Trois époques, trois femmes face à l’adultère. Dans cette fiction signée Marc Cherry, le créateur de Desperate Housewives, Ginnifer Goodwin, la Blanche-Neige de Once Upon A Time, incarne Beth, une épouse modèle des années 60. Rencontre
Qu’est-ce qui vous a plu dans l’intrigue de cette série ?
Ginnifer Goodwin : Qu’elle évoque le parcours de trois femmes vivant dans la même maison, mais à des époques différentes. Elles font face à l’infidélité, chacune à leur façon. Tout est défini par le temps et la société dans laquelle elles évoluent.
N’est-ce pas quelque peu frustrant de n’avoir aucune scène avec les autres héroïnes, jouées par Lucy Liu et Kirby Howell-Baptiste ?
Le scénario a été écrit de sorte que nos personnages n’ont aucun contact, mais vivent juste dans la même demeure. Par chance, lorsque nous tournions des scènes en extérieur, nous nous retrouvions toutes les trois pour le même jour de tournage.
Comment ces femmes vivent-elles l’infidélité : l’époque a-t-elle vraiment une incidence ?
La série montre à quel point nos émotions ne sont pas liées au temps : le sentiment d’humiliation est le même. Seulement, Beth Ann Stanton, mon personnage, a été élevée dans l’unique perspective de prendre soin de son homme. Et d’avoir, en retour, un certain confort matériel. Peu importe le tort moral qu’il lui inflige.
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Être trompée dans les années 60 et maintenant est donc différent ?
Oui, car une femme avait alors rarement une source de revenus. En 2020, il y a certainement plus d’options et un choix : rester ou partir. Ce qui n’était pas le cas dans les années 60 pour beaucoup de femmes.
De ces trois années, 1963, 1984 et 2019, quelle est votre préférée ?
Je suis une nostalgique, et j’ai toujours l’impression que j’aurais dû vivre à une autre époque. Sans doute même avant les années 60 ! Mais si j’adore me plonger à cette période pour le tournage, à la fin de la journée, je dois avouer que je suis contente de me retrouver en 2020, avec ma famille, et que tout soit plus équitable Je suis ravie d’être une femme moderne !
Il ne sera donc pas possible de vous voir, un jour, rester à la maison pour vous occuper uniquement de votre famille…
J’aime rester chez moi, mais j’ai besoin d’avoir une activité. J’aime m’occuper de mon époux, de nos enfants, mais certainement pas de manière effacée, à l’image de ces femmes au foyer dans les années 60.
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Trouvez-vous, comme beaucoup, qu’il y a un petit air de Desperate Housewives dans Why Women Kill ?
Bien sûr ! J’étais une grande fan de Desperate Housewives. Et, ici aussi, Marc Cherry, le créateur, fait en sorte, qu’au départ, l’intrigue soit rassurante pour mieux vous perturber par la suite. Les héroïnes sont plutôt déroutantes et déconcertantes, et cela s’accentue au fil des épisodes, comme c’était le cas avec Desperate Housewives.
Saviez-vous, dès le début du tournage, quels personnages deviendraient des victimes ?
Un jour, Marc m’a demandé de venir dans son bureau. Pendant deux heures, il m’a raconté, scène après scène, le parcours de mon personnage. Je connaissais donc, dès le départ, tous les secrets. Et je vous avoue que j’en ai dévoilé certains à d’autres comédiens qui, eux, n’avaient aucune idée du destin de leurs personnages…
Marc Cherry l’a-t-il appris ?
Non, il ne l’a jamais su, fort heureusement pour moi !
Why Women Kill est à suivre tous les jeudis à 21h05 sur M6
Interview Franck Ragaine
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