Dans Rain Man, diffusé ce soir sur Arte, Dustin Hoffman incarne un savant autiste. Lui et son jeune frère (Tom Cruise) vont apprendre à se connaître au cours d’un voyage.

Film culte, Rain Man de Barry Levinson, sorti en 1989, est surtout inspiré de faits réels. Derrière ce projet, on retrouve le scénariste Barry Morrow. Il a imaginé l’histoire du film lorsqu’il faisait du bénévolat pour diverses associations venant en aide à des personnes handicapées mentales. C’est ainsi qu’il rencontre Kim Peek en 1984, au Texas. Il se lie d’amitié avec cet homme atteint du « syndrome du savant », qui touche certains autistes, et découvre que ce patient est doté d’une mémoire visuelle prodigieuse et de dispositions exceptionnelles pour le calcul mental. Morrow décide alors d’écrire l’intrigue de Rain Man.

Dustin Hoffman a travaillé pendant de longs mois pour être crédible dans le film. Connu pour son perfectionnisme, l’acteur a recueilli des anecdotes véridiques et rencontré de nombreux docteurs et experts. Il a observé aussi le comportement d’autistes, dont l’un d’eux, Peter Guthrie, est devenu son modèle et sa source d’inspiration principale pour créer le personnage de Raymond Babbitt qu’il incarne à l’écran. Pour sa prestation, il a reçu l’oscar d’interprétation en 1989.

Un projet de longue haleine

Entre le moment où Hoffman découvre le script et la sortie du film Rain Man, il s’est écoulé quatre années, durant lesquelles le projet passera entre les mains de six scénaristes et quatre metteurs en scène aux visions très différentes : Martin Brest (Le Flic de Beverly Hills), Steven Spielberg (qui tournera à la place le troisième Indiana Jones) et Sydney Pollack, qui déclare forfait avant que Barry Levinson (Good Morning, Vietnam) ne relève le défi. La veille du tournage, Tom Cruise confie au réalisateur : « J’ai du mal à croire que ce film va vraiment se faire. »

Un futur géant

Ce film marque les débuts à Hollywood du très prolifique compositeur de musique de film Hans Zimmer. Pour l’occasion, le cinéaste lui a demandé de ne pas utiliser de guitare, que l’on entend trop souvent dans les road-movies. Zimmer optera du coup pour un instrument de musique électronique, le synthétiseur, mais aussi pour la flûte de pan et des rythmes afro-cubains. Il obtiendra une nomination aux oscars. Et signera bien plus tard les bandes-son cultissimes du Roi lion, de Gladiator et de Pirates des Caraïbes.

Une séquence censurée… dans les avions !

Il s’agit de la crise d’angoisse de Raymond à l’aéroport de Cincinnati et sa phobie au moment d’embarquer pour un vol à destination de Los Angeles avec son frère Charlie. Pris d’une peur panique, l’autiste énumère en effet la liste complète des crashs et le nombre de victimes de toutes les compagnies aériennes ! Pour ne pas affoler les passagers, la séquence a été supprimée dans la version du film disponible à bord des avions. Elle est pourtant capitale pour la compréhension du récit, car elle justifiait le fait que le tandem soit obligé de faire le trajet en voiture sur plusieurs jours.

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