Dans The Impossible, diffusé ce soir sur W9, Naomi Watts incarne une mère courage prise dans le cauchemar du tsunami de décembre 2004, en Thaïlande. Retour sur un tournage houleux…

Maria, frêle brindille d’1 m 65, se débat dans le torrent furieux qui l’entraîne. Elle tente de garder la tête hors de l’eau, de s’agripper à ce qu’elle peut, branchages, carcasses de voiture, morceaux de bois, charriés par les flots en furie. Et elle doit sauver son fils, Lucas, emporté avec elle par la vague géante, qui vient de s’abattre sur la plage, où elle passait des vacances en famille…

Pourquoi et pour qui vous vivez…

 » Des femmes ordinaires happées par des situations extraordinaires, voilà ce que j’aime jouer. «  Avec ce rôle, Naomi Watts a été servie, tant physiquement, qu’émotionnellement. Il faut bien dire que The Impossible retrace l’histoire vraie d’un couple d’Espagnols, les Alvarez-Belon, et de leurs trois garçons, emportés, blessés et séparés par le tsunami, qui déferla le 26 décembre 2004, sur les côtes thaïlandaises. « À la lecture du scénario, j’ai vu qu’il n’était pas seulement question de catastrophe ou de survie. Dans ce genre de circonstances, vous comprenez pourquoi vous voulez vivre et pour qui. C’est ce qui m’a inspirée…  » Mais, lorsqu’elle a accepté d’interpréter Maria Alvarez, Naomi Watts ne s’attendait pas à donner autant de sa personne et avoue n’avoir jamais vécu tournage aussi éprouvant, depuis le King Kong de Peter Jackson, en 2005. Et pour cause, le réalisateur Juan Antonio Bayona (L’Orphelinat) a reconstitué le cataclysme de manière hyper-réaliste. Pas d’images de synthèse, mais des éléments déchaînés qui ont été recréés dans un bassin à ciel ouvert, construit aux studios de Ciudad de la Luz, en Espagne. Le réservoir, de 100 mètres de long et équipé de pompes hydrauliques, était totalement rempli d’eau de mer, teintée de pigments alimentaires, pour reproduire la couleur de la boue et du sable.

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« Elle déplace des montagnes »

C’est dans ce jacuzzi infernal que Naomi et le jeune Tom Holland (futur Peter Parker de la nouvelle saga Spider Man : Homecoming), qui joue son fils, ont tourné les scènes les plus rudes. « Je ne suis pas très fan de tout ce qui a trait à la mer depuis que j’ai failli me noyer à 14 ans. Pour cette raison, je n’ai jamais été bonne nageuse. Or, nous avons passé un mois à recevoir des centaines de litres d’eau en pleine figure. Nous avons même dû sacrifier une bonne partie des dialogues pour ne pas boire la tasse à chaque réplique ! » Mais, quand Naomi Watts croit en son personnage, elle ne se ménage pas. « Dès que la caméra tourne, elle se métamorphose, elle peut déplacer des montagnes « , témoigne le réalisateur. Elle aime tellement repousser ses limites que j’étais parfois obligé de l’arrêter. «  Et c’est vrai, à l’écran, la star est sidérante face à Ewan McGregor dans le rôle du père à la recherche des siens.

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L’actrice consacre tout son talent à rendre palpable la douleur (une jambe cassée, des plaies, des bosses), autant qu’à exprimer les sentiments et la volonté de survivre, quasi animale, de son personnage. Perfectionniste, Naomi a rencontré son modèle, Maria Alvarez. « Pour bien des gens qui traversent ce genre de catastrophe, il est difficile d’en parler. Ce n’est pas le cas avec Maria : elle s’est révélée être une mine d’informations. Mon personnage est construit sur son témoignage. » Sa performance lui a valu sa deuxième nomination à l’Oscar. À Naomi rien d’impossible.

The Impossible est diffusé lundi 16 décembre à 21h05 sur W9.

Isabelle Magnier

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