S’il se faisait discret depuis son départ de l’Elysée, François Hollande n’hésite plus à commenter l’actualité politique et notamment celle du PS. Ce qui agace au sein de son camp, qui y voit une tentative de retour sur le devant de la scène.

Son ombre plane toujours sur le PS. Relégué au second plan de la vie politique, sans avoir renoncé à peser dans le débat, François Hollande se fait de plus en plus présent à un an de la présidentielle. Sorti de son silence à plusieurs reprises ces dernières semaines, le compagnon de Julie Gayet a notamment évoqué Emmanuel Macron, son ancien protégé qu’il aime égratigner, mais aussi un sujet qui lui tient particulièrement à coeur : l’avenir de la gauche.

Car en coulisses, François Hollande ne cache pas sa préoccupation pour le parti dont il fut le premier secrétaire (1997-2008). Et qu’il juge aujourd’hui extrêmement mal dirigé. « Ils ne connaissent rien à rien, c’est consternant« , a-t-il ainsi confié à Bernard Cazeneuve, lors d’une conversation téléphonique avec son fidèle ex-ministre, tout aussi affligé. Selon Le Monde, les deux figures socialistes, qui n’ont pas renoncé à un retour, s’appellent en effet « une à deux fois par semaine » pour commenter l’actualité.

Lancé dans une offensive auprès des jeunes maires PS, François Hollande était récemment en visite à Montpellier avec l’édile Michaël Delafosse. Il en a profité pour passer un nouveau message aux socialistes, à qui il réclame plus d’idées neuves que de tentatives de rassembler la gauche. « Pour faire l’union, il faut une force qui tire l’ensemble, pas une addition de faiblesses, ajoute-t-il dans Le Monde. Les Français attendent des solutions, pas des réunions« , estime celui qui a craint que son parti, à la traîne dans les sondages, disparaisse après 2022.

L’ombre d’un retour

Olivier Faure, élu à la tête du PS en 2018, a bien saisi le message. « Hollande est devenu un problème, accuse l’un de ses fidèles. Il consacre l’essentiel de son temps à taper sur la nouvelle direction, comme si nous étions responsables de la situation alors que c’est son héritage. Il veut se réhabiliter en chargeant les autres. » Car pour beaucoup, derrière ces critiques, se cache une envie de jouer les sauveurs en 2022. « Il imagine l’hypothèse où Hidalgo n’est pas candidate et où le PS se range derrière une candidature de Yannick Jadot, pense un député. Alors, il pourrait s’imposer comme un recours. »

Une idée pas bien accueillie par tout le monde au sein du parti. Pour certains, la page Hollande-Cazeneuve est bel et bien tournée. « C’est comme dans un déménagement, estime un cadre socialiste. Il y a des vieilles commodes dont on ne sait pas trop quoi faire, mais auxquelles on reste attaché. Elles profitent du fait que les meubles neufs et bon marché ne sont ni très beaux ni très intéressants. Alors, elles restent là, dans un coin. » Elles n’attendent toutefois qu’une chose : redevenir utiles.

Crédits photos : Romain Gaillard / Pool / Bestimage

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