« L’Homme de Rio » est diffusé cet après-midi sur France 2. A cette occasion, retour sur la carrière de Françoise Dorléac, l’actrice principale du film décédée à 25 ans suite à un accident de la route.

Dans L’Homme de Rio, le deuxième classe Adrien Dufourquet est témoin de l’enlèvement de sa fiancée Agnès, fille d’un célèbre ethnologue. Il part alors à sa recherche, ce qui l’amène à se rendre au Brésil, et met au jour un trafic de statuettes indiennes… Réalisé par Philippe de Broca et porté par un Jean-Paul Belmondo au sommet de sa forme physique, le film avait rencontré un très grand succès en salles (cinq millions d’entrées sur le sol français en 1964).

Agnès, le premier rôle féminin de L’Homme de Rio, est joué par Françoise Dorléac, une actrice morte en 1967, à 25 ans. A l’occasion de la diffusion du long métrage, cet après-midi sur France 2, retour sur le parcours de cette comédienne partie trop tôt.

Fille des comédiens Maurice Dorléac et Renée Simonot, Françoise Dorléac grandit aux côtés de ses deux jeunes soeurs (Catherine Deneuve et Sylvie Dorléac), et d’une aînée née d’une première union de sa mère, doyenne au Théâtre de l’Odéon. Enfant, elle fait de la synchro avec son père, directeur de doublage à la Paramount. Elle rêve alors de devenir nonne, avant de s’orienter vers la danse. Adolescente extravertie mais complexée, elle se fait renvoyer du lycée La Fontaine pour indiscipline. Se tournant vers le théâtre, elle suit les cours de Raymond Girard puis intègre le Conservatoire.

Françoise Dorléac débute sur les planches en 1960 dans « Gigi », rôle créé par une autre actrice à la grâce mutine, Audrey Hepburn. Egalement mannequin chez Dior, elle fait ses premiers pas au cinéma dans Les Loups dans la bergerie de Hervé Bromberger, qui sort la même année. Donnant la réplique à sa soeur Catherine Deneuve dans Les Portes claquent, elle enchaîne avec le premier long métrage de Michel Deville et l’avant-dernier de René Clair, avant de trouver son premier rôle important dans La Gamberge (1962) aux côtés de Jean-Pierre Cassel, un temps son fiancé.

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Philippe de Broca offre ensuite à cette fan de Greta Garbo un grand succès populaire en lui confiant le personnage de la fiancée délurée de Bébel dans L’Homme de Rio en 1964. La même année, sa fantaisie fait merveille dans la comédie presque aussi rocambolesque La Chasse à l’homme de Molinaro. Au Festival de Cannes, toujours en 1964, on la découvre dans un tout autre registre : elle se glisse dans la peau de l’hôtesse de l’air dont s’éprend l’homme marié Jean Desailly dans La Peau douce, film poignant et longtemps mal-aimé de François Truffaut.

Une belle carrière internationale semble s’annoncer pour l’actrice, qui donne la réplique aux pointures Omar Sharif (Genghis Khan) ou David Niven (Passeport pour l’oubli) et forme surtout avec Donald Pleasance un couple étrange et mal assorti dans le huis clos Cul-de-sac de Polanski en 1965. Grâce à la comédie en-chantée de Jacques Demy Les Demoiselles de Rochefort, tournée en 1966, elle danse et papillonne aux côtés de sa soeur devenue star, Catherine Deneuve. Le film est un succès tant critique que commercial (pas loin d’1,4 million d’entrées en France).

Mais le 26 juin 1967, peu après le tournage du film d’espionnage de Ken Russell Un cerveau d’un milliard de dollars, elle trouve la mort dans un accident de voiture, alors qu’elle se rend à l’aéroport de Nice, sous la pluie. En 1992, une place Françoise-Dorléac est inaugurée à Rochefort.

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