- Quand le Tour de France prend la place des programmes habituels à la télé, c’est que la fin de la saison est actée. 20 Minutes a donc décidé de faire le bilan des derniers mois écoulés.
- Aujourd’hui, revenons sur The Voice qui, outre sa saison 11 a aussi connu une édition « all stars » pour célébrer ses dix ans à l’antenne sur TF1.
- Si les audiences du télécrochet restent solides sur les cibles commerciales (Femmes responsables des achats de moins de 50 ans en tête), l’émission va devoir relever plusieurs challenges pour sa douzième saison.
Tout le monde ne se souvient pas ce qu’il faisait le 11 septembre 2021. Sauf les amateurs de télécrochets. Ce samedi-là, il y avait ceux, peu nombreux (1.32 million) qui tentaient de comprendre le concept de The Artist, l’émission made in Nagui de France 2. L’animateur et producteur avait clamé qu’on allait voir ce qu’on allait voir, c’est-à-dire des auteurs, compositeurs et interprètes. Et on a entendu : des reprises.
Le même soir, TF1 donnait le coup d’envoi de sa saison anniversaire de The Voice : une édition All Stars pour célébrer ses dix ans. 4.6 millions de fidèles étaient au rendez-vous, soit la moins bonne audience pour un lancement de l’émission depuis sa création, mais un résultat suffisant pour en faire le programme le plus suivi de la soirée.
Les jeunes au taquet
Au fil des semaines, pendant que The Artist a sombré, The Voice All Stars a tenu le cap, bon gré mal gré. A l’heure du bilan, le degré de déception ou de satisfaction variait selon le critère retenu. Avec une audience moyenne de 3.8 millions de personnes et une part d’audience de 22.4 %, la première chaîne a rassemblé davantage que l’édition Kids diffusée à la même période l’année précédente. Mais France 3 a fait plusieurs fois mieux qu’elle. Les scores sur les cibles prisées des publicitaires, eux, ont de quoi inciter la chaîne privée à sabrer le champagne. Côté femmes responsables des achats de moins de 50 ans, la part de marché a atteint les 31 % et sur le segment des 4-24 ans, les 44 %. Et accessoirement, Anne Sila a décroché la victoire qui semblait lui tendre les bras lors de sa première participation en 2015.
Ce que la saison 11 de The Voice, diffusée au printemps, a une nouvelle fois prouvé, c’est que le public répond surtout présent aux auditions à l’aveugle. Pour les quatre premiers numéros, entre le 12 février et le 5 mars, TF1 a trôné sur les audiences des samedis soirs, avant de descendre sur la deuxième ou troisième marche du podium pour le reste de la saison. Les téléfilms de France 3 restent forts et l’Eurovision et les performances des Bleus au Tournoi des VI nations ont été d’autres sérieux concurrents. 3.99 millions de personnes en moyenne (soit quasiment 20 % du public) ont suivi cette saison 11. Les scores auprès des cibles commerciales, eux, sont demeurés solides, ce qui a encouragé TF1 à signer pour une douzième saison dont le casting est en cours.
La cohabitation avec « Star Ac’ »
The Voice, qui se distingue par sa longévité inédite pour un télécrochet dans le paysage audiovisuel français, est sur le point d’aborder un nouveau cycle. Elle devra composer avec la concurrence indirecte du retour de Star Academy à la rentrée sur la première chaîne. La cohabitation dans les grilles de ces deux marques fortes à quelques mois d’intervalles ne pose, officiellement, de problème à personne et ne nourrirait aucune inquiétude. Officiellement, on a dit.
Il n’empêche, l’émission qui a révélé Kendji Girac et Louane aura à charge de démontrer qu’elle reste pertinente à l’heure où Netflix se met au télécrochet avec une Nouvelle Ecole remarquée. Depuis plusieurs saisons, aucun gagnant ni aucune gagnante n’a transformé son trophée en tremplin vers la gloire, excepté le succès d’estime rencontré par Mentissa, finaliste l’an passé, avec Et Bam. Nour, dernière lauréate en date, inversera-t-elle la tendance ?
Quels coachs ?
The Voice devra une nouvelle fois user de sa capacité à innover et à renouveler sa mécanique sans brusquer le téléspectateur. La production avait misé – à nos yeux, avec succès – sur un aspect très brut et backstage lors de ses dernières saisons, ce qui palliait parfaitement l’absence de public lors des enregistrements. A l’heure de la levée des restrictions et de la mise au rebut du pass sanitaire, la narration s’en verra-t-elle changée ?
La nouvelle règle des « super cross battles », efficace et au grand potentiel de suspense, qui permet un écrémage des talents sans (trop d’)injustice, sera-t-elle maintenue ? Des nouveautés s’y ajouteront-elles ? Et quid du jury ? L’alchimie du quatuor Amel Bent, Marc Lavoine, Vianney et Florent Pagny marchait à merveille, mais les problèmes de santé de ce dernier laissent envisager qu’il pourrait céder sa place la saison prochaine. Qui intégrerait alors le fauteuil rouge ? Nolwenn Leroy qui a fait ses preuves cette année en tant que « coach cachée » ? Les questions ne manquent pas. On guettera les réponses de près.
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