Après « L’Auberge espagnole » et « Les Poupées russes », Cédric Klapisch réalisait le dernier opus de sa trilogie à New York à voir ce soir sur NRJ 12. Retour sur un tournage compliqué…

La vie du globe-trotteur Xavier (Romain Duris) a bien changé. Fini les années d’insouciance à Barcelone et à Saint-Pétersbourg. Désormais quadra et écrivain désargenté, il doit affronter la séparation d’avec sa compagne Wendy (Kelly Reilly) qui lui a préféré un riche et bel Américain. Humilié, il s’expatrie à New York pour assurer la garde alternée de ses deux enfants. Il va retrouver Martine (Audrey Tautou) et Isabelle (Cécile de France), le temps d’un chassé-croisé sentimentalo-romantique drôle et émouvant…

Ne pas décevoir le public

Qui pourrait imaginer que cette comédie si légère fut un authentique casse-tête à réaliser ? Les difficultés débutent dès l’écriture du scénario, que Cédric Klapisch met plus d’une année à boucler, dans la douleur : « C’était compliqué de se mettre dans la peau d’un homme de 40 ans, période de crise par excellence. En plus, j’avais la pression des spectateurs qui attendaient ce troisième volet de pied ferme… » Le réalisateur tient à tourner à New York, ville cosmopolite où il a suivi ses études de cinéma dans les années 80. Mais la mégapole a bien changé : « C’est effarant ! Je me souviens d’une ville dangereuse, avec des quartiers interdits, et je découvre des rues sûres, pleines de gens aimables… » Sa joie va être de courte durée : quadrillée par la police, mise en coupe réglée par des services municipaux sourcilleux, Manhattan n’est pas vraiment l’endroit idéal pour débarquer avec une équipe de cent personnes et vingt camions. Sans parler des autorisations de tournage, qui mettent plus d’un mois à être acceptées par la mairie. Lorsqu’elles le sont…

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Cyclone, sieste et syndicats

Pire encore : le cyclone Sandy s’invite avec fracas en plein tournage, le matin du 29 octobre 2012, immobilisant la production toute une semaine. Épuisé par les attentes interminables, Romain Duris envoie sur Twitter des photos où il dort sur le plateau. Audrey Tautou, elle, est obligée, pour son immersion dans Chinatown, d’apprendre le chinois en accéléré : « J’ai dû travailler d’arrache-pied avec une coach deux heures par jour, durant un mois. » Lorsque le tournage reprend, Cédric Klapisch doit se confronter aux diktats des différents syndicats cinématographiques américains : ceux des figurants, des cadreurs, des preneurs de son, des assistants… Chacun fixe sa règle, drastique : le moindre dépassement d’horaire est noté et facturé. Il est impossible de réécrire une scène le jour même sans obtenir le feu vert de chaque corporation… « Aux États-Unis, l’organisation du cinéma, très rigide, n’est pas la même qu’en France, déplore le réalisateur, il y a plein de scènes que je n’ai vraiment pas pu faire. » Avant d’ajouter : « Et pourtant, au montage, j’ai découvert un film formidable, sans doute sauvé par la magie du cinéma… »

Casse-tête chinois, est diffusé mardi 13 juillet à 21h05 sur NRJ 12

Jean-Baptiste Drouet

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