Il aura fallu douze saisons pour voir le chef du meilleur restaurant du monde accepter l’invitation de M6. Les candidats ne vont pas être déçus !
De nombreux chefs ont participé à l’émission. Il ne manquait plus que vous !
Guy Savoy : Oui, et je ne pensais pas que ma venue déchaînerait à ce point les passions ! (Rires) On m’a souvent proposé de venir, mais j’ai toujours décliné, par manque de temps. Je ne suis pas contre ce type d’émission, bien au contraire : je suis convaincu que cela crée des vocations ou que cela désinhibe des jeunes qui n’osaient pas exprimer leur souhait de devenir cuisinier. Quand on est ado, on est dans un cursus scolaire avec le bac pour seul but, et là, on s’aperçoit qu’il y a des voies différentes et que l’on peut avoir des sensations en travaillant en cuisine. Et ça, je le sais, car ça fait quarante-deux ans que je vibre pour ce métier !
La soupe est l’épreuve que vous imposez aux candidats. Pourquoi avoir choisi ce thème ?
Parce que je propose une soupe à l’artichaut et à la truffe, accompagnée d’une brioche, à la carte de mon restaurant. C’est mon « plat signature ». La soupe est bien plus complexe qu’il n’y paraît. On a tous un souvenir d’injonction parentale : « Mange ta soupe ! », et on était plus près de la punition que de la récréation. Grâce à l’évolution de la cuisine, la soupe est devenue un terrain de jeu exceptionnel. J’ai encouragé les candidats à se lâcher, tous azimuts !
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Le résultat a-t-il été à la hauteur de vos attentes ?
J’ai passé un moment formidable. Le niveau est élevé, et ce sont tous de bons professionnels. Ce fut une belle épreuve, et l’émission, vue de l’intérieur, est incroyablement bien ficelée. L’animateur, Stéphane Rotenberg, est un ingrédient important dans le succès de Top Chef. Et ne parlons pas des quatre membres du jury !
Plus jeune, auriez-vous pu participer à une telle émission ?
Je ne m’étais pas posé la question et je ne saurais vous répondre. Je n’ai jamais fait de concours de cuisine, car je me suis installé à mon compte très jeune et, rapidement, j’ai été obnubilé par mon métier, les échéances de fin de mois… Je n’ai pas eu la possibilité de me consacrer à d’autres activités. J’ai été souvent sollicité par la télévision, mais ce n’était jamais compatible avec l’organisation de ma vie professionnelle.
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Vous avez prêté votre voix à Horst, un personnage du film d’animation Ratatouille (2007). Êtes-vous souvent demandé pour ce genre d’activités annexes ?
Ça arrive ! En 2012, j’ai joué mon propre rôle dans Mais qui a re-tué Pamela Rose ?, de et avec Kad et Olivier : une pure rigolade ! J’ai aussi été conseiller sur le film Cuisine américaine (de Jean-Yves Pitoun, sorti en 1998, ndlr), avec Eddy Mitchell. J’avais commencé par lui dire qu’il devait raser les poils de ses doigts, car, à l’époque des gazinières, tout bon cuistot n’en avait plus, à force d’approcher les mains des brûleurs ! Les plaques à induction ont résolu le problème ! (Rires) Pour ce qui est de Ratatouille, la production était venue en repérage dans mes cuisines pour s’inspirer du rythme qui y régnait. Le film a attiré des clients dans mon restaurant, notamment une famille d’Indiens, dont les enfants voulaient me rencontrer ! Un très bon moment !
Top Chef : tous les mercredis à 21h05 sur M6
Interview Adeline Quittot
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