Dans cette histoire de science-fiction, le créateur de la série Lost rend hommage à son maître, le papa d’E.T. l’Extraterrestre. Entre Spielberg et lui, c’est une belle rencontre du 3e type, à voir ce soir sur NRJ 12
Revenons en 1979, aux États-Unis. Le téléphone portable n’existe pas, le Walkman fait ses débuts, et Spielberg prépare E.T. Dans son jardin, J.J. Abrams, 13 ans, tourne des films de monstres avec sa caméra Super 8. Comme le feront Joe et sa bande, les futurs héros du film Super 8. Les ados mettent en boîte une scène cruciale de leur histoire de zombies dans une gare désaffectée quand un train de l’armée US déraille sous leurs yeux. Quelque chose s’échappe d’un wagon. Des militaires débarquent pour sécuriser la ville, des gens disparaissent… « Malgré tous ces événements délirants du scénario, c’est mon premier film personnel, confie J.J. Abrams. Enfant, j’étais un peu enrobé, je manquais de confiance en moi et n’appartenais à aucun groupe. À 8 ans, je me suis découvert un but en comprenant que je pouvais faire des films. »
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J.J. Abrams a mis un peu de lui en chacun des personnages. S’ils se répartissent les tâches – mise en scène, maquillage, explosions – lui s’occupait de tout : « J’adorais jouer avec les effets spéciaux, faire gicler du faux sang ! » Sur les murs de sa chambre, il avait épinglé les posters de Rencontres du troisième type et des Dents de la mer : « Steven Spielberg a bouleversé le cinéma. Je n’avais qu’une idée, l’imiter. » Voilà qui est fait. Avec Super 8, J.J. rend un vibrant hommage à son mentor. Familles brisées, destins à l’abandon, science-fiction dans l’ Amérique des petites cités, les vélos BMX, la lumière bleu chromé… Les références fusent.
Quand J.J. a mentionné son scénario à Spielberg, il savait que cela lui plairait. Car le format Super 8 symbolise aussi les débuts de la carrière de l’aîné. C’est la madeleine de Proust de ces deux réalisateurs, et leur trait d’union. En 1981, J.J., 15 ans, et son ami Matt Reeves (le futur réalisateur de Cloverfield) gagnent un concours de films en Super 8. Le quotidien Los Angeles Times salue « les prodiges imberbes ». L’article attire l’attention du réalisateur des Aventuriers de l’Arche perdue. Il leur propose de restaurer ses vieux films 8 mm. « On a cru à une blague, mais c’était vrai, raconte J.J. On a gagné 300 dollars. » Le jeune homme attendra 1989 pour rencontrer son héros. Devenu scénariste, Abrams croise Spielberg lors d’une réunion pour une suite éventuelle à Roger Rabbit. Une rencontre du troisième type pour Abrams : « Il se souvenait de mon travail. J’étais si troublé que je me suis perdu en rentrant chez moi ! «
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En 2011, il réalise donc un rêve de môme en travaillant avec Spielberg sur Super 8, lui comme réalisateur, Steven comme producteur. Cependant, même devenu le roi du box-office, le réalisateur de Lost et de Mission : Impossible 3 reste intimidé par le maître : « J’étais à la fois fou de joie et paniqué à l’idée de ne pas être à la hauteur. Steven m’a donné confiance, m’a conseillé de suivre mon instinct. Il me donnait des idées que j’étais libre de décliner. Il a été incroyable. C’était surréaliste. »
Super 8, est diffusé ce mardi 8 décembre à 21h05 sur NRJ 12
Uriell Ceillier
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