Le Vendée Globe s’élance dimanche 8 novembre depuis les Sables-d’Olonnes en Vendée. Cette régate folle autour du monde et en solitaire qui a lieu tous les quatre ans consiste à descendre l’Atlantique vers le Sud, passer par les trois caps (Bonne Espérance, Leeuwin, et Horn), avant de remonter vers le Nord, soit près de 45.000 km, sans escale et sans assistance. Les 33 concurrents auront tout de même la possibilité de téléphoner à leur équipe à terre, envoyer des images aux médias et surtout recevoir des fichiers météo indispensables pour tracer leur route et espérer voguer le plus vite possible.

Les bateaux inscrits au Vendée Globe 2020 mesurent tous 18 m (60 pieds) avec un mât de 27 à 29 m de haut, mais seuls les navigateurs disposant des plus gros budgets partent avec des foils. Késako ? Il s’agit d’appendices installés de part et d’autre de la coque, qui, une fois plongés dans l’eau, sustentent le voilier comme un avion au décollage. Avantage : la coque se stabilise en étant moins sensible roulis et surtout le bateau accélère jusqu’à 30 noeuds (55 km/h). Lors de la précédente édition de 2016-2017, remportée par Armel Le Cleach’ sur Banque Populaire, le marin avait battu, grâce à ses foils, le record de François Gabart avec son tour du monde en 74 jours, soit 4 jours de moins !

A ces vitesses, gare aux collisions possibles avec de gros cétacés, des OFNI (de type containers immergés perdus par des cargos lors de tempêtes), ou pire, des icebergs. Si certains concurrents utilisent des appareils à ultrason pour écarter les baleines comme Alex Thomson (Hugo Boss), ou encore des caméras thermiques anti-OFNI en haut du mât comme Jeremy Beyou (Charral) ou Louis Burton (Bureau Vallée), afin d’éviter les iceberg, la direction de course interdit de descendre au Sud de la zone d’exclusion, elle même susceptible d’être étendue en fonction des dangers.

Au final, le Vendée Globe est une des rares grandes compétitions internationales qui peut avoir lieu en ce moment de confinement généralisé. Les Skippers passeront près de trois mois à l’isolement sur leur bateau, pour cette course hors norme qui se tient depuis 1989. Aventure humaine autant que sportive, cette régate géante et folle a permis d’assister à de nombreux  exploits comme le sauvetage acrobatique de Jean Le Cam par Vincent Riou en 2008 ou l’opération menée par Bertrand de Broc obligé de se recoudre lui-même la langue en pleine tempête, sans oublier Yves Parlier qui a réussi le tour de force de démonter, réparer et remonter son mât sans assistance !

Parmi les marins, que GQ va suivre tout particulièrement, se détache en premier Alex Thomson, dont le beau bateau noir à foils roses se pilote comme un sous-marin, depuis le cockpit entièrement fermé avec seulement quelques hublots et écrans de contrôles. S’il se considère lui-même comme grand favori, c’est qu’Alex participe à la course pour la 5ème fois, et a terminé troisième, puis second, lors des deux précédentes éditions. Suivent de près Jeremy Beyou et son puissant Charal, vainqueur de la course qualificative Vendée-Arctique cet été, ou encore notre chouchou Louis Burton (Bureau vallée) qui court sur l’ancien bateau à foil d’Armel Le Cleach’, vainqueur en 2016-2017. 

GQ gardera aussi un oeil sur les autres bateaux les plus récents de la flotte : L’Occitane noir et or d’Armel Tripon ou encore CORUM-L’Epargne de Nicolas Troussel tout juste mis à l’eau. Enfin notre shortlist ne saurait être complète sans mentionner le vétéran Jean Le Cam (61 ans) sur son bateau bien nommé “Yes We Cam”, le benjamin Alain Roura sur La Fabrique du haut de ses 27 ans, ainsi que les six femmes en compétition, dont la plus connue, Samantha Davies (Initiative Coeur). Arrivée 4ème en 2009, Sam courra cette année contre propre mari Romain Attanasio (PURE-Best Western), qui skippe un bateau d’ancienne génération donc moins performant.

Comme lors des précédents Vendée Globe, les concurrents enverront régulièrement des images de leur progression, pour faire rêver ceux qui restent confinés. Le matériel video a été simplifié, et les capacités de transmission améliorées, ce qui devrait offrir de belles images, et permettre de vivre avec les skipper au coeur de l’aventure. Il ne reste plus qu’à leur souhaiter bon vent !

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