Ce jeudi 6 octobre, M6 va diffuser le documentaire Trans, uniques en leur genre. Mais avant même sa diffusion, le programme animé par Karine Le Marchand inquiète déjà plusieurs associations de défense des droits des personnes LGBTI et de journalistes.
Un documentaire qui ne pose pas. Ce jeudi 6 octobre, M6 diffuser Trans, uniques en leur genre, un film produit et présenté par Karine Le Marchand, et dans lequel les téléspectateurs vont suivre le parcours de trois personnes transgenres : Zach (20 ans), Aëla (34 ans), et Emma (63 ans). Mais avant même sa diffusion, certaines associations sont sorties du silence pour faire part de leur désapprobation concernant le programme.
C’est notamment le cas du Collages féministes Paris et l’association Fransgenre qui ont publié sur les réseaux sociaux le message suivant : "M6 : La vie des personnes trans n’est pas un divertissement". De son côté, l’AJL (Association des journalistes lesbiennes, gays, bi-e-s, trans et intersexes), en s’appuyant sur le communiqué de presse et les extraits diffusés à la presse, craint que le documentaire ne laisse "la part belle au sensationnalisme, aux images choc et aux seuls témoignages dépolitisés".
Karine Le Marchand : "J’ai compris la responsabilité des médias"
Dans un entretien accordé à TV Magazine, Karine Le Marchand n’a pas répondu directement aux inquiétudes des associations mais a expliqué avoir appris beaucoup de choses en réalisant ce documentaire. "J’ai compris la souffrance et le parcours du combattant de ces personnes. J’ai aussi compris la responsabilité des médias. En montrant des personnes transgenres, on a la responsabilité d’abord de ne pas en faire des caricatures et ensuite de mettre en lumière la réalité de leur vie", a confié l’animatrice. Auprès de nos confrères de Puremedias, elle a également indiqué que "l’important était de ne pas les blesser (les personnes transgenres, ndlr) mais de parler au plus grand nombre parce que le but est de faire évoluer les gens qui ne sont pas concernés. Nous ne sommes pas là pour convaincre les convaincus".
Un débat qui pose question
Mais c’est surtout le débat diffusé en deuxième partie de soirée qui dérange les associations. En effet, après le documentaire, M6 va diffuser un débat intitulé Enfants trans : que faire ?. Mais pour l’AJL, le titre "laisse entendre que les personnes trans sont des problèmes pour la société". L’association de journalistes pointe aussi du doigt l’identité des invités présents sur le plateau. Pour ce débat, Karine Le Marchand a confié un psychiatre, une mère qui refuse d’accompagner son enfant dans sa transidentité, une créatrice de podcast qui réfute la réalité de la transidentité, et une personne transgenre. "La polarisation pour/contre du débat est une facilité de programmation qui laisse la voie libre aux opposant·e·s aux droits humains", a déploré l’AJL, qui rappelle que "la liberté d’expression n’est pas un passe-droit qui exonère du cadre légal : la transphobie est une discrimination reconnue par la loi".
Auprès de puremédias, Karine Le Marchand est également revenue sur ce débat qui fait déjà grand bruit. Et pour elle, il ne faut pas s’inquiéter d’une éventuelle polarisation de la discussion. "Ce n’est évidemment pas un débat de société, nous ne sommes pas dans le "pour/contre" la transidentité. Mais c’est plutôt comment faire ? Comment aider les parents à réagir", a assuré Karine Le Marchand, qui ne craint pas d’être critiquée : "Je suis tout le temps attaquée. J’ai l’habitude. En traitant de la transidentité, je ne cherche pas l’apaisement et je ne cherche pas la paix. Je ne fais pas des soirées en prime time sur le toilettage des chats, c’est sûr…"
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