Dans le cadre de la semaine contre les violences conjugales, la chaîne Téva propose la mini-série québécoise « Le Monstre », qui a suscité l’émoi des téléspectateurs dans son pays. Elle est adaptée d’une histoire vraie…
De quoi ça parle ?
À 18 ans, Sophie tombe amoureuse d’un jeune homme au charisme envoûtant. Très vite, rien n’est plus important pour elle que de passer du temps avec son amoureux qui s’avèrera être un bourreau intraitable qui exercera son emprise sur elle pendant 3 ans…
Avec Rose-Marie Perreault, Mehdi Meskar (Marianne), Jean-Francois Pichette…
Diffusée le mercredi 27 et le jeudi 28 novembre. 4 épisodes vus sur 6.
A quoi ça ressemble ?
ça vaut le coup d’oeil ?
« Les monstres ça n’existe pas. C’est notre société. C’est nous, nos amis, nos pères. » Les mots justes de la comédienne Adèle Haenel dans son témoignage puissant à Mediapart résonnent encore alors que la chaîne Téva se mobilise et propose une programmation spéciale contre les violences faites aux femmes du 25 au 28 novembre sur son antenne. En 2015, l’écrivaine canadienne Ingrid Falaise racontait dans son livre Le monstre -c’est ainsi qu’elle a choisi de nommer son bourreau- l’enfer qu’elle avait vécu auprès d’un homme violent, son compagnon de l’époque. Quatre ans plus tard, son histoire devenait une série télévisée, diffusée au début de l’année au Canada, qui a suscité l’émoi des téléspectateurs et qui arrive aujourd’hui chez nous. Une belle fiction grand public, qui traite ce sujet difficile avec minutie et une certaine délicatesse, malgré de grands moments de violence.
Ainsi, Le Monstre raconte le parcours de Sophie, 22 ans, qui trouve la force d’échapper à « M », aidée par le détective engagé par sa famille. On suit en parallèle son retour compliqué dans le cocon familial, et les souvenirs de sa vie avec lui, les beaux comme les plus mauvais. Lui, c’est un étudiant étranger séduisant, mystérieux, qui va révéler peu à peu sa part d’ombre. Une histoire de relation fusionnelle qui se transforme en un cauchemar. Et grâce à ses six épisodes d’une quarantaine de minutes, cette mini-série peut explorer les mécanismes à l’oeuvre dans ce type de relation toxique en évitant les raccourcis habituels. On assiste alors impuissants, comme la famille de l’héroïne, à une escalade de violence physique et psychologique absolument sidérante. Les deux comédiens principaux excellent avec des partitions complexes, tandis que l’auteure assure la voix-off de la série, comme si elle parlait d’elle-même à la troisième personne, une idée troublante mais forte. Au-delà même de son sujet, la série réussit donc son pari et marquera sans aucun doute tous ceux qui la découvriront… avant un remake français ?
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