Éliminé de "Koh-Lanta : Les Armes Secrètes" ce vendredi 23 avril, Mathieu revient pour Télé Star sur son aventure, de ses premiers jours "en enfer" avec les jaunes à son élimination émouvante après sa défaite face à Thomas.
Télé Star : À quel moment de votre vie avez-vous décidé de faire Koh-Lanta ?
Mathieu : Ça faisait longtemps que je voulais participer à cette aventure. J’étais à un moment de ma vie où je me cherchais un défi, quelque chose de vraiment extrême. Je voulais sortir de ma zone de confort, je voulais casser ma routine parce que je suis quelqu’un qui déteste ça. Je cherchais vraiment une expérience pour me mettre dans le dur et Koh-Lanta est tombée à pic.
Comment avez-vous vécu votre aventure dans son ensemble, notamment les conditions de vie difficile sur le camp jaune au départ ?
J’ai un dicton : "Improviser, s’adapter et vaincre". Là, j’ai dû faire pareil. Chez les jaunes, on s’est vite retrouvé en enfer. C’était l’enfer sur terre, on n’avait pas de feu… Donc il a fallu qu’on se serre les coudes, et je pense qu’en fait, c’est ce qui a fait notre plus grande force. Ce début d’aventure où on a vraiment galéré tous ensemble, ça a créé une espèce de cohésion vraiment intense. Quand vous créez des liens dans la dureté, je pense qu’ils sont encore plus renforcés. Il a fallu s’adapter, on n’a pas mangé pendant plusieurs jours, ça a été compliqué… mais on était quand même présent sur les épreuves ! On s’est battu comme des guerriers, c’est ce qui a fait notre grande force. Après, on s’entraidait au niveau mental, on faisait en sorte que personne ne lâche et que tout le monde se batte même si c’était dur. Chacun essayait de prendre soin de l’autre. C’était comme une espèce d’unité militaire en mission et on se soutenait les uns les autres, quoi. Le début, c’était mental. Parce que franchement, quand vous ne mangez pas, vous ne dormez pas et qu’en plus, vous prenez la pluie sur la tronche toutes les nuits, je vous assure que si le mental est pas costaud, vous craquez.
Votre élimination a résulté de votre défaite en épreuve d’immunité. Qu’est-ce qui vous a manqué au cours de celle-ci ?
On a tous nos faiblesses et moi, c’est les épreuves statiques. J’ai un gros problème de concentration. J’arrive pas à me concentrer, à rester focus, je bouge tout le temps, on l’a vu là. C’est clairement mon talon d’Achille. Après, je suis parti à Koh-Lanta en étant pas préparé, c’était ma volonté, mais peut-être un manque d’entraînement. Mais c’était juste ma faiblesse, en fait.
Quelques heures seulement après votre élimination, vous avez vu Shanice vous rejoindre. Quelle a été votre réaction ?
J’ai été très surpris. Dès que je la vois arriver, je comprends qu’il y a eu une couille, clairement. Très surpris, très déçu et dans ma tête je me dis "Aïe aïe aïe, deux jaunes en moins, ça peut tout changer".
Qu’avez-vous pensé de la trahison de Vincent sur le coup ? Et voir l’émission à la télévision a-t-il changé votre opinion ?
Non, pas du tout. Quand je l’ai appris, je ne vous cache pas que j’étais pas content. J’aurais aimé être là, je pense que ça ne se serait pas passé comme ça. Donc j’aurais aimé être là mais j’ai été éliminé, c’est comme ça. Forcément, je n’ai pas du tout bien pris la chose. Je n’ai pas du tout compris. C’est ma façon de penser, mais à partir du moment où quand on a commencé l’aventure, on a dit "On ne votera jamais un jaune" et qu’un jaune a été voté, vous pouvez me sortir toutes les explications que vous voulez, dans ma tête ça changera rien. On avait dit "Jaunes jusqu’à la mort, il faut tenir sa parole, c’est tout".
A votre départ, vous avez dit avoir trouvé un frère en la personne de Thomas. Quelle relation avez-vous avec lui depuis votre retour en métropole ?
Exactement la même que celle qu’on avait sur l’île. On est tout aussi proches, bien sûr on est éloigné parce que Thomas vit à Paris et moi en Corse, mais on s’appelle tous les deux jours. Dès que je vais monter sur Paris, je vais aller le voir de suite, et lui il va descendre me voir en Corse. Si demain il m’appelle et qu’il a un problème, à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit, je monte direct, je ne réfléchis même pas. C’est quelqu’un qui fait partie maintenant de mon cercle d’amis très privé.
Quel est votre meilleur souvenir et votre pire dans cette aventure ?
C’est le même. C’est paradoxal, mais c’est mon départ. Forcément, c’est le pire parce que c’est la fin de l’aventure pour moi, mais c’est le meilleur aussi parce que lors de mon départ, je vois tout le monde qui me fait que des compliments et je vois surtout Thomas qui pleure pour moi, alors qu’il l’a dit lui-même, il pleure rarement même pour des proches. Moi, ça fait même pas deux semaines qu’il me connaît et on voit vraiment qu’il y a de la sincérité. C’est ça qui m’apporte le plus, c’est les valeurs humaines, et je pense que là, toutes les valeurs humaines étaient réunies. C’était une épreuve et une fin magnifiques, donc c’était le meilleur et le pire souvenir.
Un regret ?
Je n’ai jamais de regrets dans la vie. Si je devais réécrire mon aventure, je l’écrirais pareil, avec tout ce que j’ai dit, tout ce que j’ai fait.
Avez-vous le sentiment d’avoir pu faire vos preuves dans l’aventure ?
Je n’ai jamais été stratège. J’avais envie de voter contre quelqu’un, j’allais le voir et je lui disais "Je vote pour toi pour telle ou telle raison". Physiquement, j’ai toujours montré que j’étais présent, je n’ai jamais rien fait d’extraordinaire. Il y en a qui vont sur Koh-Lanta pour faire des perfs physiques, il y en a qui vont sur Koh-Lanta pour savoir ce qu’ils ont dans le ventre, moi j’y allais pour me faire mal. C’est ce que j’ai trouvé. J’ai trouvé ce que j’étais venu chercher. Mais c’est sûr que j’aurais pu faire plus. J’aurais aimé me confronter un petit plus aux épreuves individuelles, mais c’est comme ça, on ne refera pas l’histoire.
Les seuls candidats de votre quatuor encore en lice sont Myriam et Thomas. S’ils se retrouvaient en finale de Koh-Lanta, pour lequel choisiriez-vous de voter ?
C’est très dur. Les deux sont des personnes très proches, après moi voilà. Thomas, c’est mon frère d’aventure donc forcément… Je mettrais Thomas.
Et si aucun d’entre eux n’arrivait en finale, qui voudriez-vous voir gagner ?
Personne. Personne chez les rouges, en tout cas. Chez les jaunes, Flavio. C’est l’exemple type du type "Je ne parle pas, mais j’agis". Il ne parle pas mais il est là quand il faut, c’est quelqu’un de droit, c’est vraiment un bon gars et il est très présent sur les épreuves. C’est un vrai aventurier et une personne très humble.
Cette aventure a-t-elle eu un impact sur votre vie ?
Je pense que Koh-Lanta m’a amélioré. Je n’ai pas changé, je ne changerai jamais. J’ai mon caractère, je le sais. Mais j’ai évolué, j’ai pris en maturité et j’ai surtout trouvé la paix. C’est paradoxal parce que j’ai connu l’enfer là-bas, mais j’ai trouvé un peu de sérénité là-bas, je suis beaucoup moins dans l’obscur, la haine… Je suis plus calme, je dirais. Et au niveau de la façon dont je parle à mes proches, je sais maintenant que toute vérité n’est pas bonne à dire et qu’il faut savoir dire les choses en mettant les formes, pas sans filtre comme j’ai pu le faire dans ma vie précédemment.
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