• Dans « Terminal Sud », Ramzy Bedia surprend par ses qualités d’acteur dramatique.
  • Il incarne un médecin tentant de survivre dans le chaos d’une guerre civile.
  • Sa prestation démontre que l’acteur comique est aussi à son aise dans un tout autre registre.

Ramzy Bedia étonne dans Terminal Sud. Le réalisateur
Rabah Ameur-Zaïmeche, qui l’avait déjà dirigé dans Bled Number One, lui offre un personnage de médecin bienveillant pris dans la guerre civile d’un pays fictif.

Ramzy Bedia n’a jamais été aussi touchant que dans ce film dur sur un homme confronté à un cas de conscience terrible. On en oublie le joyeux trublion qui faisait le guignol avec
Eric Judor, tant il démontre aujourd’hui qu’il est un grand acteur dramatique. Il évoque ce tournant dans sa carrière pour 20 Minutes.

Qui est le médecin que vous incarnez dans « Terminal Sud » ?

Un gars qui est sidéré par ce qui se passe autour de lui. Les bras lui en tombent ! Il est tellement épuisé qu’il ne sait plus comment agir, bien qu’il refuse de quitter son pays. Comme il dit lui-même, tout fiche le camp quand on ne respecte plus les docteurs…

C’est ce personnage qui vous a touché ?

Le scénario m’a bouleversé. Cette histoire m’a fait penser à l’Algérie bien que le pays ne soit pas cité. Mais on peut aussi y voir une réflexion sur ce qui se passe autour de nous. Si on n’est pas prudents vis-à-vis à des extrêmes, la guerre qui est montrée dans le film pourrait devenir notre avenir.

Seriez-vous devenu sérieux ?

A 47 ans, il est certain que j’ai mûri. C’est un processus naturel qui fait que j’ai envie d’essayer des choses nouvelles. Il est loin le temps où Eric Judor et moi-même avions fait un pacte nous engageant à ne pas tourner de films sérieux. Nous étions des gamins dans ce temps-là.

Eric Judor a bien pris votre changement de cap ?

Au début, il se moquait un peu de moi. C’était une façon de me rappeler ce fameux pacte. Aujourd’hui, il est content pour moi. Nous avons évolué chacun de notre côté mais nous restons très proches. Nous nous parlons tous les jours et nous préparons à retravailler ensemble. Ça va finir par arriver. C’est promis !

Est-il plus facile d’être un acteur comique ou dramatique ?

Tourner dans un drame est moins stressant que dans une comédie. Je n’avais pas la pression d’attendre les rires à chacune de mes scènes. Cela avait quelque chose de libérateur surtout que Rabah Ameur-Zaïmeche savait me surprendre tout en me faisant confiance.

Cela veut dire que vous ne renoncez pas à faire rire ?

Je vais aller selon mes envies et les propositions que je reçois. Je ne m’interdis rien. Là, je viens de jouer un méchant dans Les Blagues de Toto. J’ai l’air tellement gentil que je ne peux être crédible en vilain que dans les films pour enfants.

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