Aux commandes du réveillon de France 2 ce 31 décembre, Stéphane Bern se confie sur l’importance de cette soirée exceptionnelle tournée à Versailles, à la fois pour les Français mais aussi pour la culture et le patrimoine.

Alors que le couvre-feu est en place, France 2 propose à ses téléspectateurs de fêter le réveillon à Versailles. Ce 31 décembre, la chaîne du service public met à l’honneur la culture et le patrimoine français, dans une émission tournée dans des lieux exceptionnels comme la Galerie des Glaces, l’Opéra Royal ou encore les jardins du château. Aux commandes de cette soirée, les téléspectateurs retrouveront Stéphane Bern, impliqué dans la création de l’événement et conscient du soutien dont a besoin le monde culturel depuis le début de la crise sanitaire.

Pourquoi avoir choisi Versailles pour tourner ce réveillon du 31 décembre ?

Stéphane Bern : Versailles, qu’est-ce que c’est au fond ? C’est une vitrine. Louis XIV a voulu Versailles comme une vitrine de tous les talents de la France de l’époque. Et bien si on réunissait tous les talents de notre époque ? On offre à tous les artistes présents, qui n’ont pas pu se produire sur scène ces derniers mois, un terrain de jeu exceptionnel, le plus prestigieux. Et il y a un feu d’artifices exceptionnel, comme le 14 juillet n’en a pas. Et pour cause : en plein confinement, tout le parc de Versailles est vide et peut-être totalement exploité. Pour une soirée exceptionnelle, il faut de l’exceptionnel.

Le choix de Versailles a été critiqué par certains, comme Patrick Sébastien. Que pensez-vous de ces points de vue ?

J’adore Patrick, mais il a fait le 31 décembre pendant 30 ans, maintenant c’est moi qui le présente. Cyril Hanouna le pousse, il critique… Très bien, mais ils n’ont pas vu ce qu’il y a dans l’émission. C’est à la fois festif et très populaire, au sens le plus noble du terme. On ne se prend pas pour les rois du monde : nous avons simplement réunis les plus grands artistes du moment, comme Gims, Slimane, Vitaa, Dadju ou encore Imen Es. Franchement, c’est une véritable fête populaire. Quand les gens découvriront l’émission, ils verront que nous sommes à des années lumières de ce qui se faisait habituellement. Jamais une chaîne n’a autant investi dans une soirée du 31. Pourquoi ? Parce que c’est l’espoir de 2021.

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Choisir Versailles est également une façon de promouvoir ce lieu auprès des Français, au cœur d’une période très difficile…

Évidemment : le château de Versailles est à l’arrêt comme tous les lieux de culture. C’est un crève-cœur. Ils font des travaux dans la chapelle, mais il n’y a plus d’argent. Quand vous fermez un monument, il n’y a plus de billetterie. Cette émission, c’est une façon de faire revenir les Français eux-mêmes à Versailles. Savez-vous que 75% des touristes qui y viennent sont des étrangers ? 2021, c’est donc l’année ou jamais pour y aller. Dès que ça pourra rouvrir, il faut que les Français viennent. Le patrimoine nous appartient à tous : il y a une part de vos impôts qui payent Versailles.

Le panel d’artistes présents pour ce réveillon est très éclectique…

Les téléspectateurs retrouveront du rap, de l’opéra, les années 70 et 80, le Paradis Latin, les cirques Bouglione et Gruss… Il y a des hommages à Anny Cordy, à Juliette Gréco, auxquels je tenais particulièrement. C’est un véritable mélange des genres : tous ont accepté de travailler ensemble. Ils ont voulu créer quelque chose pour cette occasion unique.

Avez-vous ressenti une énergie particulière chez ces artistes dans ce lieu grandiose qu’est Versailles, après une année difficile ?

Oui car tout d’abord ils ont été privés depuis des mois, et on leur offre une scène où ils peuvent s’exprimer, enfin. Je crois qu’il y a un avant et un après ce 31 décembre. Je l’ai senti sur le plateau pendant le tournage, il y a une véritable émotion. On ressent un désir, ils avaient envie de faire la fête. Même s’il n’y a qu’une trentaine de danseurs face à eux dans le public à cause des règles sanitaires, ils sont aussi portés par la chaleur de ce lieu d’exception.

La grande soirée du 31 à Versailles, à partir de 21h05 sur France 2.

Aurélien Gaucher

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