Meghan croient pertinent de répondre qu’il n’est pas nécessaire d’être un membre de la famille royale pour être utile. Ils ont pourtant bien été escortés jusqu’à la sortie…
Légende photo : Meghan Markle, Harry et Elizabeth II réunis au balcon de Buckingham pour le 100e anniversaire de la Royal Air Force, en juillet 2018. Les Sussex sont mariés depuis moins de deux mois, la reine croit avoir assuré l’avenir de la monarchie avec ces « royals » modernes et populaires. Mais le couple, de son côté, nourrit déjà des velléités d’indépendance.
Quelles conséquences sur l’organisation de la famille royale ?
Bien avant de couper net avec les Sussex, Elizabeth II avait déjà rebattu les cartes. De façon graduelle avec la pandémie et plus officalisée depuis fin 2020, Elizabeth II a décidé de faire oublier les « Fab Four » avec les « Magnificent Seven », comprendre Charles, Camilla, Kate, William, le prince Edward et son épouse Sophie, ainsi que la princesse Anne. Ces sept nouveaux alliés bénéficiant de la confiance aveugle de Sa Majesté pour maintenir la légitimité de la Couronne. Cette redistribution des rôles soulève bien sûr quelques questions.
A court, moyen et plus long terme, Kate Middleton et William sont désormais les seuls membres de leur génération à oeuvrer activement au nom de la famille royale. Pour les Cambridge, parents de trois enfants, c’est une lourde charge. Harry et Meghan ont exaucé bien plus tôt que prévu le voeu d’une monarchie resserrée par Charles. Le fils cadet de celui-ci n’est cependant pas exclu de l’ordre de succession.
S’il a renoncé au prédicat d’altesse royale, fonction représentative, Harry reste prince par sa naissance et donc lui-même potentiel héritier du trône. Il occupe actuellement la sixième place dans l’ordre de succession, après Charles, William et ses neveux et nièce, George, Charlotte et Louis. La probabilité qu’il coiffe un jour la couronne d’Angleterre est quasi nulle, mais l’histoire a prouvé qu’il ne valait mieux pas tirer un trait sur les cadets chez les Windsor (George VI, le père d’Elizabeth II, est devenu roi, après l’abdication de son frère aîné, Edouard VIII).
La descendance d’Harry, même dépourvue de titres, s’inscrit elle aussi dans l’ordre de succession. Fille ou garçon, conformément à l’Acte de succession à la Couronne de 2013, le deuxième enfant des Sussex obtiendra la huitième place dans l’ordre de succession, dès sa naissance prévue pour le début de l’été. Il repoussera donc le prince Andrew et sa propre lignée d’une place.
Légende photo : Elizabeth II entourée des nouveaux membres senior de la famille royale – Edward et Sophie de Wessex, Kate Middleton et William, Charles et Camilla, la princesse Anne – devant le château de Windsor le 8 décembre 2020. Ce sont ces « Magnificent Seven » qui représenteront désormais la reine et la Couronne.
Les Sussex et les Windsor : des retrouvailles impossibles ?
Bien qu’exilé en Californie, Harry n’a jamais exclu de revenir en Angleterre. Bien avant l’officialisation du Megxit, le prince prévoyait de traverser l’Atlantique pour assister à la parade d’anniversaire de Sa Majesté, Trooping the Colour, mais aussi au 100e anniversaire de son grand-père, le prince Philip en juin. Suite aux soucis de santé du duc d’Édimbourg, il a même ébruité qu’il se tenait prêt à plier bagage pour se rendre à son chevet.
Il était également attendu que le prince assiste au côté de William à l’inauguration d’une statue de Diana, en juillet, dans les jardins de Kensington. La seconde grossesse de Meghan lui évite un face-à-face tendu avec les Cambridge, accusés des pires villainies à son égard. Abstraction faite d’une enquête lancée par Buckingham sur son comportement avec son ancien staff, difficile pour elle de ne pas rejoindre son époux pour le jubilé marquant les 70 ans de règne d’Elizabeth II, en 2022, toutefois.
En espérant que les relations des Sussex avec la famille royale finissent par s’apaiser dans les prochains mois, il faudra également résoudre un autre casse-tête : quelle place pour Harry lors des événements commémoratifs ? Prince de naissance, mais altesse royale déchue, aura-t-il droit à son emplacement habituel au balcon de Buckingham ? Ou sera-t-il relégué loin des membres de son clan ? Le soap opera royal n’est pas fini…
Légende photo : Meghan Markle et Harry, lors de leur dernière apparition aux côtés de la reine, Charles, Camilla, William et Kate, lors du Commonwealth Service, à Westminster, le 9 mars 2020. Une image déjà historique, tant des retrouvailles paraissent incertaines…
Crédits photos : Bestimage/ Direction artistique GALA
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