Comment se rassembler à Noël sans se contaminer ? C’est la question que tout le monde se pose. Pour y parvenir, certains font des propositions pour le moins surprenantes. On fait le tour des différentes idées venues de l’étranger.
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À moins d’un mois des fêtes de Noël, les préparatifs s’accélèrent. Et en cette période d’épidémie de Covid-19, ils ne ressemblent en rien à ceux des années précédentes. Au-delà de la décoration du sapin et de la liste de cadeaux, une question reste prioritaire : comment se retrouver en famille sans se contaminer ?
Distanciation sociale, aération, lavage des mains… Les gestes barrières seront évidemment plus que jamais indispensables lors de ces fêtes de fin d’année si particulières. Mais quelles autres mesures mettre en place pour passer Noël en toute sécurité malgré l’épidémie de coronavirus ?
Covid-19 : des propositions surprenantes pour « sauver Noël »
Le 24 novembre dernier, une proposition du président de la commission médicale d’établissement de l’AP-HP Rémi Salomon en avait étonné plus d’un : « On coupe la bûche de Noël en deux et papy et mamie mangent dans la cuisine et nous dans la salle à manger », avait-il suggéré sur FranceInfo.
Depuis, le professeur a présenté ses excuses, en expliquant que « Noël c’est ensemble », mais en rappelant qu’il était essentiel de prendre certaines mesures. « Si vous allez chez les grands-parents, il faut porter le masque à l’intérieur de la maison. Et vous ne le retirez qu’au moment où vous mangez, parce qu’on ne sait pas faire autrement. Et quand vous avez fini la dernière cuillère, vous remettez le masque », avait-il précisé, avant d’ajouter : « Essayons de ne pas être trop nombreux dans la pièce. Et il faut ouvrir les fenêtres régulièrement, même s’il fait froid dehors ».
A l’étranger aussi, des idées surprenantes pour « sauver Noël » tout en se protégeant de la Covid-19 ont été émises par certains spécialistes.
Royaume-Uni : célébrer Noël dans la rue
Au Royaume-Uni, des scientifiques britanniques ont suggéré de célébrer les fêtes… dehors. Cette idée émane de l’Independent SAGE, un groupe de scientifiques indépendant du gouvernement. « La transmission de l’infection est principalement un problème d’espaces clos, en particulier ceux qui sont surpeuplés, mal ventilés et qui ont une mauvaise hygiène. Cela signifie que la sécurité peut être améliorée », peut-on lire dans un communiqué publié le 23 novembre.
Pour limiter les risques de contamination, les scientifiques ont ainsi suggéré de se regrouper en plein air pour fêter Noël. « L’extérieur est beaucoup plus sûr que l’intérieur », rappelle dans le Guardian le Pr Susan Michie, membre de l’Independent Sage. Elle propose notamment de « se promener avec les gens » à l’extérieur à l’occasion de ces retrouvailles.
Etats-Unis : passer les fêtes dans son garage
A l’occasion de Thanksgiving, qui s’est déroulée le 26 novembre dernier, les Centres américains pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) ont émis plusieurs recommandations. « Les rassemblements intérieurs, en particulier ceux qui sont mal ventilés, présentent plus de risques que les rassemblements extérieurs », a notamment précisé l’autorité de santé sur son site internet. Pour limiter les risques de contaminations, certains Américains ont donc redoublé d’ingéniosité, en dressant leur table… dans leur garage ! Et pour cause : ces lieux sont plus aérés que le reste de la maison.
We set up Thanksgiving dinner in the garage – lots of ventilation and 10 foot table for 4 of us. Plus masks when not eating. Worked surprisingly well. pic.twitter.com/bD2pYWWJKs
Belgique : reporter Noël à cet été
En octobre dernier, Frédérique Jacobs, cheffe du service infectiologie à l’hôpital Erasme de Bruxelles (Belgique), avait fait une proposition surprenante pour « sauver Noël ». Invitée sur le plateau de l’émission Questions en Prime sur RTBF, elle avait suggéré de passer les fêtes de fin d’année « en plus petit nombre, avec des mesures de distance… Ou bien carrément, reporter les fêtes de fin d’année en juillet-août, quand il fait beau ! ».
Une idée pour le moins étonnante, validée par Axel Kahn, généticien et président de la Ligue contre le cancer. Invité sur le plateau de C à vous sur France 5 le 25 novembre dernier, il a affirmé : « Je suis un papy, j’ai un grand nombre de petits-enfants. Personnellement, mais c’est ma responsabilité, je ne vais pas du tout l’imposer, j’ai décidé que j’allais fêter Noël au mois de juin ».
Québec : s’isoler avant et après les fêtes
Au Québec, le Premier ministre François Legault a passé un « contrat moral » avec les citoyens. L’idée ? S’isoler avant et après les fêtes de fin d’année pour pouvoir se rassembler à Noël tout en limitant les risques de contamination. « On veut idéalement avoir un espèce de confinement, une semaine avant, une semaine après », a-t-il précisé. Les Québécois pourront ainsi se rassembler deux fois entre le 24 et le 27 décembre, avec une jauge limitée à 10 personnes… sous réserve de l’évolution de la situation sanitaire.
Covid-19 : les gestes barrières plus que jamais indispensables à Noël
A l’international, de nombreux spécialistes recommandent également de se faire dépister avant les retrouvailles en famille. « La meilleure solution est de vous mettre en quarantaine pendant 14 jours, puis de vous faire tester », précise Eric Cioe-Peña, un responsable du réseau de soins Northwell Health à New York (Etats-Unis) au HuffPost américain. Des précautions essentielles qui ne dispensent pas pour autant des gestes barrières. Et pour cause : il est difficile de maintenir une quartorzaine stricte, notamment lorsque l’on doit voyager pour rejoindre sa famille à Noël, mais aussi parce qu’il existe des risques de résultats faux négatifs avec les tests de dépistage de la Covid-19. Lavage fréquent des mains, distanciation sociale, aération ou encore port du masque seront donc plus que jamais de rigueur pendant les fêtes de fin d’année.
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