- Flavie Flament n’a plus présenté d’émissions à la télévision depuis son départ de TF1 en 2009.
- L’animatrice a refusé beaucoup de propositions avant d’accepter d’animer L’Atelier, sur M6.
- Elle a été séduite par l’état d’esprit du programme, centré sur la réparation d’objets mais aussi sur « l’humain ».
C’est d’abord une large grange, au milieu des champs. Sur ses murs, en lettres néons rouges et dorées, « L’Atelier ». A l’intérieur, dans une ambiance chaleureuse et rustique, les artisans s’affairent déjà à leur plan de travail. « Soyez la bienvenue à l’Atelier ! » Flavie Flament accueille avec ces mots les participants au premier épisode de L’Atelier, la nouvelle émission qu’elle présente le samedi après-midi à partir du 9 novembre
sur M6.
Deux numéros seront diffusés à la suite à partir de 17 h 35, jusqu’au journal du soir. Adaptée de l’émission britannique The Repair Shop, L’Atelier voit des anonymes confier à des artisans spécialisés des objets à forte valeur émotionnelle, qui nécessitent une restauration. Tous les objets ont une histoire particulière, et l’émission entend se concentrer autant sur celle-ci que sur leur restauration. Des ébénistes, un horloger, une restauratrice de jouets anciens, un forgeron, un tapissier, un luthier ou encore une restauratrice de céramique tentent de donner une seconde vie à chaque objet.
« Je ne pouvais pas rêver mieux ! »
« C’est une belle aventure, bien plus qu’une émission de télévision, déclarait Flavie Flament à la presse début octobre. Ce qui s’est passé dans l’atelier a été une surprise pour nous. J’ai quitté la télé il y a neuf ans par conviction, je reviens neuf ans après et je ne pouvais pas rêver mieux ! » C’est aussi, pour elle, un retour aux sources et à une longue histoire avec M6.
Flavie Lecanu avait 15 ans lorsqu’elle commence à présenter l’émission musicale Boulevard des clips sur la Six avec Laurent Boyer. Elle prend, et garde, le nom de Flament en 1993, après son mariage avec un réalisateur d’émission de variété. Elle fera ensuite sa carrière à la télé en tant qu’assistante de production, chargée de production puis présentatrice pour des émissions d’Antenne 2, la Cinquième ou Canal + au cours des années 1990, avant de revenir à M6 en 1999, où elle anime Unisexe et Toutes les télés. Elle quitte à nouveau la chaîne pour coprésenter le magazine Exclusif sur TF1 qui la fait connaître du grand public. Elle anime ensuite Stars à domicile, entre 2001 et 2004. Ces années-là, elle est une star de TF1 et anime des soirées événementielles et émissions spéciales, comme Les 500 Choristes ensemble et surtout le cultissime Vis ma vie.
Radio et romans
Flavie Flament a quitté TF1 en novembre 2009, après y avoir présenté plus d’une vingtaine de programmes différents. A l’exception de deux émissions sur la chaîne Jimmy en 2010, il faudra donc attendre jusqu’à ce samedi pour la voir animer des émissions du petit écran. Après son départ de la télévision, Flavie Flament s’est tournée vers la radio et l’écriture de romans. Depuis 2011, elle anime On est fait pour s’entendre sur RTL, où des auditeurs témoignent sur des sujets de société, puis le magazine du samedi matin Nous voilà bien, magazine du « mieux-vivre », depuis 2018.
Après un premier roman sur la violence conjugale, Les Chardons, et un livre pour enfant, Lulu la Mouette, elle publie en 2016 La Consolation. Dans ce roman autobiographique, dédié « à tous ces enfants réduits au silence, à qui la mémoire et la parole sont revenues trop tard, à tous ces enfants qu’il est encore temps de consoler », elle révèle
avoir été violée à l’âge de 13 ans par un photographe célèbre. Elle confirmera plus tard qu’il s’agit de
David Hamilton. Elle a par la suite coprésidé à la demande du gouvernement une mission sur l’allongement des délais de prescription des
crimes sexuels sur mineurs. Dans
un rapport rendu en avril 2017, la mission préconisait d’allonger ce délai à 30 ans, au lieu de 20, une mesure
prise en 2018 dans le cadre de la loi contre les violences sexistes et sexuelles.
« Je m’étais éloignée de moi-même »
Avec L’Atelier, Flavie Flament revient donc à la chaîne où elle avait fait ses débuts en 1989, après avoir passé plusieurs années éloignées des plateaux télé. « Quand nous avons réfléchi à la meilleure personne pour présenter cette émission, nous avons tout de suite pensé à Flavie », raconte Jean-Louis Blot, président de la branche française de production télé de Warner Bros. et producteur de l’émission. « Il y a huit ans, je lui avais proposé de faire une émission, elle avait dit non… », se souvient-il. « Il pensait se prendre un râteau à nouveau, et finalement non ! », ajoute Flavie Flament en riant.
L’animatrice explique : « Toutes ces années, j’ai eu des propositions à chaque saison. Mais je ne voulais plus faire ce que j’avais fait pendant quinze ans. J’avais envie de renouer avec le plaisir d’aller tourner. Je l’avais perdu parce que je m’étais éloignée de moi-même, dans un exercice qui ne me ressemblait pas. » Evoquant son expérience télévisuelle dans les années 2000, Flavie Flament estime qu’elle était bloquée « dans une sorte de rôle », qui générait « une forme de souffrance ». « Je ne renie pas du tout tout ce que j’ai fait, parce que je faisais des émissions magnifiques. Mais elles me coûtaient trop humainement. Je voulais une adéquation réelle entre ce que je suis, ce que je vis et ce que je fais à l’antenne. »
Emission de témoignages
Cette adéquation, elle affirme l’avoir trouvé avec L’Atelier. Si la restauration d’objets est au cœur de l’émission, celle-ci se veut surtout centrée sur « l’humain » et ne manque pas de moments émotions. Dans le premier épisode, défilent Dominique, qui fait réparer la montre de sa grand-tante un peu particulière, ou Carine, qui apporte des fauteuils ayant appartenu à ses grands-parents, ou encore Christine, qui rêve de reporter le blouson de cuir qui appartenait à sa défunte sœur. Pour Jean-Louis Blot, L’Atelier est « une émission refuge, qui fait du bien ». « A la radio, tous les jours, je parle avec les gens, je suis dans une immédiateté, dans une sincérité, je m’élève au contact des gens avec qui je parle ou que je reçois. Je retrouve les mêmes valeurs ici », constate Flavie Flament. « Ce qui m’a parlé aussi, c’est l’idée de la résilience : un objet peut être résilient, ou vecteur de résilience – bien évidemment ça me parle plus que tout. »
L’animatrice se posait beaucoup de questions après avoir accepté de faire cette émission, mais « le retour sur le plateau s’est vachement bien passé », s’exclame Flavie Flament sur un ton presque étonné. « J’ai toujours aimé faire de l’antenne ! C’est revenu très facilement. » Elle n’est pas inquiète sur le futur de l’émission, dont une seule saison a pour l’instant été commandée. « J’ai très très envie qu’on ouvre à nouveau l’atelier et j’ai très très envie qu’on aille encore s’y installer parce que ça nous manque. Si le succès est au rendez-vous ce sera formidable, si ça ne l’est pas ce sera triste, mais nous sommes riches de cette expérience », conclut-elle.
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