C’est la rentrée pour le cinéma francophone. La 15e édition du festival du film d’Angoulême (Charente) démarre mardi 23 août. C’est le long-métrage Une belle course de Christian Caron, avec Line Renaud et Dany Boon, qui est chargé de marquer le début de ce rendez-vous cinématographique estival emblématique et ouvert au grand public.

« Après des vacances lourdes de chaleurs, les gens ont envie de se remettre des idées en tête. Que le cinéma soit présent en cette période est très important », s’est enthousiasmé le 17 août sur France inter le producteur Dominique Besnehard, co-délégué général du festival. Un événement qui se veut « prescripteur de tendances », selon l’ex-agent artistique, et annonciateur d’une reprise durable pour le secteur, toujours orphelin de spectateurs jamais revenus dans les salles depuis le début de la pandémie de Covid-19. « Nous allons renverser la tendance, veut croire Dominique Besnehard, à Angoulême, il y a 30% de réservations de plus que l’année dernière, cela veut dire qu’on reparle de cinéma ».

Une compétition qui place les femmes en majesté et André Dussollier à la présidence du jury

Dix longs-métrages sont en lice pour tenter de remporter l’un des prestigieux Valois remis à l’issue du festival, dimanche 28 août. Par le passé, ces prix ont récompensé des films ayant ensuite su rencontrer leur public dans les salles obscures, comme Ma vie de courgette de Claude Barras, ou Much Loved de Nabil Ayouch.

Cette année, la compétition compte plusieurs premiers ou deuxièmes films, avec La page blanche, de Murielle Magellan, ou Houria, de Mounia Meddour, déjà réalisatrice du très primé Papicha. Des metteuses en scène confirmées, comme Maryam Touzani ou Blandine Lenoir, sont également au rendez-vous pour présenter leurs nouveaux films Le bleu du caftan et Annie Colère.

Autre fait notable dans cette programmation alléchante : une grande présence féminine. « Beaucoup de films sélectionnés sont réalisés par des femmes, et parlent des femmes, c’était un choix », a indiqué Dominique Besnehard. Ministre de la culture, ouvrière militante pour l’avortement, avocate, femme de ménage, danseuse… La sélection offre de beaux rôles féminins en perspective.

Le comédien André Dussollier succède à Nicole Garcia à la présidence du jury, composé de professionnels du cinéma (les actrices Joséphine Jappy et Isabelle Kabano, le réalisateur Sébastien Pilote…) et du journaliste Patrick Cohen. Joli symbole, la réalisatrice Leïla Bouzid, lauréate du Valois de diamant l’an dernier pour Une histoire d’amour et de désir, est également de la partie.

Un hommage au cinéma rwandais

Comme chaque année, un pays francophone est mis à l’honneur. Après l’Algérie l’an dernier, c’est au tour du Rwanda d’avoir son hommage au festival. Dix films, dont l’adaptation au cinéma du roman Petit Pays de Gaël Faye, seront à voir ou à revoir pendant la semaine. Un hommage au distributeur Pathé est également prévu, avec la rediffusion de plusieurs longs-métrages emblématiques distribués par la filliale française, choisis au sein d’un faisceau historique allant des Enfants du Paradis (1945) au Chant du Loup (2020).

En parallèle de la compétition, une trentaine de longs-métrages pourront être visionnés en avant-première. Parmi eux, Le Tigre et le président, de Jean-Marc Peyrefitte, avec André Dussollier dans le rôle-titre de Georges Clémenceau. Les nouveaux films de Valéria Bruni Tedeschi (Un château en Italie, Les Estivants…), Olivier Dahan (La Môme), et Marc Fitoussi (Copacabana, La Ritournelle…) seront également à l’affiche. Enfin, L’innocent, le dernier film de Louis Garrel (L’Homme fidèle, La Croisade…), doit clôturer le festival.

D’autres inédits seront également projetés dans la catégorie « Premiers rendez-vous », acceuillant des premiers films, ou dans « Nouveaux regards », qui consacre « les nouvelles manières de faire des films et de les regarder », selon la productrice Marie-France Brière, co-déléguée du festival avec Dominique Besnehard.

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