• Dans « Une sirène à Paris », une créature aquatique échouée est recueillie par un célibataire endurci.
  • Mathias Malzieu a décliné cette histoire en livre, en chansons et en film.
  • Il a eu du mal à financer ce conte réalisé de façon artisanale.

Mathias Malzieu persiste et signe dans le domaine du merveilleux. Après le film d’animation Jack et la mécanique du cœur, c’est en prises de vues réelles qu’il a réalisé Une Sirène à Paris, rencontre entre une créature aquatique échouée sur une berge de la Seine et un musicien qui a juré de ne plus tomber amoureux.

« Faire exister la sirène, créature mythologique, dans un univers qui n’est pas le sien me fascinait » avoue-t-il à 20 Minutes. Mathias Malzieu reconnaît avoir pensé à E.T de Steven Spielberg et à La Forme de l’eaude Guillermo Del Toro. « Mais je n’avais pas leur budget, précise-t-il. Mon film est artisanal à 100 %. » Un choix financier mais aussi artistique qu’il revendique avec ses acteurs 
Nicolas Duvauchelle,

Marilyn Lima et
Rossy de Palma, délicieuse en voisine farfelue.

Difficile à financer

« Monter un film comme celui-ci en France est très difficile, explique Mathias Malzieu. Les féeries font peur aux producteurs bien qu’il y existe clairement un public pour des films fantastiques tous publics faisant entrer le merveilleux dans le quotidien. » Et de citer des sagas comme celle d’Harry Potter ou des séries comme Stranger Things qui ont cartonné en France. « Nous sommes le pays de Georges Méliès, mais il faut batailler pour faire exister sa vision », insiste le réalisateur qui a également décliné son univers dans un
roman et un album de son groupe
Dionysos.

Pas de sous mais des idées

Le manque de budget n’a pas contraint l’imagination de Mathias Malzieu. « On a cassé la logique industrielle du tournage classique en faisant appel à des artisans qui se sont creusé les méninges et le cœur pour trouver des solutions », se souvient-il. Jean-Christophe Spadaccini, spécialiste des maquillages spéciaux, s’est chargé de la queue de la sirène. « Il fallait qu’elle soit magique, suffisamment dangereuse pour donner des frissons, mais pas trop pour ne pas faire flipper, souligne-t-il. C’est la beauté des monstres qui m’intéresse. Ce film n’est pas un remake de La Petite sirène de Disney. »

Rêver au cinéma

Sur la péniche évolue le héros et les « Surprisiers », artistes et musiciens un brin fêtards, le spectateur se croit en dehors du monde le temps de la projection. « Selon moi, le cinéma est fait pour rêver, martèle Mathias Malzieu. Fuir la réalité pour mieux l’affronter est un geste militant. » Son poème, riche en images dépaysantes et en chansons, offre tous les ingrédients pour concrétiser ce programme.

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