A l’occasion de la diffusion ce soir sur Arte d’Un mauvais fils de Claude Sautet, retour sur la guerre médiatique qui opposa Patrick Dewaere à la presse et qui lui valut un boycott sans précédent.

Près de 40 ans après sa mort, Patrick Dewaere est toujours considéré comme l’un des plus grands acteurs français. Nombreux sont ceux qui ont tenté de cerner sa personnalité d' »écorché vif », chacun y allant de son commentaire : il était « très attachant » pour Jean-Paul Carrère, « perfectionniste » d’après Luc Béraud, « un bonheur immense pour un metteur en scène » selon Henri Verneuil… Mais derrière le comédien de talent se cachait l’homme à la part sombre dont la réputation n’est plus à faire. La presse rapportera ses nombreux excès et des éléments de sa vie personnelle dont Dewaere aurait aimer se passer.

Un événement majeur marquera justement l’histoire de sa relation avec les médias en 1980. Alors que l’acteur est en pleine promotion d’Un Mauvais fils de Claude Sautet, il confie officieusement à son ami Patrice de Nussac, alors critique au Journal du Dimanche, son mariage prochain avec sa fiancée Elsa. Quelques jours plus tard, il est surpris de voir l’événement annoncé en première page du magazine. Se sentant trahi, il assène le journaliste d’un coup de poing. La guerre est alors déclarée entre Patrick Dewaere et la presse.

« Il s’agit d’un acte qu’on peut considérer comme scandaleux contre notre corporation » s’offusque en direct Daniel Bilalian, le présentateur du journal télévisé d’Antenne 2. Prenant fait et cause pour de Nussac, les médias décident de boycotter le comédien : il n’est plus interviewé, son nom est remplacé par ses initiales voire retiré des articles… Les conséquences du scandale sont considérables. En plus de verser 75 000 francs au journaliste après un accord à l’amiable, la justice le condamne à un an d’emprisonnement avec sursis et 10 000 francs d’amende.

En outre, ses relations avec les cinéastes et les producteurs ses dégradent, certains hésitent à lui donner encore des rôles. Un journaliste publie un article sur une violente altercation entre le comédien et Claude Sautet dont il est témoin, renforçant ainsi sa réputation de déprimé et d’accro aux drogues. Pris pour cible par les médias et le cinéma, Patrick Dewaere est profondément affecté par cet épisode sans précédent.

Il évoquera l’événement à quelques occasions. Dans une interview sortie en 1981, il dira « Les gens ne se rendent pas compte à quel point un article peut avoir un impact terriblement violent sur votre vie privée« . Fin 1980, il participe à l’émission Le Tribunal des flagrants délires sur France Inter dans laquelle il subit un procès humorisitique et confesse : « Je reconnais que j’aurais pas dû taper dessus. J’aurais dû juste… le disputer. »

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