Le point commun entre Batman, Wolverine et le Joker ? Un succès retentissant qu’on veut tenter d’expliquer.
Les super-héros ont la cote au cinéma depuis de nombreuses années, et ce n’est pas le phénomène mondial Avengers Endgame qui prouvera le contraire. De nos jours, l’univers cinématographique créé par Marvel Studios fait pour ainsi dire office de modèle. Une recette magique qui se compose essentiellement de bons sentiments, d’héroïsme à l »américaine, d’humour et d’action, et qui fonctionne presque à chaque fois. Pour autant, cela n’a pas empêché des films qui s’éloignent de ce schéma de connaître eux aussi un succès sans précédent. N’en témoignent les films Joker, la trilogie The Dark Knight, ou encore Logan. Pourquoi ces films plus sombres ont-ils autant plu au public ? C’est justement la question que nous allons explorer.
Lancé en 2005 avec Batman Begins, la trilogie The Dark Knight réalisée par Christopher Nolan a marqué à jamais l’histoire des adaptations de super-héros au cinéma. Incontournable, elle sert de référence, et les franchises qui empruntent une route et une tonalité similaires ne peuvent échapper à la comparaison. On peut d’ailleurs d’ores et déjà deviner que The Batman y sera forcément comparé. Pour beaucoup, la trilogie The Dark Knight demeure la meilleure adaptation de super-héros jamais réalisée. Notamment de par la façon dont elle est racontée. Les trois films ne se contentent pas d’ouvrir les portes de l’univers de Batman, ils retracent la naissance et la fin du héros, son cheminement physique, mais aussi psychique. À cette écriture très appréciée s’ajoutent des performances remarquées, telle que celle du très regretté Heath Ledger dans le rôle du Joker.
Une performance qui a d’ailleurs plané au dessus de celle de Joaquin Phoenix dans Joker. Le film de Todd Phillips s’éloigne un peu des autres, dans le sens où il n’est pas une adaptation de comic books à proprement parlé. L’histoire entière de l’ennemi juré de Batman est complètement réécrite, et incluse dans un contexte à la fois moderne et inspiré du cinéma de Martin Scorsese. Le mélange a fonctionné puisque le film a fini par devenir l’un des favoris de la saison de remise des prix, et notamment aux Oscars. Là aussi, la performance de son acteur principal, Joaquin Phoenix, a eu sa part à jouer dans le succès du film.
Conclusion brutale et intense de l’arc narratif de Wolverine, Logan est lui aussi décrit comme l’un des films de super-héros qui a changé la donne. Contrairement aux deux films précédents, X-Men Origins : Wolverine et Wolverine : Le Combat de l’immortel, il est loin de faire dans la dentelle. Le monde a changé et le mutant y apparaît plus âgé, épuisé par sa vie passé, et souffrant d’empoisonnement à l’adamantium. Il tente de survivre et d’aider les mutants toujours en vie, dont Charles Xavier. L’atout du film, au delà de son casting, réside principalement dans le soin apporté au visuel, et le côté un peu western de l’histoire.
Ces films n’ont pas seulement en commun une performance remarquable de la part de leur casting. Ils proposent surtout un univers différent, moins lisse, moins tourné vers l’héroïsme que l’on a tendance à associer aux super-héros. Le film, ou la trilogie dans le cas de Batman, tourne autour d’un héros principal dont le cheminement psychologique a une part importante dans l’intrigue. Avant d’être un héros ou une inspiration pour le reste de la ville, c’est avant tout le protagoniste de sa propre histoire. Il y a tout de même un autre point qu’il est important de noter : leur univers visuel. En voulant jouer la carte du « plus sombre », ces films ont également tendance à créer toute une ambiance qui va de paire avec leur tonalité. Bien que dans certains cas, Batman v Superman en est un excellent exemple, cette esthétique ne suffit pas. Peut-être que finalement, ce qui plaît tant, c’est la réunion de tout ceci. Un univers bien défini, des intentions claires, et des personnages, principaux comme secondaires, acteurs de leur propre histoire et pas seulement vecteurs d’un message.
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