Dans son livre #Fuck les complexes*, l’ex-Miss France 2010 se confie avec pudeur et sensibilité sur son enfance parsemée d’embûches.

La première partie de votre livre est autobiographique. Difficile de parler de soi ?

Malika Ménard : C’était la partie que j’appréhendais le plus. Mettre des mots sur la perception de son enfance est un exercice délicat, cela réveille quelques traumatismes.

On apprend que votre enfance n’a pas été des plus douces…

Effectivement. J’étais une enfant très sensible et j’ai été soumise à différentes épreuves qui ne m’ont pas aidée à trouver l’estime de soi. Mes parents ont divorcé quand j’avais 5 ans. Mon père est parti du jour au lendemain, laissant seule ma mère s’occuper de ses deux enfants. Elle était présente matériellement mais n’avait plus les capacités affectives. Mon frère et moi avons été élevés avec d’autres enfants par une nounou.

Vous révélez que son fils de 30 ans a eu des gestes déplacés, vous n’aviez que 5 ans…

J’ai gardé cela enfoui en moi jusqu’à maintenant. Mais ne pas l’écrire dans ce livre n’aurait pas été sincère vis-à-vis des lectrices et des lecteurs. Je ne suis pas un cas isolé, si mon témoignage peut inciter à en parler ou à porter plainte…

Pourquoi ne pas avoir porté plainte ?

J’ai mis du temps avant d’en parler à ma mère. Une fois au courant, elle m’a immédiatement retirée de chez la nounou mais nous n’en n’avons plus jamais reparlé. C’était tabou. J’avais 5 ans et je n’avais pas conscience de mon corps. C’est à ce moment-là que j’ai découvert que j’étais une fille et j’ai demandé d’aller chez le coiffeur pour avoir les cheveux très courts. Je me disais : « Si je suis un garçon, plus personne ne me fera du mal… »

Être Miss France vous a-t-il donné confiance en vous ?

Cela m’a aidée à être moins complexée mais j’ai parfois souffert de la notoriété, tellement la pression d’être parfaite était forte. Enfant, je faisais tout pour rester transparente, invisible. Je ne voulais pas déranger. Le syndrome de l’abandon est très fort et il persiste.

*Parution le 13 octobre, éd Amphora.

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