Le festival de Deauville est l’un des rares à être maintenu malgré l’épidémie de coronavirus, du 4 au 13 septembre prochain. Le festival du film américain, présidée cette année par Vanessa Paradis, promet de se réinventer et d’être solidaire de l’industrie du cinéma mondial.

Le directeur artistique, Bruno Barde, confie sur France Inter qu’une partie du festival de Cannes serait présente à Deauville : « Quand on a senti que le festival de Cannes pouvait être menacé, j’ai appelé Thierry Frémaux, le délégué général. Je lui ai dit que son festival était bienvenu à Deauville et qu’il pouvait venir avec des films, avec des master class, avec tout ce qu’il veut. On a voulu être le festival de tous les cinémas, accueillir Cannes dans sa nature, c’est-à-dire comme festival international. Cannes, c’est le poumon du cinéma. » Le festival de Deauville présentera 80 films, dont une dizaine de la sélection cannoise. Sur les 80 films, 70 sont américains, précise le directeur artistique.

Les conditions sanitaires, imposées en pleine crise du coronavirus, n’inquiètent pas Bruno Barde : « On voulait qu’il existe quand même, sous une forme humaine à hauteur d’hommes, un festival du cinéma. Les conditions sanitaires vont nous imposer une réduction du nombre de spectateurs. Mais on a quand même une salle de 15 000 places, une salle de 450 places et une salle de 300 places à Deauville. On va projeter plus de films, donc créer plus de plaisir et plus d’envie. »

On veut recréer le désir de l’art, pour essayer de vaincre la peur, la peur du virus.

Selon Bruno Barde, il faut faire confiance au public : « Je pense qu’il faut avoir confiance dans le public, surtout en France, montrer des films de qualité, ne pas montrer des ‘daubes’, comme on dit entre nous. Il y en a beaucoup. Si le cinéma est un art, il doit raconter une histoire sur le monde et sur le cinéma. Le dernier film de Philippe Garrel [‘Le sel des larmes’] en fait partie. Après, que les mauvais films ne marchent pas, c’est dommage pour les entrées, mais finalement, ça va peut-être former encore un peu plus le public français. »

Aucune salle de cinéma n’est rentable aujourd’hui, mais le directeur artistique du Festival de Deauville reste optimiste : « Il fallait que les salles rouvrent, après c’était évident qu’on ne serait pas au niveau. L’année dernière, on était autour de 200 millions de spectateurs. » Le Grand Rex, un des plus grands cinémas d’Europe à Paris, va fermer ses portes en août. « C’est très triste, mais je ne suis pas plus inquiet pour le cinéma que pour le reste. »

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