« De tout mon cœur avec les femmes et les hommes qui marchent dans la rue aujourd’hui contre les violences faites aux femmes. Ce que je partage avec vous dans ce post est une partie de mon intimité, un extrait de ce que je suis. Merci à toutes les femmes qui ne se taisent plus. » C’est avec ces mots que Lucie Lucas, actrice principale de la série de TF1 Clem, a témoigné ce week-end sur les viols, les agressions sexuelles et le harcèlement sexuel qu’elle a subis depuis l’enfance.

La comédienne a publié un long message sur Instagram, à l’occasion de la marche contre les
violences faites aux femmes qui a rassemblé au moins 49.000 manifestantes à Paris. Elle y énumère tous les gestes subis depuis l’enfance. D’abord, les garçons qui la « coincent quotidiennement dans les toilettes, essaient de [la] déshabiller et [l]’obligent à garder leur langue dans [sa] bouche » alors qu’elle a « 6, 7 ou 8 ans ». Puis des attouchements d’un adulte : « J’aimais le théâtre mais je n’aimais pas que mon professeur tâte mes seins naissants et remonte sa main le long de mes cuisses chaque fois que je me trouvais à côté de lui. »

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De tout mon cœur avec les femmes et les hommes qui marchent dans la rue aujourd'hui contre les violences faites au femmes. Ce que je partage avec vous dans ce post est une partie de mon intimité, un extrait de ce que je suis. Merci à toutes les femmes qui ne se taisent plus. Je me rends compte aujourd'hui combien c'est terrifiant de parler même sans donner de noms, de dates ou de lieux. Je n'ai pas le courage de certaines mais je voudrais leur faire part de toute mon admiration et reconnaissance face à leur force immense et bienfaitrice. Je ne souhaite pas de tribunal populaire, en ce qui me concerne je ne souhaite pas de tribunal du tout. Adèle à raison, il n'y a pas de monstres. Mais il y a une société qui doit se réveiller, avec tous ses individus, et tendre vers le respect et l'épanouissement de chacun dans l'équité et la justice. Liberté Égalité Fraternité @noustoutesorg #stopviolencesfemmes @fondationdesfemmes @sosfemme_ @nonalaviolencefaiteauxfemmes #metoo

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Harcèlement de rue, chantage à la nudité, viols

A l’adolescence, ce sont le harcèlement de rue, les remarques déplacées de certains professeurs, un regard « insistant » d’un enseignant à la piscine. Elle évoque également un professeur de technologie qui « nous coinçait les unes après les autres dans son cagibi noir ». Plus tard ce sont les regards et les gestes de photographes « qui voulaient toujours plus de nudités et de pauses vulgaires », le chantage d’un réalisateur qui insiste pour la filmer nue, les tentatives de l’embrasser par un client publicitaire.

L’actrice raconte également deux viols. D’abord, par le garçon « de 2 ans de plus qu'[elle] » qu’elle « aimait secrètement », puis par un petit copain qui l’a violée « avec la volonté de faire mal et de [la] punir parce qu’il pensait qu'[elle] l’avait trompé ».

« Il y a une société qui doit se réveiller »

« Des exemples, j’en ai encore. Et des souvenirs sexuellement désagréables j’en ai depuis que j’ai 3 ans, écrit Lucie Lucas. Je ne sais pas si je connais une seule femme qui n’ait pas de douloureuses expériences à partager. Et que dire à celles qui meurent sous les coups ? »

Dans sa publication, la comédienne explique ne pas vouloir « de tribunal du tout ». « Adèle à raison, il n’y a pas de monstres », écrit-elle en référence aux propos de l’actrice Adèle Haenel,
qui a accusé début novembre le réalisateur Christophe Ruggia d’attouchements et agressions sexuelles lorsqu’elle était adolescente. « Mais il y a une société qui doit se réveiller, avec tous ses individus, et tendre vers le respect et l’épanouissement de chacun dans l’équité et la justice », écrit Lucie Lucas.

L’actrice de Clem a reçu de nombreux témoignages de soutien et remerciements d’autres femmes dans les commentaires sur Instagram, mais aussi sur Twitter. « Nous n’acceptons plus la hiérarchisation des sexes et la violence des gestes et des mots. LA PAIX », conclut-elle dans son témoignage.

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