• Des adolescents font apparaître des spectres malveillants en pratiquant le spiritisme.
  • « La Main » des frères Philippou joue sur une figure bien connue des amateurs de Fantastique.
  • Les mains séparées de leurs corps ont inspiré de nombreux cinéastes.

Le spiritisme, ça attire tellement d’ennuis qu’on se demande comment il peut encore se trouver des gens pour oser le pratiquer. La bande d’ados de La Main de Danny et Michael Philippou attire des fantômes pas vraiment bienveillants dans ce petit film d’horreur bien ficelé. Il leur suffit de serrer bien fort une mimine momifiée et couverte de tatouages pour réveiller les morts de leur entourage qui ne demandent qu’à s’incruster.

Les jumeaux australiens originaires d’Adélaïde sont d’abord connus pour leur chaîne YouTube délirante RackaRacka, où ils se décrivent comme des « aspirants cinéastes prêts à faire un carnage ». Ils sont parvenus à leurs fins avec ce premier long métrage horrifique décomplexé. La Main reprend avec succès une figure du fantastique : la main séparée de son corps qui a déjà inspiré les cinéastes dans de nombreux contextes différents.

Séparée de son corps

« L’idée d’avoir une partie de son corps qui se sépare de lui pour devenir autonome est très angoissante, précise Gilles Gressard, historien du cinéma, à 20 Minutes. La main l’est particulièrement parce qu’elle est très expressive et peut agripper des choses. Il est facile de la doter d’une vie qui lui est propre ». Comme le démontrent La bête aux cinq doigts (Robert Florey, 1946) et La Main du cauchemar d’Oliver Stone (1981).

Celles de Robert Mitchum dans La Nuit du chasseur (Charles Laughton, 1955), l’une tatouée du mot « amour », l’autre du mot « haine », sont toujours attachées à sa personne mais elles sont mythiques et symbolisent la lutte entre le Bien et le Mal.

Les gentilles…

Du côté des gentilles, la Chose, servante dévouée et muette qui gambade dans le manoir de La famille Addams tient le haut du panier. Elle sait se faire comprendre et on aimerait l’adopter tant elle sait se rendre utile et amusante. « Elle a un aspect parodique comme les héros du film qui jouent avec les codes du Fantastique », précise Gilles Gressard. Elle pourrait être copine avec l’héroïne de J’ai perdu mon corps (Jérémy Clapin, 2019) vivant solitaire après qu’un accident l’a séparée de son propriétaire.

Et les méchantes

Du côté de celles qu’on n’aimerait pas avoir aux fesses, Les mains d’Orlac (que ce soit la version de Karl Freund réalisée en 1935, celle d’Edmond T. Gréville en 1960 ou celle qu’on découvrira bientôt signée Dominique Baumard) , prélevées sur un meurtrier et greffées à pianiste ouvrent le bal. La Main du diable de Jacques Tourneur (1943) appendice maléfique causant la perte de ceux qui la possèdent, ou celle meurtrière de La Main qui tue (Rodman Flender, 1998) ont également su se rendre aussi terrifiantes qu’inoubliables.

La Main des frères Philippou se joint à leur farandole à grand renfort de spectres impressionnants et d’effets spéciaux sanglants. Alors prenez-vous par la main pour aller découvrir en salle ce réjouissant film d’horreur en essayant de ne pas serrer trop fort la main de votre voisine ou de votre voisin si vous avez peur.

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