L’équipe du prequel cinématographique des Soprano, The Many Saints of Newark, est revenu en exclusivité pour Melty sur les coulisses du film, son tournage et l’unicité de l’univers mafieux. Interviews. 

Many Saints of Newark : Une Histoire des Soprano vient de débarquer dans les salles obscures françaises, ce mercredi 3 novembre. Prequel cinématographique de la série culte créée par David Chase, le film met en scène le parcours de Dickie Moltisanti et son ascension au sein de la mafia du New Jersey. Afin d’incarner ce baron, Alan Taylor, le réalisateur, a fait confiance à Alessandro Nivola. Ce dernier a d’ailleurs évoqué son casting et son expérience sur le tournage de ce spin-off au cours d’une interview accordée à Melty. Il est notamment revenu sur sa préparation pour le rôle. Se souvenant avoir été casté « six mois avant le début du tournage [une chose inédite pour celui souvent cantonné à des seconds rôles] », Alessandro Nivola a par la suite confié avoir bénéficié d’une grande liberté, son personnage n’étant pas apparu dans la série culte. « J’ai eu le luxe de vraiment pouvoir me préparer. Lorsque nous avons commencé à tourner, j’étais déjà dans le personnage à tel point que ça me paraît flou aujourd’hui, car je suis allé loin dans l’imagination du personnage. »

S’il a avoué avoir été nerveux le premier jour de tournage, Alessandro Nivola a toutefois pu profiter de l’expertise d’Alan Taylor et de David Chase vis-à-vis de l’appréhension du personnage, le showrunner lui ayant conseillé « d’oublier tout ce qu’il avait entendu sur Dickie. » L’acteur l’a par la suite très bien pointé au cours de notre entretien : « Le bon côté de ce rôle, c’est que je n’avais pas à porter le fardeau d’incarner un personnage déjà existant dans la série. C’était libérateur et j’avais cette liberté d’inventer cette personne depuis mes recherches et mon imagination. » Ce n’était en revanche pas le cas de Michael Gandolfini, le fils de James Gandolfini, qui prête ses traits au célèbre Tony Soprano dans le film. L’acteur a d’ailleurs expliqué à Melty comment il avait obtenu le rôle du Parrain ultime du petit-écran : « On m’a d’abord demandé d’auditionner et j’étais étonné. Au début, j’ai eu peur et j’étais hésitant, je n’étais pas certain de pouvoir incarner ce rôle mais je me suis dit ‘Je suis un jeune acteur de New York et même si les auditions ne sont pas un exercice très naturel, je dois le faire’ puis je suis tombé amoureux du personnage. »

The Many Saints of Newark nous offre une nouvelle appréhension de Tony Soprano. Là où la série se concentrait sur ses difficultés à conjuguer vie de famille et criminalité, le film d’Alan Taylor aborde davantage sa jeunesse. Pourtant, pour Michael Gandolfini, il n’y pas une grande différence entre ces deux caractérisations, le comédien ayant confié avoir « adoré le spectre d’émotions qu’offrait le personnage en tant que challenge. » « Tony est bipolaire. Sans par exemple dire quelque chose il peut être triste et pleurer puis la seconde d’après rire de lui-même d’avoir pleuré de cette manière, puis être en colère d’avoir pleuré ainsi. J’aime aussi son aspect geek [montré dans le film], que les gens n’attendent pas. »

A travers le portrait qu’il a dressé de son personnage, Michael Gandolfini est également revenu sur l’unicité des Soprano en confiant : « David [Chase] écrit sur les gens. Et je pense qu’à travers toute cette galerie de personnages, la série évoque des thèmes universels qui parlent aux gens, comme la famille, la loyauté et des qualités qu’on recherche toute sa vie. » Un point de vue que partage le réalisateur, Alan Taylor, qui est notamment revenu au cours de notre entretien sur son retour au sein de l’univers des Soprano après avoir dirigé plusieurs épisodes de la série : « C’est super d’être de retour car de nos jours en tant que réalisateur américain avoir la chance de travailler dans ce monde, d’explorer cette psychologie, ces thématiques, c’est une chance. Je suis content d’avoir pu replonger dans la tête de David Chase et cette appréhension si spéciale de l’humanité. Même si le film est différent de la série, c’est le même esprit, les mêmes thématiques, le même sens de l’humour. »

D’après le cinéaste, tous ces éléments ont motivé sa décision de rejoindre le projet, mais aussi la façon de percevoir l’american dream et ce que représente la société américaine au sein des Soprano et de son spin-off. De son côté, Michela De Rossi, l’interprète de Giuseppina Moltisanti dans le film, a comparé l’impact de la série à l’histoire d’Hamlet. Une métaphore intéressante qui l’aura aidée à préparer son rôle alors que l’actrice se rappelle avoir été très stressée le premier jour de tournage : « J’avais si peur car ma première scène était la première scène que l’on tournait pour le film. C’était le premier jour pour tout le monde. C’était une première pour moi mais aussi la première fois que je jouais dans un film américain, la première fois que je parlais anglais. C’était excitant mais aussi terrifiant. » Elle a par la suite continué en dévoilant quel avait été le plus gros challenge sur le long-métrage : « C’était très difficile au début car je ne parlais pas anglais quand j’ai obtenu le rôle mais la plus grande difficulté était de lire le script, je me souviens très bien de ça car c’était très long et c’était écrit de façon très courante. Je n’avais jamais rien lu en anglais avant donc c’était compliqué de comprendre mais ça m’a vraiment plongé quotidiennement dans un nouvel univers. »

L’appréhension de ce monde n’a en revanche pas été nouvelle pour Ray Liotta, l’interprète phare des Affranchis étant de retour dans le monde des gangsters avec The Many Saints of Newark. Pourtant, le rôle d’Aldo Moltisanti ne lui était pas destiné à l’origine, comme le précise l’acteur durant notre entretien : « J’ai voulu auditionné à New York. D’après mon agent, ils n’étaient pas intéressés par moi au début. Mais j’avais déjà failli travailler avec David Chase auparavant et j’ai dit aux producteurs que je voulais simplement m’entretenir avec lui. David a accepté mais il a quand même précisé que rien n’était fait encore quand nous nous sommes vus. Je me suis dit que c’était les règles mais je voulais vraiment travailler avec quelqu’un d’aussi passionné que David et après un long déjeuner avec lui et Alan Taylor, ils m’ont finalement offert le rôle et j’étais très heureux. » L’acteur américain a par la suite évoqué son personnage, revenant notamment sur les éléments qui font de lui un gangster si spécifique : « Quand on le rencontre, Aldo n’est plus en charge des affaires de famille mais il représente un certain égo, il possède une certaine richesse, il a une manière de vivre particulière. C’était amusant de voir cette nouvelle facette du gangster. » The Many Saints of Newark aura donc réinventé mais aussi rendu hommage à l’univers des Soprano. Un argument qui devrait vous donner envie de découvrir le film en salles. A moins que vous ne préfériez voir Les Eternels, sorti ce mercredi 3 novembre dans les cinémas français.

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