Depuis mercredi 14 décembre, Avatar : la voie de l’eau, suite du film sorti en 2009, est enfin projeté dans les salles françaises. On y retrouve Jake Sully incarné par Sam Worthington et Neytiri, jouée par Zoe Saldana. Le couple principal, évolue alors dans un coin de la célèbre planète Pandora qui nous éloigne de l’atmosphère tropicale du premier opus pour une autre, plus maritime.
Entre nouvelles prouesses technologiques, personnalités qui s’ajoutent au casting, extension d’un univers luxuriant (et de sa faune) et continuation d’un scénario figé depuis maintenant 11 ans, les promesses de ce deuxième opus d’Avatar sont nombreuses. Les fans trépignent à l’idée de voir de leurs propres yeux (en 3D ou pas) la résurrection d’une des intrigues les plus marquantes du cinéma du 21e siècle.
Stéphanie Chaptal, auteure du livre Les avatars de James Cameron décrypte pour franceinfo Culture les thèmes mis à l’écran par le père de Terminator dans cette suite. Ce dernier affiche sa volonté d’installer l’univers d’Avatar sur la durée avec ce qui s’annonce comme le deuxième volet d’une série de cinq long-métrages (Avatar : le porteur de graine prévu pour 2024, Avatar : le chevaucheur de Tulkun pour 2026 et Avatar : La quête d’Eywa en 2028).
Que d’eau, que d’eau !
C’est une intrigue aux teintes plus bleutées que jamais qu’a concoctée James Cameron pour ce deuxième opus. On y retrouve Sam Worthington et Zoe Saldana dans leurs rôles respectifs de Jack Sully et Neytiri en Na’vis, le peuple habitant Pandora. De retour sur cette planète, les humains maintenant suréquipés vont une nouvelle fois tenter d’assouvir leur soif de conquête. Entouré de sa famille (cinq enfants au total), le duo principal quitte la vibrante forêt de 2009 pour aller à la rencontre d’autres Na’vis au train de vie maritime. Une occasion pour présenter de nouvelles créatures au public et étoffer la faune de Pandora, tout en promettant des scènes aquatiques spectaculaires. Au centre de cette œuvre donc : l’eau, objet de fascination pour James Cameron, auquel il avait consacré un film complet, Abyss en 1989.
Un mélange infusé d’organique et de mécanique sert donc de socle aux thèmes que James Cameron veut dérouler dans Avatar : la voie de l’eau. Bien sûr, la réflexion écologique est toujours très présente. « Il parle de surexploitation des océans, de relation entre espèces, comme entre l’homme et la baleine. James Cameron souhaite montrer que les océans peuvent aussi nous apprendre des choses », avance Stéphanie Chaptal. « J’ai voulu raconter ce que je ressentais à propos de la Terre. Et cela a pris consistance dans cette planète, Pandora », confiait-il récemment dans une interview à franceinfo Culture.
Intime et grand public
D’autres thèmes font leur apparition comme celui de la transmission et de la gestion parfois complexe des relations familiales. « On sent que James Cameron a des ados à la maison », plaisante Stéphanie Chaptal. Des frictions entre différentes tribus Na’vis seront aussi de mises, sous la menace d’humains surarmés. « Le peuple Na’vis de la forêt n’a pas les mêmes croyances que celui de la mer. Toujours dans sa réflexion écologique notamment sur l’exploitation des ressources naturelles, il souhaite montrer les différents points de vues qui peuvent se développer au sein d’un même écosystème », décrypte Stéphanie.
Sujet de prédilection du réalisateur américain, la mise en avant d’une héroïne puissante installée au premier plan de ses récits. Avatar : la voie de l’eau ne déroge pas à la règle. Seul changement, ce n’est pas un unique personnage féminin qui est sur le devant de la scène, mais trois. « Cameron aime filmer des femmes fortes et indépendantes, avance Stéphanie Chaptal. Dans Avatar 2, il y en a trois : Naytiri, son pendant du peuple de la mer, Ronal incarnée par Kate Winslet (que Cameron retrouve après Titanic, NDLR) et Kiri, la fille de Neytiri sous les traits de Sigourney Weaver. »
Un voyage immersif en terres Na’vis
Avec une durée de 3h13 en salles, le nouvel opus d’Avatar se hisse presque jusqu’à Titanic sorti en 1997 (qui faisait 3h14). Un long moment hors du temps, dans le but de construire « une expérience cinématographique totale, sans télécommande pour s’arrêter plusieurs fois, sans être distraits », explique James Cameron. Il mettait d’ailleurs en garde le public dans une interview accordée à Empire disponible dans le numéro du 7 juillet 2022 : « Je ne veux attendre personne chouiner à propos de la longueur quand les gens peuvent rester assis et regarder des séries pendant huit heures ».
Quoi qu’il en soit, pour Stéphanie Chaptal, ce nouvel opus s’annonce « à la fois plus puissant techniquement que le premier mais aussi plus naturel ». Les effets spéciaux s’effacent pour laisser la trame principale au premier plan. Et en ce qui concerne de potentielles surprises ? Le long-métrage en réserve quelques-unes aux spectateurs, que notre spécialiste n’avait pas vu venir : « Il a réussi à écrire une suite qui arrive à surprendre tout le monde. Avec tout ce que je savais sur le film, je n’avais pas imaginé ce que l’on voit à l’écran », conclut Stéphanie Chaptal.
Les avatars de James Cameron, itinéraire d’un auteur hors norme, par Stéphanie Chaptal / Ynnis Editions
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