Même si le public l’a sacré The Voice 2023, l’ancien magasinier garde les pieds sur terre avant de lancer sa carrière par un premier album. Entretien à chaud.

France Dimanche : Félicitations ! Réalisez-vous enfin ce qui vous arrive ?

Aurélien Vivos : J’ai toujours un peu de mal à me faire à l’idée que j’ai bel et bien gagné The Voice ! Depuis plusieurs jours, je vois bien que les regards sur moi ont changé. On m’arrête dans la rue. Ça fait bizarre. Mais à vrai dire, j’ai toujours l’impression que la compétition n’est pas terminée, que je vais devoir retourner à Paris pour enregistrer la prochaine étape du concours…

FD : Comment se passe le retour à la réalité ?

AV : Ce qui me fait surtout du bien, c’est de retrouver enfin ma vie de famille normale après toute cette excitation. J’ai par exemple savouré un peu plus de tout simplement regarder un dessin animé avec mes deux filles [âgées de 2 et 6 ans, ndlr].

FD : De quoi êtes-vous le plus fier ?

AV : Il y a tellement d’autres candidats qui auraient mérité ma place. Je ne pense donc pas être meilleur qu’un autre. Cela dit, savoir que des millions de Français ont voté pour moi me remplit de joie. C’est pour eux que je souhaite me battre pour la suite de ma carrière. Une manière de leur rendre l’amour qu’ils m’ont donné. Ça va devenir comme une mission ! J’ai envie de leur dire : « Vous avez cru en moi, et vous avez bien fait ! »

FD : Outre votre voix, qu’est-ce qui a fait, selon vous, la différence pour gagner ?

AV : Je ne pense effectivement pas qu’on ait voté pour moi uniquement à cause de ma voix. Le fait que je sois un mec lambda y est sans doute pour quelque chose. Je n’ai pas la tête de Brad Pitt, ni le corps d’un gars qui va à la musculation tous les jours. En revanche, je suis quelqu’un de normal qui se contente de l’amour de sa famille et de ses proches.

FD : Avez-vous cru jusqu’au bout en la victoire ?

AV : Non, j’ai juste avancé étape par étape, en attendant de voir ce qui se passerait. Mais quatre jours avant la demi-finale, j’ai quand même cru que c’était compromis pour la suite. J’avais en effet contracté une laryngite assez sévère. Je ne pouvais plus chanter du tout. Après un rendez-vous chez un excellent ORL, j’ai miraculeusement pu monter sur scène. Le problème, c’est que j’ai fait une allergie à la pénicilline avec des rougeurs partout sur le corps, mais heureusement rien au visage ! Mais même avec le visage déformé, j’aurais continué l’aventure. Tant que la voix tenait, c’était l’essentiel. Il était hors de question d’abandonner !

FD : À quel moment avez-vous pris la décision de changer de voie en quittant votre métier de magasinier pour devenir chanteur professionnel ?

AV : À force de poser des congés sans solde pour répéter mes chansons pour The Voice et pour les séances d’enregistrement à Paris, je me suis dit que c’était le moment où jamais de sauter le pas. Juste avant les Super Cross Battles, j’ai formulé une demande de rupture de contrat que mon employeur a exceptionnellement acceptée. Et, au pire, si ça ne marche pas dans la chanson, je retournerai à mon ancien métier. Au moins, j’aurai tenté.

FD : Votre épouse a-t-elle eu quelques réticences à l’idée que vous démissionniez ?

AV : On sait que nous allons devoir faire quelques sacrifices. Rien n’est encore acquis, le succès n’est jamais garanti. Une chose est sûre, il ne faudra pas que je sois séparé d’elle et de mes enfants trop longtemps. Je ne veux pas être un papa absent.

FD : Il paraît que vous venez tout juste d’officialiser votre union avec la femme de votre vie…

AV : Oui, d’ailleurs, pour l’anecdote, le jour où je lui ai fait ma demande en mariage est celui où j’ai appris que The Voice voulait me voir pour que je passe les premières auditions. Quel étrange hasard ! La cérémonie a donc eu lieu le 27 avril dernier, en pleine aventure The Voice. Le destin fait parfois bien les choses…

FD : Et le voyage de noces, c’est pour quand ?

AV : On va attendre encore un peu parce que je suis de fait au chômage depuis peu et qu’il faut donc qu’on fasse attention à notre portefeuille.

“Je n’ai pas la tête de Brad Pitt, ni le corps d’un gars qui va à la musculation tous les jours.”

FD : Que va-t-il se passer maintenant ?

AV : En attendant de réaliser mon album, je vais me produire dès septembre dans des petites salles, histoire de me faire un peu la main et de rencontrer de plus près mon public. Je vais surtout participer à cette incroyable tournée « 500 choristes pour Queen » à partir de janvier, dans tous les Zénith et Arena de France. Il s’agit d’un spectacle avec de nombreux musiciens et chanteurs qui vont donc réadapter les chansons du célèbre groupe. Mon producteur, qui m’a repéré durant les auditions à l’aveugle, croit tellement en moi qu’il m’a même prévu une date à l’Olympia pour l’année prochaine. Le rêve ! Ma mère n’arrêtait pas de pleurer en apprenant la nouvelle…

FD : Êtes-vous resté en contact avec Zazie, votre coach ?

AV : J’espère de tout cœur qu’on aura l’occasion de travailler ensemble sur mon premier album. On a échangé nos numéros de téléphone, donc tout est encore possible !

Propos recueillis par Philippe CALLEWAERT

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