Adaptation de Sympathie pour le diable (Ed. Stock), récit du reporter de guerre Paul Marchand lors du siège de Sarajevo en 1992, le film traduit la vocation d’un homme au journalisme, avec sa prise de risque et son addiction au danger. Présenté au Festival du film d’histoire de Pessac, lauréat de quatre prix au Festival des correspondants de guerre de Bayeux, Sympathie pour le diable sort en salles le 27 novembre.
Implacable
Reporter de guerre, sortant du conflit libanais, Paul Marchand débarque en septembre 1992 à Sarajevo, quatre mois après le début du siège qui oppose les forces de Bosnie-Herzégovine et les milices serbes. Sur le terrain, avec un photographe et une journaliste, il s’indigne de l’inaction internationale face à la tragédie. Prenant de plus en plus de risques, il entraîne son équipe dans une spirale infernale, avec la conviction de servir le monde.
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Le film rappelle Démineurs (Kathryn Bigelow, 2009), sur un soldat chargé de désamorcer les explosifs en Irak, devenu addict à l’adrénaline, et qui néglige sa famille restée en Amérique. Paul Marchand n’avait pas de foyer mais développe les mêmes symptômes. Engagé, il ne pense qu’à informer. Humaniste, il n’en reste pas moins subjectif et prend parti, s’éloignant de son rôle d’observateur, sans pour autant se muer en militant.
Paul Marchand est pris dans une fuite en avant. Sa conviction met son équipe en danger et suscite les critiques de ses confrères. Le film ne prend pas parti sur le conflit serbo-bosniaque, même si le journaliste penche du côté serbe. Le sujet c’est lui, son expérience.
Film sans concession et sans complaisance, les moments de violence n’épargnent pas le spectateur. On croirait le réalisateur Guillaume de Fontenay embarqué dans le conflit au côté de Paul Marchand, comme s’il l’avait filmé en 1992.
La fiche
Genre : Guerre / Drame
Réalisateur : Guillaume de Fontenay
Acteurs : Niels Schneider, Vincent Rottiers, Ella Rumpf,Clément Matayer,
Pays : France
Durée : 1h40
Sortie : 27 novembre 2019
Distributeur : Rezo Films
Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs
Synopsis : Sarajevo, novembre 92, sept mois après le début du siège. Le reporter de guerre Paul Marchand nous plonge dans les entrailles d’un conflit fratricide, sous le regard impassible de la communauté internationale. Entre son objectivité journalistique, le sentiment d’impuissance et un certain sens du devoir face à l’horreur, il devra prendre parti.
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