Visé cette semaine par une enquête du parquet de Paris pour tentative de viol, Damien Abad serait potentiellement sur la sellette. Mais, si rien n’est encore acté, le remaniement ministériel imminent accentue le dilemme d’Élisabeth Borne quant au sort de son ministre, comme l’a indiqué le JDD.

A propos de


  1. Elisabeth Borne


  2. Damien Abad

Les cartes sont dans les mains d’Élisabeth Borne. Après l’obtention d’une majorité relative à l’Assemblée nationale, la Première ministre doit présenter incessamment sous peu à Emmanuel Macron ses propositions pour la composition d’un nouveau gouvernement. Si le destin d’au moins quatre ministres est d’ores et déjà scellé, à l’image de celui d’Amélie de Montchalin, ministre de la Transition écologique battue dans sa circonscription aux législatives, celui de Damien Abad est davantage problématique. Accusé de viol par deux femmes pour des faits présumés survenus en 2010 et 2011, le ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées se sait en danger.

Si Élisabeth n’a pas encore tranché, c’est que le cas est complexe. Un évincement alors que l’enquête est en cours pourrait remettre en question le principe de la présomption d’innocence fondé sur l’article 11 de la Déclaration universelle des droits de l’homme, adoptée en 1948 à l’ONU : “Toute personne accusée d’un acte délictueux est présumée innocente jusqu’à ce que sa culpabilité ait été légalement établie au cours d’un procès public où toutes les garanties nécessaires à sa défense lui auront été assurées.” “S’il y a de nouveaux éléments, si la justice est à nouveau saisie, on tirera toutes les conséquences de cette décision”, avait indiqué le bras droit du Président au moment des révélations. Un conseiller de l’exécutif a traduit auprès de nos confrères du JDD, ce dimanche 3 juillet : “Deux logiques légitimes s’entrechoquent. Une situation qui devient intenable d’une part ; une question de principe de l’autre.

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“S’il n’y avait pas de remaniement, il ne bougerait pas”

Depuis le début de cette affaire, l’ancien président du groupe Les Républicains à l’Assemblée nationale campe sur ses positions : “Un innocent doit-il démissionner ? Je ne crois pas”, avait-il déclaré sur le parvis de la mairie de Saint-Jean-le-Vieux, dans sa circonscription de l’Ain, le 23 mai dernier. Mais le maintien de Damien Abad divise l’ensemble de l’échiquier politique. Un ministre proche d’Emmanuel Macron a ainsi analysé auprès de L’Express, vendredi 1er juillet : “S’il n’y avait pas de remaniement, il ne bougerait pas. Là, le remaniement donnerait un caractère moins jurisprudentiel à l’éviction d’Abad.

Article écrit en collaboration avec 6Medias

Crédits photos : Michael Baucher / Panoramic / Bestimage

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