Petite liste non-exhaustive de bonnes résolutions pour redonner à la culture son pouvoir de partage, ou parfois, de déconnexion, d’évasion.

Davantage de soirées théâtre et de dimanches au musée… Chaque premier janvier, on y croit sincèrement, à ces bonnes résolutions. Et chaque 31 décembre, c’est le même constat d’échec. Finies les résolutions trop vastes, voilà du précis, du concret. Pas forcément pour en faire plus, mais pour mieux apprécier ce que l’on fait déjà. 

1. Vivre un concert pleinement

Loollapalooza, juillet 2019. Le public survolté lève ses téléphones pour filmer le show de Nekfeu. Mais vient le moment où le rappeur reprend l’un de ses couplets : « Ils filment mes concerts, au lieu de les vivre. » Et l’on se sent bête. De ne pas juste apprécier l’instant. De vouloir partager, avant même de penser à profiter soi-même.

Dès janvier 2020, on ne sortira plus l’iPhone, on ne pensera plus story. On regardera sans le filtre de l’écran. Et on ne s’empêchera pas d’hurler, sous prétexte que nos followers ne doivent pas entendre notre voix hystérique. Et puis, les lives d’Arte concert et les vidéos officielles de l’artiste ou des médias en ligne seront, de toute façon, de bien meilleure qualité. Elles nous feront même redécouvrir le concert sous un angle différent.

Pour les restaurants, même remarque : en 2020, on dîne avant de penser à faire dîner notre feed, par une photo filtrée et sans saveur.

2. Se prémunir contre les spoilers

Obsédées par une série, un livre, un podcast cette année, on ressentait comme le besoin de tout lire dessus, de se sur-informer, en même temps qu’on la ou le découvrait, au risque de s’auto-spoiler. Trop de fois, taper le nom du programme obsédant sur Twitter, pour récolter d’autres avis et se sentir « entourés », nous a gâché la suite, voire la fin. 

3. Arrêter le double écran 

En 2020, on lâche Twitter pour se protéger des spoilers, mais aussi pour ne pas se demander après 45 minutes de film : « Qui est ce personnage ? »

Stop au double écran, au scroll machinal de son fil actualité en regardant d’un seul oeil la fiction lancée. Moins de connexion, pour plus de concentration… Et plus de plaisir.

4. Ne pas s’intéresser seulement aux auteurs qui font la rentrée littéraire

Cette année, des livres formidables vont sortir de l’impression, puis des cartons, pour prendre place sur les étagères des librairies. Et pas seulement pendant la saison de la rentrée littéraire, cet événement qui met la lumière sur les sorties d’automne au point de nous faire oublier qu’il y a trois autres saisons dans l’année… 

5. Retourner chez le libraire indépendant 

Et pour nous aider à trouver la perle au milieu des nombreuses sorties, quoi de mieux que les conseils d’un libraire qui a le temps et la passion pour nous aiguiller ? La résolution sera alors : moins de clics et de commandes express, pour plus de visites à l’improviste chez le libraire de notre quartier.

6. Offrir dès que possible son livre coup de coeur 

On aime cette idée du livre que l’on défend avec passion à chaque fois qu’un proche déballe son paquet. Alors, on se rendra chez notre libraire indépendant pour acheter et racheter ce livre qui nous a tant chamboulée, dans l’espoir qu’en 2020, il en chamboule d’autres.

7. Lister tous les livres « non-lus » de sa bibliothèque avant d’en acheter d’autres 

Pour le soutien des libraires indépendants oui, mais contre la poussière qui s’accumule sur les livres de sa bibliothèque. Il y a aussi des trésors à domicile, qui ne demandent qu’à être ouverts et découverts. Promis, chers classiques oubliés, on prendra soin de vous cette année.

8. Accepter le temps nécessaire à la lecture 

Mais une petite voix nous murmure : « Tu peux d’emblée barrer tes précédentes résolutions, tu n’auras jamais le temps de lire autant ! » Avoir un accès facile et illimité, à la culture, par des articles condensés, par des mini-documentaires et des mini-séries, nous aurait-il rendu impatient ? Lire prend du temps, oui, et alors ? Un temps long et calme, que l’on s’accorde pour sûr cette année.

9. Oser les sorties seule

Parce qu’aucun.e ami.e n’est disponible le jour où Lana Del Rey joue à Paris, on va se priver de l’événement ? Hors de question. La seule personne dont la présence semble obligatoire pour profiter du concert, c’est Lana Del Rey ! Attitude à adopter aussi pour les sorties cinéma, musée ou théâtre.

Car il n’y a pas de honte à sortir seule. Qu’on se le rentre bien dans la tête, enfin, en 2020. Et l’on prend, en plus, vite goût à ces évasions solitaires.

10. Faire danser sa grand-mère sur les paroles engagées d’Angèle 

Mère et grand-mère se plaignent depuis 2005 de ne « plus être dans le coup ». Et puisque la culture, ça se partage (à part pour vos virées seules), pourquoi ne pas leur faire écouter le phénomène Angèle ? Et ceci après s’être décidée à investir dans un abonnement à une plateforme de musique en streaming. Plus question qu’une pub impossible à skipper interrompe Balance ton quoi

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