Alors que la diffusion de « Peur sur le lac » se poursuit demain soir à 21h sur TF1, Sylvie Testud est revenue pour nous sur son personnage de médecin-colonel de l’Armée qui doit enrayer un virus meurtrier et sur l’originalité de la série.

AlloCiné : Qu’est-ce qui vous a plu dans Peur sur le lac ?

Sylvie Testud : D’abord le réalisateur, Jérôme Cornuau, que je connais depuis maintenant 15 ans je crois. J’aime beaucoup l’homme, j’aime beaucoup son travail en tant que réalisateur. Il m’a contacté en me disant « Est-ce qu’une série télé ça te dirait » et je lui ai répondu « Ça dépend, envoie-moi le scénario ». Et quand je l’ai lu ça m’a beaucoup plu. J’aimais bien le fait qu’il me propose de jouer un personnage qui a de l’autorité. C’est une femme qui a à la fois de l’autorité, de la connaissance, et de l’humanité. Et ce genre de rôles c’est assez rare. Donc j’ai foncé. C’est sûr que si on m’avait proposé quelque chose que j’avais déjà fait cent fois je n’y serais pas allée (rires).

On découvre petit à petit dans la série que votre personnage, Alice Wagner, a une raison très personnelle, très intime de vouloir stopper ce virus meurtrier. Cette part de mystère ça vous intéressait dans la construction du personnage ?

Oui, elle a cette motivation qui se cache dans son passé et c’est sûrement pour ça qu’elle s’entête autant. Certainement plus qu’on aurait attendu d’elle qu’elle le fasse. Mais ce n’est pas tellement ça qui me semblait le plus important dans ma manière d’aborder le personnage. Ce qui me paraissait hyper intéressant c’est qu’elle peut se tromper. Elle peut faire le mauvais choix. Elle peut passer à côté de la résolution et elle en serait la responsable. Elle peut être la personne par laquelle le mal arrive finalement. Et elle en a conscience. On le sent durant toute la série. C’est une finesse d’esprit qu’a eu Jérôme à l’écriture du scénario et je ne peux que lui en être reconnaissante. Mais elle ne lâche jamais, quoi qu’il arrive. Ce danger est tellement grand qu’elle ne peut être qu’investie.

Ce qui était assez dingue au moment du tournage, en voyant tout le dispositif et tout le matériel mis en oeuvre, c’est de se dire qu’on apporte une réponse à un problème qui est possible. Et ça c’est curieux. De se dire qu’en fait c’est possible. Et il y a des gens, comme le personnage que j’interprète, qui sont là pour veiller à ce que ça se passe bien. Et là on se dit « On a intérêt d’être bon ». Car ça va à une vitesse folle et on ne peut rien faire, ce n’est pas un problème qui est palpable. Toute personne est un suspect potentiel. C’est dingue de suspecter des innocents.

Julie de Bona nous disait que le tournage avait été assez éprouvant, qu’il faisait très très chaud sous les tentes militaires. Ce tournage en pleine canicule a été difficile à vivre ?

Pour tout vous dire je ne souffre que du froid (rires). Donc non, la chaleur ne m’a pas dérangée.

Ce genre de thriller paranoïaque et catastrophe à base d’épidémie meurtrière est assez rare en France, on a plutôt des références américaines qui nous viennent, notamment le film Contagion de Steven Soderbergh. C’est un genre qui vous plaît en tant que spectatrice ?

Je regarde très peu la télévision. C’est très difficile de me garder sur un canapé (rires). Mais ce qui est très bien fait dans Peur sur le lac c’est qu’on cherche un coupable qui s’ignore finalement, et ça c’est super, j’adore. Il y en a peut-être un, peut-être plusieurs, c’est exponentiel. Ce qui détruit réellement c’est un virus. C’est comme s’il y avait une épée de Damoclès au-dessus de chacun. En général dans une série policière on a un mort qui est déjà là et on cherche le meurtrier. Mais là, un mort est là et potentiellement il y en a plein d’autres. On court avant les autres décès finalement. C’est une série qui a une construction particulière et une intrigue particulière. On court après quelque chose de microscopique et personne n’est à l’abri. Tous les personnages peuvent potentiellement mourir. La tension fonctionne vraiment jusqu’à la fin.

Vous avez joué dans plusieurs séries ces dernières années. Vous avez l’impression que c’est sur le petit écran que sont les beaux rôles aujourd’hui ?

Je crois surtout qu’il y a de plus en plus de séries et qu’elles sont vraiment montées en gamme. Je continue de tourner des films mais il se trouve qu’aujourd’hui on me propose des séries qui sont bien, alors qu’au début les projets qu’on me proposait n’étaient pas très excitants. Je pense que si à une époque les comédiens de cinéma ne faisaient pas de séries c’est parce que la qualité des séries était un peu pourrie (rires). Chacun relève le niveau. Est-ce que le cinéma ne le descend pas un peu ? On espère que non. On fait tout pour que ce ne soit pas le cas.

Est-ce que vous avez déjà d’autres projets à la télévision ?

Oui, avec Josée Dayan. C’est quelqu’un que j’adore et j’aime beaucoup travailler avec les gens que je connais bien. Je ne peux pas en dire plus car nous sommes encore en discussion, mais ce serait une série, ça je peux vous le dire.

En 2018 vous étiez au casting de Deutsch-les-Landes, la première série française d’Amazon. Comment avez-vous vécu l’accueil critique compliqué de la série ?

Oh, je vais vous dire, même le tournage a été compliqué. C’est-à-dire que ça aurait pu être formidable, mais c’est compliqué quand c’est la première fois de tout le monde. Mais on le savait au moment du tournage que ça n’allait pas être bien, on le sentait. Et je suis même étonnée que ça n’ait pas été pire (rires).

Propos recueillis le 9 décembre 2019 à Paris.

La bande-annonce de Peur sur le lac, qui continue demain soir sur TF1 :

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