Le 28e Festival international du film fantastique de Gérardmer a opté pour une exposition sur le web, afin d’exister malgré la pandémie de coronavirus. Une solution prise également par le Festival Premiers plans d’Angers et du Cinéma indépendant de Sundance aux Etats-Unis. En voici ici notre regard quotidien. 

Mode d’emploi

Depuis mercredi 27, jusqu’au dimanche 31 janvier, une cinquantaine de films sont proposés aux internautes, dont douze en compétition, soumis à un jury présidé par Bertrand Bonello. Une sélection de courts métrages hors compétition, ainsi qu’une rétrospective, sont également disponibles en ligne, accompagnés de rencontres.

Les films (en compétition ou non) sont disponibles à tout un chacun. Angoissants et/ou sanguinolents, ils viennent du Canada, de France, de Suède ou encore de Corée du Sud. Les amateurs sont au rendez-vous : les 400 pass qui permettent de voir l’ensemble de la sélection ont été écoulés. Il reste possible d’acheter sur le site des billets virtuels à la séance (5 euros) et beaucoup de contenus sont gratuits.

Le retour du fils de Cronenberg : « Possessor »

Parmi les films présentés, les plus téméraires pourront tenter Possessor, de Brandon Cronenberg, le fils du légendaire réalisateur David Cronenberg (La Mouche). Ce film sur des assassins en col blanc qui prennent le contrôle sur des personnes pour commettre des meurtres, avait marqué par ses litres d’hémoglobine le festival américain de Sundance. En effet, il n’y va pas de main morte, le fils reprenant le tic de son père dans ses premières réalisations.

Mais le timing n’y est pas. Sur un bon sujet, Brandon Cronenberg est plus formel que dramaturge. La narration patine. Si elle est bien amorcée, les scènes deviennent répétitives, la sous-intrigue n’aboutit nulle part, pour s’accélérer dans la dernière demie heure où l’on se réveille. Une impression qui rappelle celle de son précédent film Antiviral. Sur les pas de son père, Brandon Cronenberg n’est pas pour autant son « fils » comme réalisateur, un peu comme Roman Coppola par rapport à Francis-Ford, au contraire de sa sœur, si tout le monde suit…

« T’es morte, Hélène » : l’anti « Ghost »

Court métrage de 25 mn du Belge Michiel Blanchart, T’es morte, Hélène est l’anti Ghost (1990, Jerry Zucker, avec Patrick Swayze, Demi Moore, Whoopi Goldberg) au succès retentissant. Maxime est persécuté par le fantôme de sa compagne Hélène depuis sa mort. Elle le suit partout, dans le métro, au restaurant, jusque dans la chambre d’une nouvelle conquête.

Drôle, rythmé et imprévisible, T’es morte, Hélène réjouit par son traitement : raconter une histoire courte, rythmée, en renouvelant les situations, avec une chute (au propre et au figuré). Les clins d’œil aux films fantasttiques sont jouissifs, et l’on s’amuse en réfléchissant à sa propre situation de couple… L’interprétation n’est pas toujours là, mais le cœur y est.

Encore 48 films à voir, nous en rendrons compte pour beaucoup jusqu’au palmarès, attendu dimanche soir.

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